ANKARA: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi soir son souhait de développer les relations entre la Turquie et les Etats-Unis sur la base d'une approche « gagnant gagnant », alors que de nombreux contentieux ont envenimé ces dernières années les rapports entre les deux alliés de l'Otan.
« Nous souhaitons renforcer notre coopération avec la nouvelle administration américaine sur la base du gagnant gagnant », a déclaré Erdogan dans une vidéo diffusée par la présidence turque sur Twitter.
Le chef de l'Etat turc a aussi affirmé avoir la conviction que les « intérêts communs de la Turquie et des Etats-Unis sont plus nombreux que leurs divergences ».
La Turquie avait accueilli avec une certaine méfiance l'élection de Biden, craignant un durcissement américain à son égard sur de nombreux dossiers.
En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis ont exclu Ankara du programme de fabrication de l'avion furtif F-35 et interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'équipements militaires.
Une première réaction américaine, jugée molle par Ankara, à la mort de 13 Turcs en Irak retenus par les rebelles du PKK avait cette semaine ravivé les tensions, Erdogan accusant Washington de soutenir les « terroristes » kurdes.
La colère d'Ankara a pu être apaisée par une déclaration du chef de la diplomatie américaine imputant ouvertement au PKK la responsabilité de la mort des treize Turcs.
« Nous attendons une attitude nette de tous nos alliés après la lâche attaque terroriste qui a coûté la vie à nos 13 ressortissants », a affirmé Erdogan samedi soir.
Le rejet de la condamnation américaine initiale par Ankara traduit sa méfiance envers Washington en ce qui concerne sa politique à l'égard des rebelles kurdes.
Si Washington considère le PKK comme une organisation terroriste, il n'en soutient pas moins des milices kurdes qui y sont liées en Syrie dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Ce soutien aux milices kurdes syriennes des YPG est depuis plusieurs années au cœur des tensions qui plombent les relations turco-américaines.