Maroc: le tourisme de montagne gelé par la pandémie

 Un guide équestre local ajuste son masque alors qu’il est à cheval, dans la ville d’Azrou, à environ 89 kilomètres au sud de Fès, dans la province marocaine du nord d'Ifrane dans les montagnes de l’Atlas, le 8 février 2021 (AFP)
Un guide équestre local ajuste son masque alors qu’il est à cheval, dans la ville d’Azrou, à environ 89 kilomètres au sud de Fès, dans la province marocaine du nord d'Ifrane dans les montagnes de l’Atlas, le 8 février 2021 (AFP)
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Publié le Mercredi 17 février 2021

Maroc: le tourisme de montagne gelé par la pandémie

  • La fermeture des frontières, il y a plus d'un an en raison de la crise sanitaire, a bloqué la clientèle internationale traditionnellement attirée par la beauté des paysages
  • Au coeur de l'immense forêt de cèdres située près d'Azrou, à proximité d'Ifrane, les guides équestres errent, désoeuvrés. Certains n'hésitent pas à cavaler seuls dans la cédraie en déclamant de la poésie amazighe pour tromper l'ennui

IFRANE: Dans les massifs enneigés du Moyen Atlas, la désertion des touristes étrangers liée à la pandémie de coronavirus laisse  désolée et désoeuvrée la population locale qui tire l'essentiel de ses revenus du tourisme. Seuls les derniers singes magots du Maroc profitent de l'accalmie.

La fermeture des frontières, il y a plus d'un an en raison de la crise sanitaire, a bloqué la clientèle internationale traditionnellement attirée par la beauté des paysages. L'ambiance reste morose dans le massif montagneux qui s'étend sur quelque 350 km, du sud-ouest au nord-est du Maroc, malgré les importantes chutes de neige de ces dernières semaines.

Mais «qu'il y ait très peu de touristes est finalement une bonne chose pour les singes magots qui ont pu reprendre une vie plus saine» dans le parc national d'Ifrane (nord-est), se félicite Mustapha Oukannou, de l'ONG hollandaise AAP. 

Beaucoup de visiteurs, en effet, nourrissent les primates sans écouter les conseils de ceux qui, comme lui, travaillent pour la protection de l'espèce en voie d'extinction.

Au coeur de l'immense forêt de cèdres située près d'Azrou, à proximité d'Ifrane, les guides équestres errent, désoeuvrés. Certains n'hésitent pas à cavaler seuls dans la cédraie en déclamant de la poésie amazighe pour tromper l'ennui.

«On a fait un bon démarrage, surtout auprès de visiteurs étrangers mais la pandémie a stoppé net notre activité», se désole Youssef Mouhyi, directeur de la "Maison de la cédraie", un écomusée ouvert en janvier 2020. 

Les balades en groupe, les séminaires et autres rendez-vous collectifs sont tous à l'arrêt à cause des restrictions sanitaires. 

Moulay Abdellah Lahrizi, 55 ans, patron de l'auberge des Jardins d'Azrou, a perdu 70% de sa clientèle. 

«L'afflux des étrangers était constant durant toute l'année (2020). Aujourd'hui nous devons nous adapter à une clientèle locale», dit à l'AFP le Suisso-marocain revenu dans son pays natal pour se lancer dans le tourisme. 

«La proximité avec des grandes villes et la situation épidémiologique de la région, où très peu de cas sont enregistrés, incitent les gens à venir. Mais on est loin du compte car l'afflux est épisodique», selon le propriétaire du gite niché à quelques kilomètres d'Ifrane. 

Dans la cédraie d'Azrou, Rachid Hamidi, vendeur de pierres minérales est affalé sur une chaise en plastique devant sa petite échoppe. 

«Les quelques touristes de passage prennent des photos et passent leur chemin. Il m’arrive de rentrer chez moi sans avoir rien vendu», rapporte, inquiet, cet homme de 34 ans. 

- "Petite Suisse" -

A Ifrane, située à 1.800 mètres d'altitude et souvent surnommée "la petite Suisse" à cause de sa proximité avec un petit domaine comptant quelques pistes de ski, l'ambiance est tout autre le week-end.

«Avant la pandémie, je passais instinctivement mes vacances à l’étranger mais coronavirus oblige, j'ai décidé d'explorer la région», témoigne Ayman, 30 ans, interne en réanimation dans un hôpital à Rabat. 

«Il y a beaucoup à voir au Maroc et en plus je contribue à faire tourner l'économie touristique du pays, durement touchée par la crise», ajoute-t-il.  

Le petit marché d'Ifrane grouille ainsi de monde le week-end avec ses gargotes offrant des mets traditionnels et ses boutiques proposant des habits chauds aux passants transis par le froid.  

Les restaurants, les cafés, les hôtels affichent presque tous complets. Un record de fréquentation a été enregistré début janvier avec un taux d'occupation de 95%, selon le département de tourisme.

Mais «c'est la seule destination au Maroc qui a réussi cet exploit en période de pandémie», souligne Mariem Ouadaani, directrice de la Délégation provinciale du tourisme d'Ifrane. 

Surtout car l'accès n'a pas été interdit, contrairement à la station d'Oukeimeden -le domaine skiable le plus célèbre du pays, dans les hauteurs de Marrakech, qui est isolé depuis plusieurs semaines sur décision des autorités locales.

L'afflux de fin de semaine ne sauvera pas pour autant la saison hivernale à Ifrane. 

«En semaine, la ville est vide. C'est problématique car nos charges sont fixes mais nos recettes ne le sont pas», souligne le gérant du restaurant "L'empreinte".


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com