DUBAÏ: Le prix de baril de Brent brut devrait atteindre 75$ au troisième trimestre de cette année, selon les analystes du secteur de l’énergie de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs.
Ces estimations surviennent à la suite d’une reprise soutenue des cours mondiaux du pétrole. Les restrictions continues sur l’offre – menées par l’Arabie saoudite avec sa réduction volontaire surprise d’un million de barils par jour (b/j) en février – ont répondu à une demande accrue, alors que les vaccins contre le coronavirus à l’origine de la Covid-19 déployés dans le monde entier augmentent les espoirs d’une reprise économique.
«Nous nous attendons maintenant à ce que les prix du pétrole augmentent de plus en plus vite en raison de la baisse des stocks attendus et de la hausse des coûts marginaux – au moins à court terme – pour relancer l’activité en amont», selon une nouvelle note de recherche de Damien Courvalin de Goldman Sachs.
On prévoit que l’effet des températures glaciales récentes au Texas, qui a réduit la production américaine de pétrole de quelque 2 millions de b/j, soit contrebalancé par un déclin de l’activité économique pour les mêmes raisons.
L’analyste note toutefois que la possibilité d’un retour de la production iranienne demeure source de «préoccupation». L’administration du président américain Joe Biden tente de reprendre les pourparlers avec Téhéran concernant sa stratégie nucléaire.
La vigueur continue des cours mondiaux du pétrole est un autre facteur à prendre en compte par l’Opep+. Le groupe de producteurs dirigé par l’Arabie Saoudite et la Russie doit se réunit à nouveau au début du mois prochain pour décider de la future politique de production.
«Nous continuons à nous attendre à ce que l’Opep+ tarde à rééquilibrer du marché. Notre scénario de base pour la prochaine réunion en mars est un accord pour une augmentation de 500 000 quotas en avril (conformément au cadre de décembre), et un retour de l’Arabie saoudite sur sa décision unilatérale de réduire un million de barils», indique Goldman Sachs.
Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salman, a appelé les producteurs à résister à la tentation de tirer profit des prix de pétrole plus élevés en augmentant l’offre trop rapidement. Le négociateur russe de l’Opep+, le vice premier ministre Alexander Novak, a récemment laissé entendre qu’il aimerait voir une reprise de la production dans ce qu’il considère comme des marchés «rééquilibrés».
Goldman Sachs prévoit que l’offre sera inférieure à la demande. «Même l’augmentation de la production de l’Opep+ de 4,4 millions de barils à laquelle nous nous attendons d’ici juillet – qui est bien supérieure à l’accord actuel de 2021 – laisserait toujours le marché dans un déficit de 1,35 million de barils», ajoute l’entreprise.
«Une telle augmentation serait également difficile à réaliser géologiquement étant donné que de nombreux producteurs ne sont probablement pas en mesure d’augmenter leur production au départ, en raison de taux de déclin élevés et bien ancrés. La production en Angola, au Nigeria et en Malaisie sont déjà inférieure à leurs quotas actuels».
«Les indications de l’administration américaine suggèrent que la production iranienne n’augmentera probablement pas à court terme», d’après Goldman Sachs, qui a calculé une augmentation de 500 000 b/j de la production iranienne au second semestre de l’année.
«Si le retour à l’accord (sur le nucléaire) avec l’Iran demeure une priorité en matière de politique étrangère pour la nouvelle administration américaine, nous pensons qu’il ne fera pas dérailler le marché pétrolier limité tel que nous le prévoyons», ajoute la banque d’investissement.
Ce rapport optimiste est l’indication la plus récente que les prix du brut devraient augmenter en 2021. Certains analystes estiment que le Brent pourrait atteindre 100$ cette année. À un moment donné le lundi, le prix du Brent était de 63,39$.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com