Un premier cas de variant sud-africain, Véran annonce plus de tests et de vaccins

Le ministre français de la Santé, Olivier Véran donne une conférence de presse avec le maire de Nancy Mathieu Klein dans un centre de vaccination à Nancy,  le 19 janvier 2021 (Photo, AFP)
Le ministre français de la Santé, Olivier Véran donne une conférence de presse avec le maire de Nancy Mathieu Klein dans un centre de vaccination à Nancy, le 19 janvier 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 février 2021

Un premier cas de variant sud-africain, Véran annonce plus de tests et de vaccins

  • «Ce cas illustre le fait que le variant (sud-africain) peut être responsable d'une réinfection grave après une première infection légère» avec le coronavirus classique
  • L'estimation actuelle porte sur plus de 100 cas par jour en Moselle, a détaillé M. Véran

PARIS / METZ: Un premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain du coronavirus a été décrit par des chercheurs français, ont indiqué vendredi les hôpitaux de Paris (AP-HP). 

« Ce cas illustre le fait que le variant (sud-africain) peut être responsable d'une réinfection grave après une première infection légère » avec le coronavirus classique, écrivent les chercheurs dans leur étude, parue mercredi dans la revue Clinical Infectious Diseases. 

En Moselle, tester, alerter, protéger nos concitoyens permet d'identifier et de briser les chaînes de contamination. Nous allons encore le renforcer, et amplifier la vaccination. Retrouvez ma déclaration après la concertation menée auprès des élus du territoire. @Prefet57 pic.twitter.com/XN29g7UWwZ

— Olivier Véran (@olivierveran) February 12, 2021

« C'est, à notre connaissance, la première description d'une réinfection avec le variant sud-africain causant un Covid-19 sévère, quatre mois après une première infection modérée », ajoutent-ils. 

Des cas de réinfection par des variants, britannique, sud-africain ou brésilien, ont déjà été documentés dans la littérature scientifique, mais le plus souvent, le deuxième épisode est moins sévère que le premier. 

En outre, ces cas de réinfection sont sans doute plus nombreux en réalité que ceux qui sont identifiés et décrits comme tels dans les revues médicales. 

Le cas décrit par les chercheurs français est celui d'un patient de 58 ans. 

En septembre 2020, cet homme, qui a des antécédents d'asthme, souffre de fièvre et a des difficultés à respirer modérées. Une infection au SARS-CoV-2 est diagnostiquée avec un test PCR. Les symptômes disparaissent en quelques jours et l'homme est testé négatif à deux reprises en décembre. 

En janvier, il est réadmis aux urgences de l'hôpital Louis-Mourier (AP-HP) de Colombes, près de Paris, pour des difficultés respiratoires et de la fièvre. Son test PCR est à nouveau positif, et le séquençage génétique montre la présence de mutations caractéristiques du variant sud-africain. 

Sept jours plus tard, le patient développe un syndrome de détresse respiratoire aigüe qui nécessite qu'il soit intubé et placé sous respirateur artificiel. Il était toujours dans un état critique au moment où l'étude a été soumise à publication dans la revue médicale. 

Au début de son hospitalisation, des tests sérologiques ont décelé chez l'homme la présence d'anticorps prouvant une infection passée. Cela suggère que « l'immunité développée à l'issue de la première infection n'a pas permis d'éviter la réinfection par le variant sud-africain », souligne l'AP-HP dans un communiqué. 

« Le virus responsable du premier épisode infectieux n'a pas pu faire l'objet d'un séquençage », poursuit l'AP-HP. 

« Toutefois, la survenue de la première infection un mois avant la première description du variant en Afrique du Sud, et trois mois avant son premier signalement en France, écarte la possibilité » que la seconde infection ne soit qu'un réveil de la première, ajoute-t-elle. 

VÉRAN ANNONCE PLUS DE TESTS ET DE VACCINS FACE À UNE FLAMBÉE DE COVID

Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé vendredi à Metz un renforcement de la politique de tests et de vaccination en Moselle, département qui connait une incidence plus élevée que sur le reste du territoire, notamment avec une progression du variant sud-africain. 

« Tout cas positif de coronavirus sera désormais considéré dans ce département comme suspect de variant jusqu'à preuve du contraire, c'est-à-dire qu'il bénéficiera d'un contact tracing immédiat, d'une mise à l'abri accompagnée immédiate, d'un isolement porté à dix jours contre sept », a déclaré M. Véran lors d'un déplacement en Moselle. 

Un test PCR sera réalisé avant la levée de l'isolement pour les cas positifs et un test PCR sera effectué dès le premier jour sur tous les cas contacts éventuels, a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion avec des élus mosellans. 

« La Moselle bénéficiera pour cela de l'aide de l'équipe du ministère et des autres » agences régionales de santé (ARS), a souligné le ministre, alors que les premières analyses sur les cas positifs »tendent à prouver l’hypothèse qu’il s’agit bien de variants d’origine sud-africaine ». 

L'estimation actuelle porte sur plus de 100 cas par jour en Moselle, a détaillé M. Véran. 

En Moselle, « 75 % des personnes âgées » en Ehpad ont déjà reçu à ce jour au moins une dose de vaccin, a indiqué le ministre qui, « à la demande des élus locaux », veut encore « renforcer » la politique de vaccination dans le département. 

Ainsi, « 2.000 doses des vaccins Moderna pourront être mises à la disposition de la population, notamment les personnes âgées de 75 ans et plus dans les tout prochains jours ». 

Pour les autres mesures réclamées par les élus, il faudra attendre la suite des concertations, a prévenu M. Véran. 

« Plusieurs propositions ont été faites », sans consensus, comme celle d'un confinement local sans délai ou d'une fermeture anticipée des écoles, a-t-il rapporté. « Je vais (…) continuer la consultation, notamment discuter la question des écoles » avec le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a-t-il ajouté. 

Interrogé après la réunion, le maire LR de Metz François Grosdidier, qui plaide pour « un confinement de courte durée » et « la fermeture des écoles », a dit sa déception sur l'absence de décision immédiate, notamment sur les établissements scolaires. 

« Il y a une véritable explosion (d'incidence) chez les jeunes de 10 à 20 ans. J'espère effectivement qu'ils décideront d'avancer d'une semaine. On aurait aimé avoir cette décision maintenant pour se préparer. Pour l'instant, nous ne savons pas ». 

Un an après le début de la pandémie, la durée de l'immunité contre le coronavirus fait toujours l'objet de nombreuses questions, renforcées par l'apparition de variants vraisemblablement plus contagieux ces derniers mois. 

Parmi eux, le sud-africain est source d'inquiétudes particulières: en raison de caractéristiques génétiques spécifiques, les scientifiques craignent qu'il n'amoindrisse l'efficacité des vaccins. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.