DUBAI: L'artiste libano-américaine discute de sa peinture de 2003, avant sa présentation virtuelle au Centre Khayrallah pour les études de la diaspora libanaise le 18 février.
Mon père est le «hakawati» (conteur), donc il nous a raconté des histoires et des souvenirs de son enfance à Damas et plus tard au Liban la majeure partie de sa vie. C’était une vraie éducation pour nous. Dans mon livre «Les histoires que mon père m'a racontées», «Se rendre en Amérique» est la toute dernière histoire. Cela raconte son voyage du début à la fin, jusqu’à ce qu’il s’installe en Amérique. C’est très opportun, en particulier avec l’ensemble du concept de ce qui arrive aux immigrants en Amérique ces dernières années. Espérons que certaines de ces restrictions seront assouplies avec la nouvelle administration. Chaque fois je lis cette petite histoire, je me mets à pleurer.
Dans l’histoire, le Vulcania est un navire italien que les Américains ont saisi pendant la Seconde Guerre mondiale et l’ont rapatrié - c’est pourquoi j’ai mis le drapeau italien. C'était le navire qui est venu chercher des gens de la Palestine, du Liban, de la Syrie et de la Jordanie pour venir en Amérique. Ce qui m'a marqué, ce sont les sacrifices que les gens ont fait pour venir dans ce pays. J'ai été évacué deux fois en 1967 et pendant la guerre civile. Lorsque vous êtes obligé de partir quelque part, c’est très douloureux.
Les couleurs sont très importantes pour moi. La peinture que j'utilise - la gouache – jouit d’une qualité si belle et pure que vous ne pouvez pas obtenir des peintures acryliques et à l'huile. Quand je vous attire vers ma peinture - même si mon message est douloureux - je vous attire vers les motifs, les couleurs vives et toute la beauté esthétique de la peinture.
Si c'est ce que de dessine n’est pas beau à voir, vous allez détourner votre regard; vous n'allez pas deviner ce que j'essaie de vous dire.
De cette façon, au moins je vous ai amené à changer un peu votre façon de penser et à vous mettre à ma place. Les couleurs vives et les motifs font partie de mon plan de manière à vous amener dans mon monde et être un passager sur ce bateau: Imaginez ce qu'ils ont dû ressentir lorsqu'ils sont restés debout toute la nuit et quand ils ont vu la Statue de la Liberté, et ce que cela représentait pour eux. Mon père a maintenant 93 ans mais il se souvenait de toutes ces années passées, comme ce passait dans une belle journée par temps clair.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com