AMMAN : Les négociations pour un nouvel échange de prisonniers entre les parties en guerre au Yémen, qui se sont tenues durant un mois à Amman, en Jordanie, se sont soldées par un échec, a indiqué dimanche l'ONU dans un communiqué.
«Je suis déçu que ce round de discussions n'ait pas porté les mêmes fruits que ce que nous avions vu en septembre en Suisse avec la libération historique de 1 056 détenus», a déploré l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, cité dans le communiqué.
«J'exhorte les parties à poursuivre leurs discussions et leurs consultations (...) pour libérer bientôt plus de prisonniers», a-t-il ajouté.
Le conflit au Yémen oppose les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite.
Le pouvoir yéménite et les Houthis --qui se sont emparés de la quasi-totalité du nord du pays-- étaient tombés d'accord pour échanger 15 000 détenus au total lors d'un accord conclu en 2018 en Suède, également sous les auspices de l'ONU.
En octobre, des centaines de combattants des deux camps étaient ainsi rentrés chez eux lors du premier vaste échange de prisonniers depuis le début de la guerre.
«Je réitère mon appel à la libération sans condition des détenus malades, blessés, âgés et des enfants ainsi que les femmes et les journalistes», a plaidé M. Griffiths.
Cette cinquième réunion du Comité de supervision de l'accord sur l'échange de prisonniers, coprésidée par l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et qui avait débuté le 24 janvier à Amman, n'a pas abouti à de nouvelles avancées.
Les deux parties, cependant, «se sont engagées à continuer à discuter des paramètres d'une future opération de vaste échange» de prisonniers, souligne l'ONU.
Le conflit au Yémen a tué des dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, d'après l'ONU qui évoque régulièrement la pire crise humanitaire en cours dans le monde.