Hala Tayah, un diamant parmi les étoiles

L’une de ses créations, les plus connues est d’ailleurs un pendentif aux contours de la carte du Liban. (Photos Fournies)
L’une de ses créations, les plus connues est d’ailleurs un pendentif aux contours de la carte du Liban. (Photos Fournies)
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Publié le Mardi 11 août 2020

Hala Tayah, un diamant parmi les étoiles

  • Hala Tayah, illustre créatrice de bijoux et mère de trois enfants, fait partie de la longue liste des victimes de l'explosion de Beyrouth
  • Elle voulait sublimer les femmes « qui se savent belles et qui tiennent à marquer leur différence tout en restant elles-mêmes »

PARIS : Le 4 août dernier, peu après 18h, le temps s’est figé à Beyrouth. Des éclats de verres ont volé dans tous les sens, le ciel s’est habillé d’une épaisse fumée aux teintes étranges, et le son strident de l’explosion a été d’une telle puissance, qu’il résonne encore dans les oreilles du peuple libanais. Le souffle époustouflant de cette commotion a déversé, en l’espace de quelques secondes, une tristesse infinie sur un pays déjà exsangue.

Une semaine plus tard, comment faire pour ne pas oublier toutes ces femmes, tous ces hommes et tous ces enfants, victimes de ce spectre meurtrier? La liste des victimes est longue, et parmi elles, figure Hala Tayah, une illustre créatrice de bijoux et mère de trois enfants, emportée mardi dernier dans l’explosion du port. 

« Keep Lebanon Close to Your Heart»  

Ses proches décrivent Hala Tayah comme une bonne vivante, une femme fougueuse et ambitieuse qui aimait la vie, et qui savait pleinement en profiter. Cette femme de caractère, inlassablement prête à faire la fête mettait un point d’honneur à célébrer la vie dans toute sa splendeur.

Engagée et patriote, Hala était active sur tous les fronts. Elle faisait partie des fondateurs d’ « Open Minds », une organisation qui vient en aide aux enfants ayant des besoins spécifiques. Mais surtout et avant tout, elle aimait profondément Beyrouth, sa ville natale.

Malgré la guerre qu’elle a connue étant toute jeune, malgré la folie du quotidien d’un pays en perpétuel mouvement, elle chérissait le Liban de toute son âme, et gardait l’espoir d’un lendemain meilleur. Plus doux, plus clément. « Keep Lebanon close to you heart » ne cessait-elle de répéter, avec ardeur, amour et conviction. L’une de ses créations les plus connues est d’ailleurs un pendentif aux contours de la carte du Liban. 

Des bijoux « uniques, créatifs et intemporels »

Depuis son plus jeune âge, Hala s’adonnait à la peinture. À l’âge de dix ans, elle réalisait déjà de magnifiques fresques. Elle a ensuite troqué ses pinceaux pour des pinces et des aiguilles, afin de se lancer dans sa vraie passion : la confection de bijoux. Après avoir entrepris des études dans la joaillerie, elle a ouvert sa propre ligne de bijoux quand ses enfants ont grandi.

Inspirée par des figures de l’élégance comme Grace Kelly, ses parures raffinées mêlaient modernisme et intemporalité. Dans une interview qu’elle a donnée en 2015 au magazine libanais « Mondanité », elle précisait que ses créations aspiraient à être comme nulles autres. À travers ses bagues, boucles d’oreilles et pendentifs, elle voulait sublimer les femmes « qui se savent belles et qui tiennent à marquer leur différence tout en restant elles-mêmes ». Un pari remporté haut la main, puisque sa marque a fait sensation.

Sur Instagram, son amie Isabelle Adjani, s’est dite « dévastée » par sa perte et « pour tous ses amis Libanais ». En dessous du dernier cliché que Hala a partagé sur les réseaux sociaux, on pouvait par ailleurs lire cette phrase illustre de Guillaume Apollinaire, « Il est grand temps de rallumer les étoiles ». Ces derniers mots qu’elle a laissés, sont d’autant plus douloureux à lire dans les circonstances actuelles. Les étoiles, Hala Tayah, en fait désormais partie, et c’est du ciel qu’elle veille sur une ville dévastée et meurtrie.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).