NEW YORK: L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé lundi à déployer des efforts urgents pour repérer des réfugiés rohingyas à bord d’un navire, en dérive sur la mer d'Andaman depuis plus d'une semaine.
Le nombre de passagers reste incertain, tout comme l’emplacement actuel du navire.
Le dernier contact, un appel de détresse, date de samedi soir, heure locale. On estime que la nourriture et l'eau doivent par conséquent manquer depuis, et que de nombreuses personnes doivent être gravement malades. On craint que certains soient déjà morts.
Indrika Ratwatte, directeur du Bureau du HCR pour l'Asie et le Pacifique, déclare avoir alerté les autorités maritimes locales sur la potentielle présence du navire dans leurs eaux, et a appelé à leur aide immédiate pour sauver des vies.
«Beaucoup (de passagers) sont dans un état extrêmement vulnérable, et doivent souffrir d’une extrême déshydratation», ajoute-t-il. «Nous estimons (que) les décès ont augmenté au cours des dernières 24 heures».
Délimitée par les côtes du Myanmar et de la Thaïlande, la mer d'Andaman fait partie du nord-est de l'océan Indien, au sud-est de la baie du Bengale et à l'est des îles indiennes Andaman et Nicobar.
Ratwatte a appelé les pays de la région à déployer immédiatement des navires de recherche et de sauvetage, et à donner la priorité aux efforts pour sauver la vie des réfugiés.
«Conformément aux obligations internationales qui découlent du droit de la mer, ainsi qu’aux conventions maritimes traditionnelles, le devoir de secourir les personnes en détresse en mer doit être respecté, indépendamment de leur nationalité ou de leur statut juridique», affirme-t-il. Il a par ailleurs réitéré que le HCR est prêt à fournir une aide humanitaire et une assistance relative aux procédures de quarantaine.
Selon le HCR, les réfugiés qui tentent de traverser les mers d'Asie du Sud-Est sont trois fois plus susceptibles de mourir qu’en mer Méditerranée, en grande partie en raison des mauvais traitements infligés par les passeurs, et du risque accru de maladie à bord des navires.
«Le fait que les réfugiés et les migrants continuent d'entreprendre ce voyage fatal met l’accent sur la nécessité d'une réponse régionale immédiate et collective pour la recherche, le sauvetage et le débarquement», a déclaré Ratwatte.
Les Rohingyas, une minorité ethnique, sont maltraités depuis des décennies au Myanmar quand, dans les années 1970, des centaines de milliers d’entre eux ont pris refuge au Bangladesh voisin. 250 000 réfugiés les ont suivis après le soulèvement de 1989 au Myanmar et la répression militaire subséquente.
Des milliers sont revenus à l'État de Rakhine en 1992, lorsque le Bangladesh et le Myanmar ont conclu un accord de rapatriement. Le dernier exode des Rohingyas vers le Bangladesh a commencé en août 2017, à la suite d'attaques systématiques de l'armée du Myanmar, qualifiées par de hauts responsables de l'ONU de nettoyage ethnique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com