Hariri commémore le seizième anniversaire de l'assassinat de son père

Le premier ministre libanais désigné Saad Hariri à Beyrouth (Photo, Reuters).
Le premier ministre libanais désigné Saad Hariri à Beyrouth (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 15 février 2021

Hariri commémore le seizième anniversaire de l'assassinat de son père

  • Les partisans du Mouvement patriotique libre ont lancé une campagne de critiques sur les réseaux sociaux à l’encontre du premier ministre assassiné
  • «Le président de la République a réclamé un quota de six ministres»

BEYROUTH: Le premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, a assuré dimanche qu’il reste «très patient» et déterminé à former un nouveau gouvernement, malgré les «calomnies et mensonges» dont il fait l’objet.

Dans un discours télévisé, seize ans après l'assassinat de son père, Rafic Hariri, le premier ministre affirme qu'il n'accepterait jamais d’accorder «le tiers de blocage du gouvernement au président de la République».

Hariri révèle que, lors de sa rencontre avec Michel Aoun vendredi, «le président de la République a réclamé un quota de six ministres, en plus d’un ministre nommé par le parti arménien Tashnag».

«La situation est mauvaise car l'économie est en crise, une précieuse partie de notre bien-aimée Beyrouth a été détruite par l'explosion du port, la nouvelle pandémie de coronavirus ravage nos familles, et la série d'assassinats se poursuit avec pour dernière victime le martyr Lokman Slim», explique Hariri. «Seul un gouvernement de spécialistes politiquement non-affiliés pourrait mettre en œuvre les réformes nécessaires, déterminée dans la feuille de route établie par l’initiative du président français Emmanuel Macron. Faute de quoi, personne ne nous aidera, et notre chute se poursuivra jusqu’à la grande explosion».

Il a poursuivi: «La lutte contre la corruption commence par une réforme qui garantit l'indépendance du pouvoir judiciaire, qui met fin aux pressions exercées sur des juges pour qu'ils ouvrent ou clôturent certains dossiers en fonction des affiliations politiques».

En Bref

L'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri et 21 autres personnes ont été tués dans un attentat au camion piégé au centre de Beyrouth le 14 février 2005.

Un tribunal spécial de l’ONU a condamné pour meurtre un membre du Hezbollah, soutenu par l’Iran, qu'il a jugé responsable de l’assassinat.

Hariri estime que «celui qui bloque la formation du gouvernement est aussi celui qui fait obstacle au lancement des réformes, à l’arrêt de l'effondrement, et à la reconstruction».

À l'occasion de l'anniversaire de la mort de son père, Hariri rappelle que la décision rendue par le Tribunal spécial pour le Liban contre Slim Ayyash, reconnu coupable par contumace du meurtre de Rafic Hariri lors d'un attentat à la bombe en 2005, devrait être exécutée. Il devrait être remis à la justice coûte que coûte.

Ayyash est toujours en liberté, et le Hezbollah, qui ne reconnaît pas l’autorité du tribunal, refuse de le lui remettre.

Hariri a rejeté les critiques à l’encontre de son père. Pour lui, la «politique modérée suivie par Hariri a ramené le Liban sur la scène, attiré les investisseurs et les touristes, et mis en place le premier réseau cellulaire au Moyen-Orient, avant même Israël».

Le premier ministre désigné s’est par ailleurs défendu contre les allégations qui l’accusent d’enfreindre les prérogatives du président quant à la formation d’un cabinet, et de violer les droits des chrétiens. Il «n’a pas permis au président de la République de choisir ses ministres, et particulièrement les ministres chrétiens». «Où se trouvaient les droits des chrétiens dans vos priorités lorsque le siège de la première présidence est resté vacant pendant trois ans ? Les droits des chrétiens résident dans une économie forte et dans la stabilité. Sans État, aucun droit ne subsistera, pour les chrétiens ou pour les autres»., s’insurge-t-il

«Nous encourageons la tenue d’une enquête juricomptable à Banque centrale ainsi que dans toutes les institutions, ministères et directions, et dans les contrats de communication, les barrages, les fonds, que tout soit revu à partir de 1989 afin que la vérité soit connue de tous, et que tous les contrevenants, les corrompus et les voleurs soient poursuivis», poursuit Hariri.

Le Premier ministre explique que ses visites aux pays arabes et étrangers ont pour but de «mobiliser un soutien pour le Liban et rétablir les relations, particulièrement avec les États arabes, afin que les solutions soient activées rapidement une fois le gouvernement formé. Et il sera sans nul doute formé, car il n'y a aucun moyen de sortir de cette crise sans les Arabes et la communauté internationale, sans une réconciliation profonde avec les frères arabes, et sans cesser d'utiliser le Liban comme plate-forme pour attaquer le golfe arabe et nuire aux intérêts des Libanais.

Le confinement en vigueur a contraint Hariri d’ordonner l’annulation du rassemblement annuel prévu par ses partisans.

Les partis politiques ont émis des communiqués pour commémorer l'assassinat. Les partisans du Mouvement patriotique libre ont quant à eux lancé une campagne de critiques sur les réseaux sociaux à l’encontre du premier ministre assassiné.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite envoie le 25e avion de secours au Liban

Ce vol de secours s'inscrit dans le cadre d'un effort continu visant à transporter des centaines de tonnes de fournitures médicales et d'aide alimentaire pour les familles libanaises déplacées par le conflit. (SPA)
Ce vol de secours s'inscrit dans le cadre d'un effort continu visant à transporter des centaines de tonnes de fournitures médicales et d'aide alimentaire pour les familles libanaises déplacées par le conflit. (SPA)
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RIYADH : Le 26e avion de secours de l'Arabie saoudite chargé d'aide humanitaire, notamment de nourriture, de fournitures médicales et d'équipements pour les abris, est arrivé jeudi à l'aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri, a rapporté l'agence de presse SPA.

L'avion, opéré par le Centre d'aide et de secours humanitaire du roi Salman, a quitté l'aéroport international King Khalid de Riyad plus tôt dans la journée, dans le cadre d'un effort continu pour transporter des centaines de tonnes de fournitures médicales et d'aide alimentaire pour les familles libanaises déplacées par le conflit.

Une déclaration antérieure de l'agence d'aide saoudienne KSrelief a déclaré que les livraisons d'aide montraient que le Royaume "se tenait aux côtés des pays nécessiteux et affectés ... face aux crises et aux difficultés".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Syrie: plus de 140 morts dans des combats entre armée et jihadistes près d'Alep, selon une ONG

Des combats dans le nord de la Syrie entre les forces du régime et des jihadistes, qui ont lancé mercredi une offensive contre des territoires contrôlés par le gouvernement, ont fait plus de 140 morts, selon un nouveau bilan fourni jeudi par une ONG. (AFP)
Des combats dans le nord de la Syrie entre les forces du régime et des jihadistes, qui ont lancé mercredi une offensive contre des territoires contrôlés par le gouvernement, ont fait plus de 140 morts, selon un nouveau bilan fourni jeudi par une ONG. (AFP)
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  • Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), aux manettes à Idleb, ont lancé mercredi une "opération" contre les territoires du régime, selon l'OSDH
  • Ces combats, qui se déroulent parfois à moins de 10 km de la métropole d'Alep tenue par le gouvernement, ont fait depuis mercredi 141 morts, d'après l'OSDH.

BEYROUTH: Des combats dans le nord de la Syrie entre les forces du régime et des jihadistes, qui ont lancé mercredi une offensive contre des territoires contrôlés par le gouvernement, ont fait plus de 140 morts, selon un nouveau bilan fourni jeudi par une ONG.

Le ministère de la Défense syrien a dit faire face à "vaste attaque" encore en cours dans la région d'Alep.

Il s'agit des "plus violents" affrontements depuis des années dans ce secteur, où la province d'Alep, aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d'Idleb, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un correspondant de l'AFP a rapporté de violents affrontements --ininterrompus depuis mercredi matin- à l'est de la ville d'Idleb, qui s'accompagnent de frappes aériennes du régime.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), aux manettes à Idleb, ont lancé mercredi une "opération" contre les territoires du régime, selon l'OSDH.

L'ONG a fait état de deux villages conquis par les jihadistes dans l'ouest de la province d'Alep et de trois villages dans un secteur de la province d'Idleb tenu par le gouvernement.

Ces combats, qui se déroulent parfois à moins de 10 km de la métropole d'Alep tenue par le gouvernement, ont fait depuis mercredi 141 morts, d'après l'OSDH.

Il s'agit de 71 combattants jihadistes de HTS, 18 membres des groupes alliés, et "52 membres des forces du régime et leurs alliés", a précisé l'ONG basée à Londres et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Autoroute stratégique 

Les combats se déroulent également près d'une autoroute reliant Alep à la capitale Damas, que les jihadistes tentent d'atteindre pour couper cet axe stratégique, selon l'OSDH.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense syrien a affirmé que les jihadistes de HTS et leurs alliés avaient lancé mercredi matin "une vaste attaque sur un large front avec un grand nombre de terroristes qui ont recours aux armes lourdes pour cibler villages et localités et positions militaires".

Outre des tirs de roquettes et "d'intenses tirs d'artillerie", l'OSDH a également indiqué que "l'aviation russe", allié du régime, "avait intensifié ses frappes aériennes", visant notamment les environs de Sarmine dans la région d'Idleb.

HTS, dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, contrôle des pans de la province d'Idleb, mais aussi des territoires voisins dans les régions d'Alep, Hama et Lattaquié.

Le nord de la Syrie bénéficie ces dernières années d'un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020. La trêve a été parrainée par Moscou avec la Turquie, qui soutien certains groupes rebelles syriens à sa frontière.

Le régime syrien a repris le contrôle d'une grande partie du pays avec l'appui de ses alliés russes et iraniens depuis le déclenchement en 2011 du conflit qui a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

 


Liban: session du Parlement le 9 janvier pour élire un président de la République

Le Parlement libanais tiendra une session en janvier pour élire un nouveau président, selon le président du Parlement, Nabih Berri. (Reuters)
Le Parlement libanais tiendra une session en janvier pour élire un nouveau président, selon le président du Parlement, Nabih Berri. (Reuters)
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  • Le Parlement libanais va se réunir le 9 janvier pour élire un président de la République, dans le pays privé de chef d'Etat depuis plus de deux ans
  • L'annonce intervient au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le puissant Hezbollah pro-iranien

BEYROUTH: Le Parlement libanais va se réunir le 9 janvier pour élire un président de la République, dans le pays privé de chef d'Etat depuis plus de deux ans, a annoncé un média officiel.

L'annonce intervient au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le puissant Hezbollah pro-iranien.

"Le président du Parlement, Nabih Berri, appelle les députés à une session pour élire un président de la République le 9 janvier", a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun le 31 octobre 2022, les divergences entre le puissant Hezbollah et ses adversaires empêchaient l'élection d'un chef de l'Etat, aucun des deux camps ne disposant de la majorité au Parlement.

Mais le chef du Hezbollah Naïm Qassem, qui a succédé à Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne fin septembre, a promis dans un discours le 20 novembre d'apporter "une contribution efficace à l'élection d'un président".

Mercredi, le Premier ministre Najib Mikati avait exprimé l'espoir que l'accord de cessez-le-feu ouvre "une nouvelle page" dans l'histoire du Liban et appelé à élire rapidement un président.

M. Berri, qui préside l'influent mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah, s'était également prononcé pour "hâter l'élection d'un président de la République".

Il a souligné que ce président devait "rassembler et non diviser" les Libanais, dont la guerre, déclenchée par le parti Hezbollah, a accentué les divergences.

En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite, le Premier ministre est un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.