L'Arabie saoudite annonce des programmes de protection des droits de l'homme

Le Dr Awwad ben Saleh Al-Awwad (Photo, SPA).
Le Dr Awwad ben Saleh Al-Awwad (Photo, SPA).
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Publié le Lundi 22 février 2021

L'Arabie saoudite annonce des programmes de protection des droits de l'homme

  • Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et des experts internationaux et locaux en la matière vont également superviser ces programmes
  • Ces programmes couvriront également le travail des institutions, les traités et les protocoles des Nations Unies, et comment les adapter avec la réalité du Royaume

RIYAD: Le président de la Commission saoudienne des droits de l'homme a déclaré dimanche que le Royaume s'employait activement à protéger et à promouvoir les droits de l'homme dans le monde en lançant notamment de nouveaux programmes de formation sur le sujet.

Dans sa déclaration à l'occasion de la Journée mondiale de la justice sociale des Nations Unies, le Dr Awwad ben Saleh Al-Awwad a souligné que les droits de l'homme « sont la responsabilité de tous les secteurs de l'État, des institutions et des individus ».

Ses propos sont survenus alors que la Commission saoudienne des droits de l'homme et Alwaleed Philanthropies lançaient une série de programmes de formation et de séminaires dans le cadre d'un protocole d'accord signé par les deux parties en présence de la princesse Lamia bent Majed Saud Al-Saud, secrétaire générale et membre du conseil d'administration de Philanthropies Alwaleed.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et des experts internationaux et locaux des droits de l'homme vont également superviser ces programmes.

Les programmes de formation aux droits de l'homme renforceront sans aucun doute les compétences des travailleurs dans le domaine ainsi que dans celui des œuvres caritatives.

Al-Awwad a signalé que la Commission saoudienne des droits de l'homme était prête à coopérer avec tous les établissements locaux, régionaux et internationaux qui travaillent dans le secteur.

Il a ajouté que la commission vise à intégrer la méthodologie des droits de l'homme dans la région, à renforcer l'interaction avec les mécanismes des droits de l'homme et à renforcer les compétences des travailleurs spécialisés.

De son côté, la princesse Lamia a souligné l'importance de l'autonomisation et du soutien des femmes, et la poursuite des efforts en vue de prendre fait et cause le travail des femmes dans le secteur juridique.

Les programmes de formation s’étaleront sur deux jours et aborderont les lois internationales et locales liées aux droits de l'homme, l'obligation de l'État envers les droits de l'homme, et les concepts et la terminologie, ainsi que la protection des droits au niveau national.

Ces programmes couvriront également le travail des institutions, les traités et les protocoles des Nations Unies, et comment les adapter avec la réalité du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Iran: le guide suprême promet une «riposte ferme» en cas d'attaque contre son pays

Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie. (AFP)
Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie. (AFP)
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  • M. Trump a encore assuré dans un entretien à la chaîne NBC publié dimanche qu'"il y aura des bombardements" en Iran en l'absence d'un accord sur le nucléaire iranien. "S'ils ne signent pas d'accord, il y aura des bombardements", a-t-il insisté
  • Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie

TEHERAN: Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde lundi contre une "riposte ferme" de l'Iran si le pays était attaqué, après des menaces du président américain, Donald Trump, en cas d'échec de la diplomatie sur la question du nucléaire.

"Ils menacent de faire des dégâts (...), si c'est le cas, il y aura assurément une riposte ferme" de l'Iran, a déclaré Ali Khamenei lors d'un discours à Téhéran à l'occasion de la fin du ramadan, le mois de jeûne pour les musulmans.

Il n'a fait aucune mention explicite de Donald Trump mais son allocution apparaît comme une réponse aux menaces du président américain ces derniers jours.

M. Trump a encore assuré dans un entretien à la chaîne NBC publié dimanche qu'"il y aura des bombardements" en Iran en l'absence d'un accord sur le nucléaire iranien. "S'ils ne signent pas d'accord, il y aura des bombardements", a-t-il insisté.

Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie.

Le pays avait conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Mais en 2018, Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l'accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines.

Lettre et "pression maximale" 

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, il se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran, et a écrit une lettre en ce sens aux dirigeants iraniens.

L'Iran a indiqué jeudi avoir formulé une réponse à cette lettre par l'intermédiaire du sultanat d'Oman.

Donald Trump a en parallèle renforcé sa politique dite de "pression maximale" à l'encontre de Téhéran: sanctions supplémentaires pour réduire à zéro ses exportations de pétrole et ses sources de revenus et menace d'action militaire en cas de refus de pourparlers.

L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Mais les deux pays échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran qui représente les intérêts américains en Iran.

Le sultanat d'Oman a également joué un rôle de médiateur dans le passé et le Qatar dans une moindre mesure. La lettre de Donald Trump a été remise à l'Iran par le biais des Emirats arabes unis.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a réitéré dimanche que son pays s'opposait à des négociations directes avec les Etats-Unis sous la menace.

Mais Téhéran est disposé à échanger avec Washington indirectement, a-t-il précisé dans une vidéo diffusée par la télévision d'Etat.

 


A Gaza, la fête l'Aïd el-Fitr se transforme en jour de deuil

Des fidèles musulmans quittent la mosquée centrale Imam Sarakhsi après la prière de l'Aïd al-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne du Ramadan à Bichkek, le 30 mars 2025. (Photo de Guliza Urustambek kyzy / AFP)
Des fidèles musulmans quittent la mosquée centrale Imam Sarakhsi après la prière de l'Aïd al-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne du Ramadan à Bichkek, le 30 mars 2025. (Photo de Guliza Urustambek kyzy / AFP)
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  • « Au lieu de nous réveiller au son des takbirs (formule prononcée avant les prières, NDLR), nous nous sommes réveillés au bruit des frappes aériennes et des explosions », décrit depuis Khan Younès.
  • Ce dimanche, des regards fatigués se posent sur des stèles parfois couvertes de plusieurs noms récemment écrits à la hâte au marqueur.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : À Gaza, l'Aïd el-Fitr est « devenu un jour d'adieux et de funérailles » sous les bombes israéliennes, déplore Nahla Abou Matar, une mère de famille, au premier jour de cette fête marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan.

« Au lieu de nous réveiller au son des takbirs (formule prononcée avant les prières, NDLR), nous nous sommes réveillés au bruit des frappes aériennes et des explosions », décrit depuis Khan Younès (sud) cette femme de 28 ans, originaire du nord du territoire palestinien et déplacée par les combats, comme la plupart des Gazaouis.

À l'aube, des milliers de personnes se sont rassemblées pour prier à travers toute la bande de Gaza, ravagée par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël. 

Certains ont déroulé leur tapis de prière dans les rues, au milieu des décombres, ou dans des mosquées aux murs effondrés.

D'autres se prosternent en bordure des tentes qui parsèment le territoire pour abriter les déplacés, dans des conditions humanitaires rendues encore plus difficiles par le blocage israélien, depuis le 2 mars, de l'entrée de l'aide internationale.

« Guide-nous sur le droit chemin, le chemin de ceux qui ont reçu Ta grâce, non de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés » : les voix qui s'unissent dans les prières sont couvertes par des tirs d'artillerie ou par le incessant bourdonnement des drones militaires israéliens.

« L'Aïd, qui était autrefois un jour de retrouvailles et de visites familiales, est devenu un jour d'adieux et de funérailles », regrette Mme Abou Matar.

« Les mosquées où nous priions ont été réduites à des piles de décombres par les bombardements, et les lieux où nous nous rassemblions sont jonchés de ruines et de cadavres. »

Dans la morgue de l'hôpital Nasser de la ville, Mohamed al-Qadi pleure devant des sacs mortuaires en plastique blanc.

Selon les secours, huit habitants d'une maison et d'une tente, dont cinq enfants, ont été tués dans la nuit par une frappe israélienne. Mohamed al-Qadi dit avoir perdu sa sœur et son neveu dans ce bombardement.

« Le monde entier profite de l'Aïd pendant que nous envoyons nos fils et nos enfants à la morgue. Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? », interpelle-t-il les journalistes.

- « Plus de joie » -

À Nuseirat (centre), des familles se fraient un chemin entre les tombes et les herbes hautes d'un cimetière pour venir prier sur les sépultures de leurs proches. 

Ce dimanche, des regards fatigués se posent sur des stèles parfois couvertes de plusieurs noms récemment écrits à la hâte au marqueur.

La campagne militaire d'Israël contre le mouvement islamiste palestinien a tué au moins 50 277 personnes à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l'ONU. L'attaque du Hamas du 7 octobre a entraîné la mort de 1 218 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Au nord du territoire, dans le quartier d'al-Rimal, à l'ouest de la ville de Gaza, Samir Dibb, 10 ans, respire la tristesse, assis devant la tente de sa famille, déplacée une fois de plus depuis la rupture par Israël, le 18 mars, de la fragile trêve entrée en vigueur deux mois auparavant.

"La guerre m'a volé ce que j'avais de plus précieux, elle m'a volé ma mère, qui a été martyrisée le 2 janvier 2024, dit-il, "depuis cette date, je n'éprouve plus de joie".

"Ma mère m'achetait de nouveaux vêtements et des bonbons pour l'Aïd, et j'allais avec elle à la prière", se souvient-il.

Plusieurs parents ont affirmé aux correspondants de l'AFP ne pas pouvoir, cette année, offrir ces cadeaux traditionnels à leurs enfants.

"Les gens ont peur de se rendre visite, car un missile peut tomber à tout moment et tous nous tuer", constate un autre habitant de la ville, Ezzedine Moussa, 29 ans.


Gaza : Netanyahu appelle le Hamas à déposer les armes et propose l'exil à ses dirigeants

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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza.
  • Samedi, le Hamas et Israël ont tous deux indiqué avoir reçu une nouvelle proposition de trêve de la part des médiateurs, visant à rétablir le cessez-le-feu à Gaza

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza. Israël poursuit en effet ses bombardements meurtriers sur le territoire palestinien.

Des frappes aériennes sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ont tué au moins 17 personnes, « pour la plupart des enfants et des femmes », selon l'hôpital Nasser.

L'une des frappes a visé une maison et une tente abritant des personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza, faisant huit morts, dont cinq enfants, au premier jour de l'Aïd al-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, selon Mahmoud Bassal, porte-parole du service de secours de Gaza.

Une trêve fragile, entrée en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre, s'est effondrée le 18 mars lorsque Israël a repris ses bombardements aériens et son offensive terrestre dans le territoire palestinien.

Samedi, le Hamas et Israël ont tous deux indiqué avoir reçu une nouvelle proposition de trêve de la part des médiateurs, visant à rétablir le cessez-le-feu à Gaza, où la guerre avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

- La pression « fonctionne »

« En ce qui concerne le Hamas à Gaza, la pression militaire fonctionne (...) Nous pouvons voir des brèches commencer à apparaître » dans le cadre des négociations, a dit M. Netanyahu au début d'une réunion de son cabinet. « Le Hamas doit déposer les armes. Ses dirigeants seront alors autorisés à partir. »

Les médiateurs, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, poursuivent leurs efforts pour rétablir le cessez-le-feu et obtenir la libération des otages israéliens toujours retenus à Gaza.

Un haut responsable du Hamas, Khalil al-Haya, a indiqué samedi que le mouvement islamiste avait approuvé une nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée par les médiateurs et a exhorté Israël à la soutenir. Il a toutefois affirmé que « les armes de résistance » étaient « une ligne rouge ».

Le bureau du Premier ministre israélien a confirmé la réception de la proposition et a souligné qu'Israël avait soumis une contre-proposition en réponse, sans autre précision sur les détails de la médiation.

En Israël, l'armée a indiqué avoir activé les sirènes d'alerte antiaériennes dans plusieurs régions du pays après le tir d'un missile depuis le Yémen, puis a annoncé l'avoir intercepté « avant de pénétrer en territoire israélien ».

Plus tard dans la journée, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont revendiqué le lancement d'un « missile balistique » en direction de l'aéroport Ben Gourion.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, les rebelles yéménites, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et, en mer Rouge — zone essentielle pour le commerce mondial — contre des navires auxquels ils reprochent divers liens avec Israël.

Ces attaques avaient cessé avec l'entrée en vigueur de la trêve, avant que les Houthis ne les reprennent lorsque le cessez-le-feu a volé en éclats.

- Netanyahu attendu en Hongrie

À Gaza, la situation humanitaire est particulièrement dramatique depuis qu'Israël a fermé, le 2 mars, les points de passage pour l'aide humanitaire, espérant ainsi faire plier le Hamas pour qu'il rende les otages toujours entre ses mains.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du petit territoire côtier ont été déplacés.

Visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des soupçons de crimes de guerre et contre l'humanité à Gaza, émis l'année dernière, M. Netanyahu doit se rendre en Hongrie le 2 avril, a annoncé dimanche son bureau.

Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois avant de retourner en Israël le 6 avril.