MOSCOU: La Russie, alliée de premier plan du régime de Damas, a condamné vendredi les frappes américaines meurtrières contre des milices pro-iraniennes dans l'Est de la Syrie, la première opération militaire de l'administration du président américain Joe Biden.
« Nous condamnons fermement de telles actions et appelons au respect sans condition de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie », a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors d'une conférence de presse.
« Nous réaffirmons notre rejet de toutes les tentatives de transformer la Syrie en arène pour régler des comptes sur la scène géopolitique », a-t-elle poursuivi.
En guerre depuis 2011, la Syrie du président Bachar Al-Assad a bénéficié du soutien militaire massif et crucial de Moscou, depuis 2015.
Vendredi, une ONG a rapporté la mort de 22 combattants lors de frappes de l'armée américaine, la veille, dans l'Est de la Syrie.
Frontalier de l'Irak, ce territoire est dominé par des milices pro-Iran combattant aux côtés du régime syrien.
Les frappes, qualifiées de « défensives » par Washington, interviennent après trois récentes attaques contre contre des intérêts occidentaux en Irak, imputées à des groupes armés pro-iraniens.
Vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a regretté que Moscou n'ait été prévenu par Washington que »quatre ou cinq minutes » avant les frappes.
« Ce genre d'avertissement ne sert à rien quand les frappes sont déjà en cours », a-t-il affirmé.
Le diplomate a également suggéré que Washington n'avait plus l'intention de quitter la Syrie, malgré le retrait annoncé par l'ex-président américain Donald Trump.
« Ils auraient pris la décision de ne pas partir de Syrie (...) jusqu'à l'effondrement du pays », a soutenu M. Lavrov.
« C'est très important pour nous de comprendre quelle sera la ligne stratégique des Etats-Unis sur le terrain et dans la région », a-t-il ajouté, disant que les armées russes et américaines étaient toutefois en contact en Syrie.