DUBAÏ: Les leaders du secteur mondial de l’énergie se réuniront lors d’une session virtuelle organisée par le Forum international de l’énergie (IEF) basé à Riyad afin de discuter de la voie à suivre après l’année la plus tumultueuse de l’histoire de l’énergie.
« L’impact de la pandémie de coronavirus (Covid-19) sur l’équilibre entre l’offre et la demande d’énergie est sans précédent dans l’histoire des marchés de l’énergie », indique un rapport de l’IEF publié avant le 11e colloque sur les perspectives énergétiques, qui réunit l’Agence internationale de l'énergie (AIE), l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ainsi que des organisations du secteur du gaz et des énergies renouvelables.
« La politique énergétique structurelle et les mutations du marché qu’apportent la Covid-19 influenceront l’offre et la demande d’énergie futures modélisées dans des scénarios à long terme », ajoute le rapport.
La mission de l’IEF est de faciliter le dialogue entre les producteurs d’énergie, principalement représentés par l’Opep, et les consommateurs sous les auspices de l’AIE.
Le colloque sera animé par le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane ben Abdelaziz, et sera suivi avec attention par le secteur mondial de l’énergie qui recherche des indicateurs de la position du Royaume sur la production de pétrole, en prévision d’une réunion clé de l’alliance Opep+ le mois prochain.
Les participants de l’Opep+ débattront de la nécessité de rendre les barils supplémentaires dans le pool d’approvisionnement mondial lorsque la réduction volontaire surprise d’un million de barils par le Royaume arrivera à expiration à la fin du mois de mars.
La Russie, partenaire de l’Arabie saoudite à la direction de l’Opep+, serait désireuse d’augmenter la production, compte tenu de l’augmentation de la demande et de la hausse des prix.
Alexander Novak, le vice-premier ministre russe responsable des relations avec l’Opep+, a récemment affirmé que « le marché est équilibré et les prix que nous voyons aujourd’hui sont conformes à la situation du marché ».
L’Arabie saoudite adopte une position plus prudente, soulignant l’imprévisibilité permanente des marchés mondiaux alors que la pandémie continue de peser sur la demande d’énergie.
L’incertitude des perspectives sera au cœur du débat lors du colloque de l’IEF. Selon le rapport, « Une reprise économique mondiale rapide et inclusive dépend de la manière dont les diverses variables macroéconomiques et de santé publique, entre autres, renforceront la politique énergétique nationale et internationale, le développement durable et les objectifs climatiques ».
Les deux modèles principaux — de l’AIE de l’Opep — sont légèrement différents dans leurs approches. L’AIE prévoit que l’économie mondiale connaîtra une croissance de 5,2% en 2021, tandis que l’Opep vise un taux plus modeste de 4,4%.
En ce qui concerne l’Inde, plus grand consommateur d’énergie parmi les grandes puissances économiques, l’AIE prévoit une croissance nettement plus élevée de 9,3 % en 2021, contre 6,8 % selon les estimations de l’Opep.
Il existe également des différences dans les modèles de demande d’énergie. L’Opep s’attend à un impact plus profond en 2020 et à une reprise plus lente pour les produits énergétiques liquides cette année par rapport aux prévisions de l'AIE.
Par ailleurs, le colloque abordera les questions à moyen et long terme dans le domaine de l’énergie mondiale, notamment la perspective d’un « pic » de la demande de pétrole et les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l’accord de Paris en matière de changement climatique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com