Covid: un collectif de personnes âgées demande des allègements dans les Ehpad

Le président français Emmanuel Macron (C) rencontre des personnes âgées dans la maison de retraite « La Bonne Eure » (EPHAD) à Bracieux, Loir-et-Cher, le 22 septembre 2020 (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) rencontre des personnes âgées dans la maison de retraite « La Bonne Eure » (EPHAD) à Bracieux, Loir-et-Cher, le 22 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 février 2021

Covid: un collectif de personnes âgées demande des allègements dans les Ehpad

  • Les associations réclament un «retour à la normale» concernant les visites de proches et de pouvoir les recevoir en «toute liberté et intimité»
  • Actuellement, près de 70% des résidents d'Ehpad et d'unités de soins longue durée ont reçu la première dose du vaccin contre le coronavirus, et 20% la deuxième dose

PARIS : « Chaque année qui nous reste à vivre compte triple » : un collectif de personnes âgées a réclamé vendredi des assouplissements dans le protocole sanitaire en vigueur face à la Covid-19 dans les maisons de retraite, à l'heure où les résidents commencent à recevoir la deuxième dose du vaccin. 

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Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (Photo, AFP)

« Il nous faut plus de liberté dès lors que nous aurons été vaccinés. Nous avons déjà perdu un an de notre vie et pour nous les années qui restent comptent triple ou quadruple, elles sont limitées », a déclaré lors d'une conférence de presse en ligne Philippe Wender, 83 ans, président de l'association Citoyennâge, qui regroupe des résidents de maisons de retraite. 

Ce collectif, soutenu par l'association des directeurs au service des personnes âgées (en Ehpad et à domicile) AD-PA, réclame au gouvernement de se positionner « rapidement » sur « quatre allégements majeurs » qui pourraient, selon lui, « aider à tenir et retrouver du tonus ». 

Les associations réclament un « retour à la normale » concernant les visites de proches et de pouvoir les recevoir en « toute liberté et intimité » dans les logements plutôt que dans des salles réservées. 

Elles demandent également que les résidents puissent retourner dans leur famille. « Voir du monde est une nécessité, en un an nous avons perdu une partie de nos liens familiaux », a poursuivi M. Wender. 

Concernant la vie sociale dans les structures, elles souhaitent que les activités et moments conviviaux cessent d'être « cloisonnés ou séparés par étages » et que la distance sanitaire à respecter dans la salle de restauration soit raccourcie. 

« Avec beaucoup d'entre nous qui sommes sourds, ça finit par faire un brouhaha et ce n'est pas marrant », a plaisanté M. Wender. 

Lui-même résident d'un Ehpad près de Paris, l'octogénaire a dit sentir « une grande lassitude des personnes, comme des Français en général. Le fait de manquer d'horizon et de perspectives nous fatigue beaucoup et on sent le laisser-aller ». 

Pour Pascal Champvert, président de l'AD-PA, tout en respectant les gestes barrières, il faut « aujourd'hui peser le bénéfice-risque ». 

« Il y a peu de risque d'attraper le virus quand on est vacciné, mais il y a des risques réels de troubles psychiques, dépressions, troubles du comportement, et de chutes de la part de personnes âgées qui ne sortent plus et ne font plus d'exercice physique », a-t-il déclaré. 

Sollicité sur un allègement du protocole dans les Ehpad, le cabinet de la ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a indiqué que les avis du Haut conseil de la santé publique et d'Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, seraient sollicités « d'ici les prochains jours ».

Actuellement, près de 70% des résidents d'Ehpad et d'unités de soins longue durée (USLD) ont reçu la première dose du vaccin contre le coronavirus, et 20% la deuxième dose.

Chez les professionnels, 30% ont reçu la première dose et 8% la seconde.


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.