CHICAGO: Une frappe aérienne américaine en Syrie a ciblé des installations appartenant à un groupe armé soutenu par l'Iran, tuant un combattant et en blessant plusieurs autres, selon l'Associated Press.
Cependant, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, un groupe installé en Grande Bretagne qui surveille la guerre en Syrie, a déclaré qu’environ 22 combattants ont été tués.
La frappe aérienne de jeudi a marqué la première action militaire entreprise par le président américain Joe Biden, qui a pris ses fonctions le 20 janvier.
Les responsables du Pentagone ont affirmé que les frappes étaient des représailles à une attaque à la roquette contre l'aéroport international d'Erbil le 15 février qui a tué un entrepreneur civil et blessé un militaire américain et d'autres membres des forces armées de la coalition.
La décision de Biden de mener des frappes en Syrie ne semble pas signaler une intention d'élargir l'implication militaire américaine dans la région, mais plutôt démontrer une volonté de défendre les troupes américaines en Irak et d'envoyer un message clair à Téhéran.
« Je pense que la nature très limitée de la frappe signifie à la fois qu'il est peu probable qu'elle provoquera une escalade et qu'elle ne changera probablement pas le comportement iranien », a révélé Justin Logan, membre de Institut Caton.
«Tout comme des frappes limitées de milices liées à l'Iran ne changeront éventuellement pas la politique américaine en Irak. À quoi cela servent-elles ? Il y a une logique enfantine similaire à ce qui se passe dans une cour d'école à cette frappe aérienne - il m'a frappé en premier - mais la question devrait être de savoir quel effet elle devrait produire ».
Le sénateur américain Tim Kaine, un démocrate de Virginie, a confié que les frappes visaient clairement à cibler les milices par procuration du régime iranien opérant en Syrie.
« Le peuple américain mérite d’entendre la justification de l’administration Biden pour ces frappes et sa justification légale pour agir sans consulter le Congrès », a signalé Kaine dans un communiqué.
« Une action militaire offensive sans l'approbation du Congrès n'est pas constitutionnelle, en l'absence de circonstances extraordinaires. Le Congrès doit être pleinement informé de cette question ».
Kaine, qui a contesté les actions présidentielles visant à étendre la force militaire sans l'autorisation du Congrès, a présenté un projet de loi interdisant une guerre avec l'Iran sans le soutien bipartisan du Sénat et de la Chambre des représentants, mais le projet de loi a fait l'objet d'un veto de l'ancien président Donald Trump.
L’ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, Edward Gabriel, a défendu les frappes en disant qu’elles étaient une riposte nécessaire étant donné la violence de l’Iran contre des cibles américaines.
« Cette frappe, qui intervient à l'avènement des pourparlers américano-iraniens, envoie un message important que nous, les États-Unis, ne permettrons pas les attaques parrainées par l'Iran contre les forces américaines et réagirons à une telle menace en conséquence », a déclaré Gabriel qui est aussi membre de la coalition « Américains arabes pour Biden ».
« Cela a été bien calculé et indique que l'administration Biden semble prête pour une négociation avec Téhéran qui non seulement traite de la réduction des ambitions nucléaires iraniennes, mais ne tolérera non plus l'agression iranienne par procuration dans la région ».
Ali Safavi, un responsable de la commission des Affaires étrangères du Conseil national de la résistance iranienne installé à Paris, a expliqué que le régime iranien ne comprend qu'une politique de fermeté.
« Tant que le Corps des gardiens de la révolution islamique et ses groupes et milices mandataires continueront d’opérer en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen, faisant des ravages au Moyen-Orient, des incidents tels que ceux d’Erbil, de Ballad et de Bagdad persisteront encore et encore », a souligné Safavi.
« Téhéran ne comprend que le langage de la fermeté; la faiblesse ne fait que l’encourager ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com