Reprise du procès de Trump, verdict possible dès samedi

Jamie Raskin au cinquième jour des procès de destitution du Sénat pour l'ancien président Donald Trump sur Capitol Hill le 13 février 2021 à Washington, DC (Photo, AFP)
Jamie Raskin au cinquième jour des procès de destitution du Sénat pour l'ancien président Donald Trump sur Capitol Hill le 13 février 2021 à Washington, DC (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 février 2021

Reprise du procès de Trump, verdict possible dès samedi

  • Donald Trump est jugé dans cette procédure de destitution car les démocrates veulent qu'il soit reconnu coupable d' «incitation à l'insurrection»
  • C'est «une décision difficile» mais «je voterai pour acquitter», a-t-il écrit dans une note transmise à ses collègues

WASHINGTON : Après un coup de théâtre, sénateurs républicains et démocrates sont parvenus samedi à un accord pour se passer de témoins au procès de Donald Trump, rouvrant la voie à un verdict, et son probable acquittement, dans la journée.

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Le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell au cinquième jour du procès de destitution de l'ancien président Donald Trump au Capitole américain le 13 février 2021 à Washington, DC (Photo, AFP)

Le chef des procureurs démocrates, Jamie Raskin, a entamé vers 13H00 (18H00 GMT) son réquisitoire, qui sera suivi par le plaidoyer des avocats du 45e président américain, accusé d'« incitation à l'insurrection»  lors de l'assaut meurtrier du 6 janvier sur le Capitole. 

Les deux parties disposent au maximum de deux heures chacune. Les sénateurs pourront ensuite se retirer pour délibérer, avant de passer au verdict. 

Les démocrates veulent voir Donald Trump reconnu coupable d'« incitation à l'insurrection» , puis qu'il soit rendu inéligible.

Pour eux, il est le responsable principal des événements du 6 janvier, lorsqu'une foule de ses partisans en colère avait envahi le Capitole au moment où le Congrès américain s'apprêtait à confirmer sa défaite à l'élection du 3 novembre.

Pendant plus de deux heures, une grande confusion a régné au Sénat samedi, après un vote surprise autorisant la convocation de témoins, soutenu par les 50 sénateurs démocrates et 5 de leurs collègues républicains.

« Plus en colère que vous » 

Le chef de l'équipe des élus démocrates de la Chambre menant l'accusation, Jamie Raskin, voulait entendre une élue républicaine, Jaime Herrera Beutler, ayant révélé vendredi soir la teneur d'une conversation téléphonique entre un autre élu et Donald Trump le 6 janvier.

Alors que les parlementaires se cachaient pour échapper aux émeutiers, Donald Trump aurait éconduit le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, qui lui demandait d'appeler ses partisans à cesser les violences : « Eh bien, Kevin, j'imagine que ces gens sont plus en colère que vous à propos de l'élection. » 

Les démocrates ont « ouvert la boîte de Pandore » , avait réagi le sénateur républicain Ted Cruz, en prévenant que son camp pourrait aussi convoquer de nombreux témoins, ce qui auraient retardé le verdict. 

La déposition de Jaime Herrera Beutler a finalement été lue en séance et versée au dossier.

Démocrates et républicains, pour des raisons différentes, souhaitent rapidement boucler le procès. Le président Joe Biden voudrait en particulier que le Sénat soit disponible pour voter ses textes prioritaires, comme un ambitieux plan de soutien à l'économie.

Très discret jusqu'ici, le très influent chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait fait savoir quelques instants auparavant qu'il voterait l'acquittement de Donald Trump, après avoir laissé planer le suspense sur sa décision pendant plusieurs semaines. 

C'est « une décision difficile » mais « je voterai pour acquitter », a-t-il écrit dans une note transmise à ses collègues. 

Sa décision rend encore plus improbable une condamnation de Donald Trump. Il faudrait que 17 sénateurs républicains votent avec les 50 élus démocrates pour former la majorité qualifiée nécessaire pour le déclarer coupable, un verdict qui ouvrirait la voie à une peine d'inéligibilité. 

Pour Donald Trump, il s'agirait d'un deuxième acquittement en autant de procédures de destitution. Un cas unique dans l'Histoire des Etats-Unis. 

« La mèche »  

Depuis le début des débats, les élus de la Chambre des représentants, chargés de porter l'accusation contre l'ancien magnat de l'immobilier, ont déroulé un exposé implacable des faits. 

Mêlant vidéos choc des violences et extraits choisis des diatribes présidentielles, ils ont accusé Donald Trump d'avoir renoncé à son rôle de »commandant-en-chef » pour se glisser dans les habits d' »incitateur-en-chef ». 

Selon eux, il a « attisé la hargne » de ses partisans pendant des mois avec un « grand mensonge » : en se présentant comme la victime d'une élection « volée », par des « fraudes » dont il n'a jamais apporté la preuve. 

Et le 6 janvier, au moment où les élus du Congrès certifiaient la victoire de Joe Biden, il « a allumé la mèche », ont-ils dit, en leur lançant : « Battez-vous comme des diables ». 

Une fois l'assaut en cours, il a attendu de longues heures avant d'appeler ses sympathisants à « rentrer chez eux », délaissant, selon les procureurs démocrates, son serment de protéger les institutions. Au final, cinq personnes sont mortes, et des centaines ont été blessées ou traumatisées, ont-ils estimé. 

« Injuste »  

Vendredi, les avocats du 45e président des Etats-Unis ont contre-attaqué dans un argumentaire concis - trois heures - et musclé. 

Selon eux, l'attaque était « horrible » mais le procès est « injuste » : c'est un acte « de vengeance politique » destiné »à interdire les discours que la majorité n'aime pas », ont-il lancé. 

Dégainant à leur tour des vidéos soigneusement éditées, ils ont assuré que le champ lexical combatif de Donald Trump s'inscrivait dans une « rhétorique politique ordinaire », utilisée à gauche comme à droite et protégée par le Premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d'expression. 

La défense a également jugé « absurde » de lier les violences au discours du 6 janvier, soulignant que Donald Trump avait appelé ses partisans à marcher « de manière pacifique et patriote » sur le Capitole. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.