La mission des Émirats arabes unis sur Mars, un tremplin vers l’avenir

La sonde spatiale – appelée «Hope», ou «Al-Amal» en arabe – a décollé du Japon l'année dernière, marquant la prochaine étape de l'ambitieux programme spatial des Émirats arabes unis. (AFP/photo d’archive)
La sonde spatiale – appelée «Hope», ou «Al-Amal» en arabe – a décollé du Japon l'année dernière, marquant la prochaine étape de l'ambitieux programme spatial des Émirats arabes unis. (AFP/photo d’archive)
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Publié le Mercredi 17 février 2021

La mission des Émirats arabes unis sur Mars, un tremplin vers l’avenir

  • Pour la toute première fois, une nation arabe est allée au-delà de la science et de la technologie appliquées pour s'engager avec succès dans l'exploration spatiale
  • Si la mission Hope a un effet éducatif positif dans le monde arabe, ce sera une réussite transformatrice

CHARJAH: L’entrée réussie de la sonde Hope des Émirats arabes unis (EAU), placée en orbite autour de Mars, est un événement historique d’un point de vue scientifique, éducatif et stratégique. En effet, pour la toute première fois, une nation arabe est allée au-delà de la science et de la technologie spatiales appliquées (essentiellement les satellites) et s'est engagée avec succès dans l'exploration spatiale.

Il est important de souligner le slogan large et généralisant de la mission, Arabs to Mars, qui souligne l’idée que ce projet est plus important que le simple fait que les EAU rejoignent un club restreint de nations spatiales. Il s'agit de conduire le monde arabe dans l'espace lointain, dans le futur.

Maintenant que la sonde Hope est configurée pour son programme scientifique et que les EAU sont en passe de devenir une nation productrice de science dans l'arène spatiale, il est important de réfléchir à l'importance de cet événement pour le monde arabe et aux perspectives qu'il ouvre à son peuple.

Cette mission (qui fournit des explorations approfondies, rapprochées et globales de l'atmosphère martienne) présente un agenda scientifique assez grand. Elle aura un impact multiforme et fort sur le monde arabe, en particulier sur sa jeunesse pleine d’ambition.

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Des hommes émiratis sont photographiés au centre de contrôle de mission de la sonde Hope au centre spatial Mohammed Ben Rashid à Dubaï le 19 juillet 2020, avant son lancement prévu depuis le Japon. (AFP/photo d’archive)

En effet, cet événement, qui représente un véritable bond en avant, dit aux Arabes – du moins est-ce ainsi qu'il faut le comprendre – que la science est le chemin vers l'avenir, et que Mars (avec tout le savoir-faire scientifique et technique qui aura été engrangé) est tout simplement un tremplin vers cet avenir.

Depuis le lancement de Hope, en juillet dernier, suivi de la mission chinoise sur Mars, Tianwen-1, et de la mission américaine, Mars 2020, j'ai remarqué un changement important dans les opinions exprimées par de nombreux Arabes et de nombreux peuples de la région.

Jusque-là, la plupart des gens semblaient déconcertés par la mission «gaspilleuse» Hope (bien que 200 millions de dollars [soit 164 millions d’euros] ne représentent vraiment pas beaucoup pour une entreprise aussi importante) et se demandaient souvent: «Quel avantage cela nous apportera?» Ou encore: «Pourquoi ne dépensez-vous pas d’argent pour aider les pauvres du monde entier?»

En effet, le point de vue utilitariste est si répandu dans le monde arabe qu’en juillet dernier, deux semaines avant le lancement de Hope, j'ai participé à un panel intitulé «Pourquoi dépenser de l'argent pour la science spatiale?» Une question que l’on me pose bien souvent.

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Une fusée H-IIA transportant la sonde Hope, connue sous le nom d’«Al-Amal» en arabe, développée par le Centre spatial Mohammed ben Rashid (MBRSC) aux Émirats arabes unis pour explorer Mars, décolle du centre spatial de Tanegashima dans le sud-ouest du Japon. (AFP/Mitsubishi Heavy Industries/photo d’Archive)

Ma réponse, en fonction de mes interlocuteurs ou de mon public, tourne généralement autour des points suivants: premièrement, avant que quiconque ne critique les budgets des sciences spatiales (un total général d'environ 50 milliards de dollars dans le monde entier, soit en moyenne 6,5 dollars par an [5,35 euros] pour chaque être humain), il devrait se pencher sur les budgets militaires: 1 750 milliards de dollars (soit 1 439 milliards d’euros) dans le monde en 2019, 35 fois plus que le budget spatial mondial).

Deuxièmement, la science spatiale apporte de nombreux avantages directs (pensez à toutes les applications des satellites, à commencer par le GPS, que chacun de nous utilise presque tous les jours) mais aussi indirects, car nous explorons, découvrons, apprenons, élargissons nos horizons et réfléchissons à de nouvelles choses.

Enfin, l'espace est un domaine qui fascine les gens, en particulier les jeunes, et qui les amène à embrasser diverses carrières passionnantes, dont leurs nations, et le monde en général, tirent profit.

Fait intéressant, depuis le lancement de Hope, j'entends moins souvent la question: «Pourquoi gaspiller de l'argent sur Mars et dans l'espace ?» Des enquêtes sur les réactions à l'égard de la science, de la technologie et de l'espace sont en cours dans la région. Il sera très intéressant de voir comment ces attitudes ont pu récemment évoluer et comment elles évolueront à l'avenir.

Il convient de noter que, dans la décennie qui a suivi l'annonce «sur la lune» de John Kennedy, le nombre de titulaires de doctorats aux États-Unis a triplé en sciences physiques et quadruplé en génie. Et une enquête datant de 2009 révèle que 50% des scientifiques de renommée internationale qui ont publié dans Nature – la principale revue de recherche scientifique – disent avoir été inspirés par le programme spatial américain dans le choix de leur métier.

Je suis convaincu que la mission Hope aura un effet similaire dans le monde arabe. Nous voyons déjà des résultats impressionnants aux Émirats arabes unis, où le nombre d'étudiants qui choisissent la physique, l'astronomie et l'espace n’a cessé d’augmenter ces dernières années.

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Les visiteurs assistent à un concours d'entretien d'aéronefs lors du concours international World Skills, à Abu Dhabi, le 18 octobre 2017. (AFP/photo d’archive)

Si la mission Hope produit ce genre d'effet éducatif dans le monde arabe au sens large, il s’agira d’une réalisation magnifique et transformatrice, dont les historiens parleront pendant des décennies, voire des siècles.

En réalité, je crois que le projet peut avoir une visée encore plus ambitieuse que ce noble objectif éducatif. Cela pourrait également conduire à un bond en avant de la production scientifique et technologique dans le monde arabe. Comment? Premièrement, les scientifiques, les décideurs et les faiseurs d’opinion arabes doivent adopter le type «de base» de science (c’est-à-dire non appliquée) et savoir ce que représente l’exploration spatiale. En termes simples, les pays arabes ne peuvent pas devenir «développés» en se limitant aux domaines appliqués. La technologie va de pair avec la science et avec des connaissances plus larges.

Ce n'est pas un hasard si l'astronomie (qui n’a que peu d'applications directes dans notre vie quotidienne) a été la première grande science à s'épanouir et à prospérer pendant la civilisation arabo-islamique, et la dernière à décliner. Pourtant, aujourd'hui, le nombre d'observatoires astronomiques qui fonctionnent correctement et qui apportent la science dans tout le monde arabe se compte sur les doigts d'une main.

La plupart des pays arabes bénéficient d’emplacements et de conditions météorologiques qui favorisent l'érection d'observatoires astronomiques. Ces derniers ne coûtent pas très cher; cette démarche devrait donc être poursuivie rapidement et sérieusement.

De même, plusieurs pays arabes, en particulier les EAU et Oman, sont géographiquement bien placés (basse latitude, mer ou océan à l'Est, etc.) pour accueillir des installations de lancement de fusées spatiales. Cela pourrait être l'un des prochains projets à entreprendre, afin de construire des plates-formes à partir desquelles lancer à la fois nos propres fusées et celles des autres (dans un but lucratif).

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Cette photo, fournie le 14 février 2021 par l'Agence spatiale des Émirats arabes unis, a été prise par l'Emirates eXploration Imager après l'insertion en orbite de Mars à bord de la First Emirates Mars Mission, à 24 700 km au-dessus de la surface martienne. Elle montre l'Olympus Mons, le plus haut volcan de Mars, et le Tharsis Montes, trois volcans nommés (de haut en bas) Ascraeus Mons, Pavonis Mons et Arsia Mons. (AFP/photo d’archive)

De plus, comme nous l'avons vu avec la Nasa depuis environ soixante ans, les retombées technologiques des programmes spatiaux peuvent être adoptées et appliquées dans d'autres domaines de la vie et de l'économie tels que les installations médicales, les transports, les télécommunications, etc.

Enfin, la nouvelle stratégie spatiale arabe (au moins six États ont maintenant des agences spatiales) devrait conduire à des examens importants des programmes éducatifs arabes. Les universités doivent revoir, mettre à jour et améliorer leurs programmes, y compris la création de nouveaux départements et spécialisations (sciences spatiales, intelligence artificielle, etc.).

Il n’est pas acceptable, ni même logique, que le monde arabe soit doté d’une demi-douzaine d’agences spatiales mais de moins de départements de sciences spatiales et de programmes spécialisés.

Nous devons de toute urgence former des étudiants à la fois aux sciences spatiales appliquées (par exemple, la télédétection) et à l'astronomie (Mars et au-delà) afin de soutenir et de compléter le travail des agences spatiales arabes. En réalité, nous avons besoin d'une mise à jour plus large et d'une refonte des programmes d'enseignement supérieur dans le monde arabe. Mais il s’agit là d’un autre sujet.

La mission Hope sur Mars peut être vraiment transformatrice si tout le monde vise haut et voit dans la science la clé d'une économie et d'un avenir fondés sur la connaissance. Profitons de cet événement historique pour reconstruire les institutions scientifiques, technologiques et éducatives arabes, pour renforcer les collaborations nationales, régionales et internationales et pour donner aux jeunes arabes une vision et un plan pour un avenir radieux.

 

Nidhal Guessoum est professeur de physique et d'astronomie à l'Université américaine de Sharjah. Twitter: @NidhalGuessoum

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié de la population soudanaise a besoin d'aide humanitaire (ONG)

Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
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  • Plus de 30 millions de Soudanais — la moitié de la population — ont besoin d’aide humanitaire alors que les violences et exactions se multiplient, notamment après la chute d’El-Facher
  • Le DRC dénonce l’inaction internationale face à une crise majeure ayant causé des millions de déplacés et des atrocités documentées à grande échelle

LE CAIRE: La secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés (DRC), Charlotte Slente, a indiqué après une visite sur le terrain que plus de la moitié de la population soudanaise avait besoin d'aide humanitaire, alors que la guerre opposant l'armée aux paramilitaires fait rage.

"Plus de 30 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire. Cela représente la moitié de la population du Soudan", a déclaré Mme Slente dans un entretien téléphonique cette semaine avec l'AFP, de retour d'un déplacement à la frontière du Tchad avec le Darfour (ouest), une zone qui a vu affluer ces derniers mois des réfugiés soudanais fuyant la guerre.

La population du Soudan était estimée à 50 millions d'habitants en 2024, selon la Banque mondiale.

En s'emparant le 26 octobre de la ville d'El-Facher après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont parachevé leur contrôle sur le Darfour, vaste région en proie à de multiples exactions ces dernières semaines.

Le Soudan est le théâtre de "violations de toutes les lois humanitaires internationales, telles que massacres et violences sexuelles", a alerté Mme Slente.

Le Tchad accueille un million et demi de réfugiés soudanais, dont la plupart vivent dans des camps situés le long de la frontière entre les deux pays.

La directrice de l'ONG a dénoncé une "inaction de la communauté internationale, qui s'est contentée de publier des communiqués". "L'impact des déclarations sur les besoins humanitaires sur le terrain est très limité, et elles n'ont certainement pas réussi à mettre fin à la violence", a-t-elle déploré.

Après la prise d'El-Facher, les combats se sont intensifiés dans la région de Kordofan, à l'est du Darfour, où les informations faisant état d'atrocités contre des civils se multiplient.

"Il semble que ce conflit ne retienne l'attention internationale que maintenant, en raison des atrocités et des effusions de sang massives qui ont eu lieu à El-Facher, à tel point qu'elles sont visibles depuis l'espace" grâce aux images satellites, a déclaré Mme Slente.

Déclenchée en avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Deuxième point de vente duty-free ouvert à Dhahran

Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
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  • Un deuxième magasin duty-free a ouvert à Dhahran, offrant des produits détaxés aux diplomates accrédités, un an après l’ouverture du premier point de vente à Riyad
  • Le dispositif vise à améliorer l’accès des diplomates aux biens hors taxes et à simplifier les procédures de remboursemen

RIYADH : Un deuxième magasin duty-free a récemment ouvert dans le complexe résidentiel d’Aramco à Dhahran, proposant des produits détaxés aux diplomates accrédités en Arabie saoudite.

Cette ouverture fait suite à l’inauguration du premier point de vente, lancé en juin 2023 dans le quartier diplomatique de Riyad.

Le magasin vise à offrir ses services aux diplomates et représentants des missions diplomatiques de la région, en proposant une expérience commerciale complète et des produits hors taxes, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Il entend également faciliter l’accès des diplomates aux biens exemptés de taxes et simplifier les procédures de remboursement, qu’elles soient effectuées périodiquement, à la fin de leur mission officielle ou durant leurs congés saisonniers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La France plaide pour l'application du cessez-le-feu au Liban face à la recrudescence des attaques israéliennes

Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
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  • Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à œuvrer à la stabilisation de la région sud
  • La visite de Mme Legendre intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, faisant craindre un conflit plus large

BEYROUTH : La France a réaffirmé jeudi son engagement en faveur de la stabilité du Liban et a promis un soutien accru à ses forces armées et à ses efforts de reconstruction, alors que les attaques israéliennes dans le sud du pays continuent de s'intensifier.

Lors d'une visite officielle à Beyrouth, Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à "travailler à la stabilisation de la zone sud".

Cette visite intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, ce qui fait craindre une extension du conflit.

Lors d'une réunion avec de hauts responsables libanais, Mme Legendre a réaffirmé l'intention de la France d'organiser deux conférences internationales pour soutenir les efforts d'aide et de reconstruction du Liban et renforcer l'armée libanaise.

Elle s'est également engagée à activer le comité de surveillance de la cessation des hostilités (mécanisme), en réponse à la demande du Liban de mettre en œuvre le cadre du cessez-le-feu.

La visite de l'envoyée française s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques urgents visant à alléger la pression sécuritaire croissante exercée par Israël sur le Liban et à relancer la dynamique de l'accord de cessez-le-feu du 20 novembre, qui est au point mort et qui vise à mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations unies, initialement rédigée pour mettre fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

Les violations continues par Israël de l'accord de cessation des hostilités comprennent des frappes sur ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah dans le sud, ce qui alimente les craintes au Liban qu'Israël ne prépare le terrain pour une nouvelle guerre sous le prétexte d'arrêter le réarmement présumé du groupe.

Le président libanais Joseph Aoun a déclaré à M. Legendre que la poursuite des hostilités par Israël et son occupation de cinq positions stratégiques empêchaient l'armée libanaise de se déployer pleinement au sud du fleuve Litani, comme le prévoyait l'accord de cessez-le-feu.

Les hostilités quotidiennes d'Israël, a-t-il ajouté, entravent également les efforts de reconstruction du Liban après la guerre.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a affirmé que l'armée libanaise poursuivait ses opérations dans les zones où elle s'est déployée au sud du Litani, saisissant les armes et les munitions et inspectant les tunnels et les entrepôts.

Il a ajouté : "L'armée remplit ses fonctions avec précision, en dépit de la propagande qu'Israël diffuse pour saper ses capacités et son rôle - un rôle qui continue de bénéficier du soutien de tous les Libanais."

Il a précisé qu'une douzaine de soldats avaient été tués jusqu'à présent dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Aoun a réaffirmé à l'envoyé français que l'option des négociations diplomatiques avec Israël, qu'il avait proposée il y a plusieurs semaines, constituait la voie la plus viable pour rétablir la stabilité dans le sud et dans l'ensemble du Liban.

Il a toutefois confirmé que son pays "n'a pas encore reçu de réponse à sa proposition de négociations".

Dans un communiqué de son bureau de presse, M. Aoun a déclaré : "La poursuite de l'agression ne donnera rien : "La poursuite de l'agression ne donnera aucun résultat. Les expériences passées dans de nombreux pays ont montré que la négociation est la seule alternative durable aux guerres futiles."

Il a souligné que le soutien international, en particulier celui de la France et des États-Unis, peut contribuer à faire avancer les négociations avec Israël. Le comité du mécanisme fait partie des organes capables de parrainer de tels pourparlers, a-t-il déclaré.

M. Aoun a souligné auprès de l'envoyé français que les conférences internationales que la France entend organiser, aux côtés des États-Unis et de l'Arabie saoudite, pourraient aider l'armée libanaise à obtenir l'équipement militaire dont elle a tant besoin pour son déploiement et faciliter le retour des habitants du sud dans leurs maisons et villages détruits.

Il a salué "toute contribution européenne au maintien de la stabilité après le retrait de la FINUL du sud, en coordination avec les unités de l'armée libanaise, dont le nombre passera à 10 000 soldats d'ici la fin de l'année".

Les raids israéliens sur le sud du Liban se sont poursuivis jeudi.

Un drone israélien a frappé une voiture à Toul, près de Nabatieh, tuant son conducteur. Plusieurs raids aériens ont également frappé des installations à Aitaroun et Tayr Felsay.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que "l'armée israélienne a effectué un raid sur un dépôt d'armes et sur des infrastructures du Hezbollah situées près de résidences civiles, sur la base de directives des services de renseignement".

Entre-temps, la 13e réunion du Comité du mécanisme, présidée par le général américain Joseph Clearfield, s'est tenue mercredi à Ras Naqoura.

Lors de cette réunion, le Liban a présenté un exposé sur les récentes violations israéliennes, notamment l'utilisation renouvelée des avertissements d'évacuation émis avant de viser plusieurs bâtiments, actions décrites comme une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu.

Le secrétaire général du Hezbollah, Sheikh Naim Qassim, a déclaré que le groupe avait l'intention de conserver ses armes au nord du fleuve Litani, une position qui viole les termes de l'accord de cessez-le-feu.

Après la déclaration de Qassim selon laquelle "il n'y a pas de menace ou de danger pour les colonies du nord", nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur la raison pour laquelle le Hezbollah conserve ses armes au nord du fleuve Litani.

En réponse, le parti phalangiste a déclaré que le fait de rassurer Israël sur le fait que les colonies du nord ne sont pas menacées, tout en exprimant la volonté de débarrasser le sud de ses armes, soulève de sérieuses questions quant à l'objectif de la conservation de ces armes.

Le parti a demandé : Où est la soi-disant "résistance contre Israël" si sa priorité aujourd'hui est de rassurer Israël plutôt que de l'affronter ?