ALGER : Le variant anglais du Covid-19 a été détecté pour la première fois en Algérie, a annoncé jeudi soir l’Institut Pasteur d’Algérie, confirmant une information du quotidien francophone El Watan.
"Dans la continuité des activités de séquençage des virus SARS-CoV-2 (...), l’Institut Pasteur d’Algérie a détecté sur des PCR positives, datées du 19 février 2021, deux variants britanniques", a indiqué l'institut dans un communiqué.
"Ces deux souches mutantes ont été détectées chez un membre du personnel de santé de l’EHS de Psychiatrie de Chéraga (isolé actuellement) et chez un immigré retournant de France pour l’enterrement de son père", précise le communiqué.
Sans confirmer l'information d'El Watan selon laquelle les deux premiers cas du variant anglais du coronavirus étaient apparus en Algérie, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid s'est voulu rassurant.
"Le variant n'est pas une source d'inquiétude particulière. Nos experts sont à l'affut pour toute éventualité d'apparition d'un variant", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, cité par l'agence officielle APS.
Afin d'empêcher l'arrivée de variants sur son terriroire, le gouvernement algérien a décidé de suspendre pendant le mois de mars tous les vols à destination de l'Algérie, selon une information rapportée par des médias locaux et des diplomates étrangers mais toujours pas confirmée officiellement.
Selon le Premier ministre français Jean Castex, le variant anglais représente "à peu près la moitié" des cas positifs en France, où vit une importante communauté algérienne.
Don chinois
Par ailleurs, l'Algérie a reçu mercredi 200.000 doses de vaccin Sinopharm contre le Covid-19, un don de la Chine, partenaire de longue date d'Alger, selon APS.
Cette livraison "vient compléter le dispositif de lutte contre la pandémie", a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Ammar Belhimer à l'arrivée de cette cargaison mercredi soir à l'aéroport militaire de Boufarik à l'ouest d'Alger.
"Ce processus se poursuivra et il y aura d'autres livraisons de vaccin anti-Covid-19 jusqu'à la satisfaction complète des besoins du pays avant la fin de l'année", a assuré M. Belhimer.
Alliés idéologiques après l'indépendance de l'Algérie en 1962, Pékin et Alger entretiennent d'étroites relations économiques et commerciales depuis les années 1990.
Au début de la pandémie, la Chine avait dépêché en Algérie une équipe de virologues et envoyé des respirateurs et du matériel de protection et de dépistage.
Il s'agit du plus important lot reçu par Alger, qui a réceptionné depuis fin janvier deux cargaisons de 50.000 doses du vaccin russe Spoutnik V et un autre lot de 50.000 doses du géant britannico-suédois AstraZeneca.
L'Algérie doit recevoir d'ici fin février un lot de 700.000 à 800.000 doses dans le cadre du dispositif onusien Covax, selon le ministre de la Santé Abderahmane Benbouzid.
Selon la directrice de la Pharmacie au ministère de la Santé, Wahiba Hadjoudja, le pays le plus peuplé du Maghreb (44 millions d'habitants) attend également l'arrivée fin avril de neuf millions de doses de l'Institut africain pour la prévention des épidémies, relevant de l'Union africaine.
En outre, des négociations sont en cours avec Gamaleya, le laboratoire russe qui produit le Spoutnik V, pour la fabrication en Algérie de ce vaccin, selon les autorités algériennes.
Alger a lancé sa campagne de vaccination le 30 janvier.
Plus de 112.500 contaminations, dont quelque 3.000 décès, ont été officiellement enregistrées en Algérie depuis le recensement du premier cas le 25 février 2020, selon le dernier bilan du ministère de la Santé.