NANCY: Le « Port de la Rochelle », toile de l'impressionniste français Paul Signac, volé dans un musée de Nancy (est) en mai 2018 et retrouvé en avril 2019 en Ukraine, a été restitué vendredi par la justice.
L'enquête a permis d'identifier quatre personnes, toutes de nationalité ukrainienne, soupçonnées d'avoir volé en France quatre tableaux, dont celui-ci, a indiqué le procureur de la République de Nancy, François Pérain.
Le tableau de Signac représentant des bateaux à l'entrée du port de la Rochelle a une valeur estimée à 1,5 million d'euros.
Une expertise avait garanti l'authenticité de cette huile sur toile, datant de 1915 et signée par le maître du pointillisme, après avoir été retrouvée à Kiev par la police ukrainienne.
L'oeuvre avait été maintenue sous scellé par la justice française depuis son retour sur le territoire national. Il retrouvera sa place au musée des Beaux Arts de Nancy une fois qu'il aura été restauré, a précisé M. Pérain.
Lors du vol, la toile de 46 centimètres sur 55, avait été découpée tandis que le cadre avait été laissé sur place par un voleur considéré comme un vrai professionnel de la découpe.
La police ukrainienne avait récupéré le tableau au domicile d'un homme également soupçonné du meurtre d'un bijoutier, avait indiqué le chef de la police ukrainienne, Serguiï Kniazev.
« Nous avons reçu des informations sur un groupe de personnes en quête d'acheteurs pour des tableaux volés en Europe », avait expliqué un autre responsable de la police, Serguiï Tykhonov. « Plusieurs œuvres d'art ont été découvertes, dont ce tableau, dans le cadre d'une série de perquisitions ».
Les trois autres tableaux volés en France, un de Renoir, un de Boudin et un de Galien-Laloue, ont été dérobés lors des expositions précédant des ventes aux enchères, pendant lesquelles les voleurs les plaçaient dans des sacs, selon le procureur de la République de Nancy. Seul le tableau de Signac a été découpé de son cadre.
Un homme considéré comme la tête de la bande a été arrêté en Autriche, après un autre vol, et est incarcéré en France, selon M. Pérain.
Un autre est incarcéré en Ukraine, tandis que les autres sont toujours en fuite et recherchés, a-t-il ajouté.