TRIPOLI: Le président du Parlement libyen Aguila Saleh a annoncé la tenue d'une séance parlementaire le 8 mars pour discuter du vote de confiance au gouvernement que le Premier ministre par intérim Abdel Hamid Dbeibah n'a cependant toujours pas présenté.
Selon une feuille de route onusienne, M. Dbeibah avait jusqu'à vendredi pour soumettre un gouvernement au Conseil présidentiel et au Parlement, mais il rencontre visiblement toujours des problèmes pour former son équipe.
« Il a été décidé de convoquer le Parlement pour discuter d'un vote de confiance au gouvernement lundi 8 mars à 11h00 », a annoncé dans un communiqué Aguila Saleh, un personnage clef de l'Est libyen, où le puissant maréchal Khalifa Haftar se dispute le pouvoir avec les autorités de Tripoli, dans l'Ouest.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si cette séance tiendrait lieu de vote de confiance ou pas.
La séance aura lieu à Syrte, à mi-chemin entre l'Est et l'Ouest, « si la Commission militaire conjointe 5+5 (la) sécurise », a précisé M. Saleh en référence à un groupe composé de cinq responsables militaires de chacun des deux camps rivaux mis en place dans le cadre d'un processus de négociations sous l'égide de l'ONU.
« Si cela s'avérait impossible, la session aura lieu au siège temporaire du Parlement à Tobrouk » (est), a-t-il ajouté.
En déplacement vendredi au Maroc, Aguila Saleh a appelé M. Dbeibah à choisir dans son équipe gouvernementale « des personnes compétentes et intègres issues de toutes les régions du pays, pour que le consensus souhaité soit atteint ».
M. Dbeibah a été désigné Premier ministre le 5 février par 75 délégués libyens de tous bords réunis à Genève sous l'égide de l'ONU.
Son gouvernement, s'il parvient à le former, aura pour tâche d'unifier les institutions de ce pays miné par les divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et mener la transition jusqu'aux élections prévues le 24 décembre.
M. Dbeibah avait déclaré jeudi soir avoir transmis au Parlement »la structure et la vision » de son gouvernement, mais sans fournir de noms de ministres.
Le futur exécutif est censé remplacer aussi bien le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 à Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU, que les autorités rivales basées dans l'Est.
Mis en place en vertu d'un précédent processus interlibyen au Maroc, le GNA n'a jamais réussi à obtenir la confiance du Parlement élu, lui-même divisé.