Une conque de 18 000 ans fait encore entendre sa musique

Le directeur français du Muséum d'histoire naturelle, Francis Duranthon (à droite), l'assistant Guillaume Fleury, et l'archéologue et chercheuse au CNRS Carole Fritz (à gauche) se tiennent près d'une conque découverte pour la première fois en 1931 lors d'une fouille archéologique à l'embouchure de la grotte de Marsoulas, le 10 février 2021 au musée de Toulouse. (Photo, AFP)
Le directeur français du Muséum d'histoire naturelle, Francis Duranthon (à droite), l'assistant Guillaume Fleury, et l'archéologue et chercheuse au CNRS Carole Fritz (à gauche) se tiennent près d'une conque découverte pour la première fois en 1931 lors d'une fouille archéologique à l'embouchure de la grotte de Marsoulas, le 10 février 2021 au musée de Toulouse. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 février 2021

Une conque de 18 000 ans fait encore entendre sa musique

  • Un groupe de chercheurs enrichit sa connaissance de « la palette musicale » des hommes préhistoriques
  • « Des flûtes en os de vautour ou autres qui sont plus anciennes mais jusque-là on n'avait pas de conque connue de cet âge »

TOULOUSE : Une conque de 18 000 ans, qui serait le plus ancien instrument à vent connu de ce type, vient de résonner de nouveau à Toulouse, permettant à un groupe de chercheurs d'enrichir leur connaissance de « la palette musicale » des hommes préhistoriques.

« C'est la première fois que l'on entend le son de ce coquillage depuis cette époque », explique, en montrant cette pièce issue de la grotte de Marsoulas (Haute-Garonne), l'archéologue Carole Fritz, première signataire d'un article sur cette question publié mercredi dans la revue scientifique américaine Science Advances.

Dans le cadre de cette recherche, un joueur de cor a réussi à émettre avec cette conque plus grosse et plus épaisse que les actuelles (31 cm de hauteur, jusqu'à 18 cm de diamètre et jusqu'à 0,8 cm d’épaisseur), trois sons proches des notes do, do dièse et ré.

Cette expérience « permet d'enrichir la palette musicale que l'on peut imaginer pour les peuples, les cultures, qui vivaient là il y a 18.000 ans », affirme de son côté le directeur du Muséum de Toulouse, Francis Duranthon, également signataire de l'article scientifique.

Certes, « il y a des flûtes en os de vautour ou autres qui sont plus anciennes mais jusque-là on n'avait pas de conque connue de cet âge », ajoute-t-il, au milieu de l'une des grandes salles du Muséum.

3D et modélisations

Pour pouvoir émettre ces sons, les hommes de l'époque ont dû modifier la conque d'origine. Ainsi, la pointe de la coquille a été cassée et deux trous circulaires ont été aménagés à l'intérieur, « sûrement pour insérer un os creux permettant de souffler et de produire des sons », précise Guillaume Fleury, également signataire de l'article.

Ce travail est le résultat d'une recherche qui n'aurait pas pu se faire de la même façon lorsque cette conque a été découverte, en 1931. Elle n'aurait même « pas été possible il y a 10 ans sans l’utilisation de la 3D et des modélisations que ça permet. Aujourd’hui avec le développement de l’intelligence artificielle, on va pouvoir aller encore plus loin. Ces perspectives sont très enthousiasmantes pour l’ensemble de l’équipe », se réjouit Mme Fritz.

« L'utilisation du numérique permet de faire des choses que l'on ne pouvait pas faire auparavant mais elle ne remplace pas le travail sur les objets », met cependant en garde M. Duranthon, montrant des dizaines d'autres d'objets issus de la grotte de Marsoulas gardés dans un des nombreux tiroirs consacrés aussi à d'autres sites, dans une salle du Muséum.

Ces objets moins célèbres sont cependant essentiels pour tenter de comprendre un univers culturel éloigné. Ils apportent aux chercheurs un contexte plus général qu'il est indispensable de connaître, souligne le Muséum de Toulouse qui inaugura en 1865 la première galerie du monde consacrée à la préhistoire.

« C'est tout l'intérêt des collections des musées. Très souvent, les gens nous demandent "à quoi servent tous ces vieux trucs". Voilà à quoi ça sert. Ça alimente la recherche. Quand un chercheur reprend l'étude d'un site, comme on a fait cette fois-ci, il vient consulter les collections anciennes récoltées sur ce site-là », ajoute-t-il.

Le bruit d'une rame de métro

Les chercheurs pensent que le coquillage a pu être utilisé à l'occasion de rituels ou de cérémonies, comme c'est encore le cas aujourd'hui dans certaines cultures Polynésienne ou d'Amérique du Sud.

Avec un son puissant – équivalent en décibels à une rame de métro – les hommes du Magdaléniens ont peut-être utilisé cette conque comme instrument de communication.

« L'intensité produite est incroyable », affirme le co-auteur de l'étude Philippe Walter, directeur du laboratoire d'archéologie moléculaire et structurale de l'Université de la Sorbonne.

Pour les prochaines expérimentations les chercheurs utiliseront une version en impression 3D du fragile instrument.

Philippe Walter est convaincu que celui-ci peut produire de nombreuses autres notes mais affirme que cette recherche ne permettra pas de découvrir quelle musique écoutaient les Magdaléniens.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).