TUNIS : La Tunisie ne recevra ses premières doses de vaccin contre la Covid-19 qu'en mars, retardant le lancement de sa campagne prévu ce mois, a indiqué mercredi une responsable du ministère de la Santé.
Après avoir fourni comme date initiale avril, le gouvernement avait annoncé l'arrivée à partir de la mi-février de 94 000 doses du vaccin germano-américain Pfizer et de vaccins anglo-suédois AstraZeneca.
Auditionnée mercredi au Parlement, Ahlem Gzara, membre de la commission des vaccins au ministère de la Santé, a toutefois affirmé que les premières doses n'arriveraient finalement qu'en mars, selon des médias locaux.
Contacté par l'AFP, le service de presse du ministère n'a pas été en mesure de donner plus de détails.
Le ministre de la Santé Faouzi Mehdi a de son côté expliqué sur une radio privée que la Tunisie ne recevrait les vaccins qu'après l'adoption par le Parlement d'un projet de loi assurant la prise en charge par l’Etat des indemnisations en cas de complications possibles après la vaccination.
«Ce sont les conditions exigées par les laboratoires pour livrer les vaccins», a-t-il dit.
Un projet de loi en ce sens a été approuvé lundi lors d'un conseil ministériel et envoyé au Parlement pour son examen vendredi, a ajouté le ministre.
La Tunisie, qui a changé deux fois de ministre de la Santé depuis le début de la pandémie, a pris du retard par rapport à ses principaux voisins du Maghreb.
Le Maroc et l'Algérie ont en effet tous deux commencé leur campagne de vaccination fin janvier, respectivement avec le vaccin d'AstraZeneca/Oxford et avec le vaccin russe Spoutnik-V.
Si l'Algérie n'a pas encore communiqué de chiffres,le Maroc a déjà administré une première dose à 1,9 million de personnes (jusqu'à mardi), soit 5,2% de sa population.
En Tunisie, les mesures de prévention en vigueur depuis des mois restent peu appliquées, en dehors d'un couvre-feu à 20 heures: les difficultés sociales priment, et les autorités ont mené peu de contrôles.
Face à la flambée épidémique, Tunis s'est jetée dans la course aux vaccins en s'appuyant largement sur la Banque mondiale pour financer sa campagne, ce qui nécessite d'attendre l'homologation des différents vaccins.
Depuis le début de la pandémie, la Tunisie a enregistré 224 329 cas dont 7 617 décès, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé.