L'attaque houthie contre l'aéroport d'Abha provoque un incendie dans un avion civil

Des images de la télévision d’État saoudienne montrant un avion endommagé, lors de l'attaque de l'aéroport d'Abha par la milice houthie. (AP)
Des images de la télévision d’État saoudienne montrant un avion endommagé, lors de l'attaque de l'aéroport d'Abha par la milice houthie. (AP)
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Publié le Jeudi 11 février 2021

L'attaque houthie contre l'aéroport d'Abha provoque un incendie dans un avion civil

  • Un avion civil a pris feu lors d'une attaque au drone menée par les Houthis dans l’aéroport d'Abha en Arabie saoudite. L’incendie a été maîtrisé et aucune victime n’est à déplorer
  • La coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a intercepté et détruit deux drones tirés depuis le Yémen qui visaient des infrastructures civiles dans le sud de l'Arabie saoudite

DUBAÏ: Mercredi 10 février, la milice houthie au Yémen a attaqué l'aéroport d'Abha en Arabie saoudite avec des drones chargés d’explosifs, provoquant un incendie dans un avion civil. Aucune personne n'a été tuée ni blessée lors de cette attaque qui a suscité des condamnations internationales unanimes. 

La coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a annoncé qu'elle avait réussi à contrôler l’incendie à l'aéroport. Son porte-parole, le colonel Turki al-Maliki, a affirmé que l'attaque était un crime de guerre qui avait mis en danger la vie de voyageurs civils. «Nous prenons les mesures nécessaires pour protéger les civils des menaces des Houthis», a-t-il affirmé.

La télévision d'État saoudienne a souligné que la coalition avait intercepté et détruit deux drones armés tirés depuis le Yémen et visant des infrastructures civiles dans le sud de l'Arabie saoudite. La chaîne d'information Al-Ekhbariya a diffusé des images de dégâts sur un avion se trouvant sur le tarmac, un large trou sur le côté. D'autres images ont montré des débris de drones à l'aéroport. Selon Al-Ekhbariya, les drones étaient des Qasef-1, un type de drone régulièrement utilisé pour attaquer l'Arabie saoudite. Il ressemble beaucoup au drone Ababil-T de fabrication iranienne.

L'aéroport d'Abha, situé à environ 120 kilomètres au nord de la frontière avec le Yémen, a déjà été attaqué par les Houthis à plusieurs reprises ces dernières années. Il a en effet été touché trois fois en trois semaines au cours de l'été 2019. La première attaque, le 12 juin 2019, avait causé une explosion dans le hall des arrivées, et la deuxième avait provoqué la mort d’un ressortissant syrien et blessé 21 personnes. L’attaque du mercredi 10 février témoigne de l’intensification des attaques des Houthis ces dernières semaines.

La coalition arabe a déclaré qu'elle avait récemment intercepté des drones houthis se dirigeant vers le Sud du Royaume, région frontalière avec le Yémen.

«Ce n'est pas la première attaque terroriste des Houthis, car nous savons qu’ils ne recherchent pas la paix», affirme l'analyste politique Hamdan al-Shehri à Arab News, soulignant que l’attaque a eu lieu quelques jours à peine après la visite à Téhéran de l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, dont l’objectif était de parvenir à une solution politique au conflit. 

Hamdan al-Shehri estime qu’il n’est pas possible de parvenir à une solution en entamant un dialogue avec l'Iran, qui, selon lui, pousse les Houthis à mener des attaques. «Téhéran ne cherche aucune solution à la crise», affirme-t-il. «Toute négociation est impossible. Nous demandons à l'administration Biden de maintenir les Houthis sur la liste des organisations terroristes.»

L'attaque survient quelques jours à peine après la décision de Joe Biden de retirer les Houthis de la liste des organisations terroristes, annulant une décision prise par Donald Trump à la fin de son mandat.

«Il serait très étrange que l'administration Biden retire les Houthis de la liste des organisations terroristes après les attaques qui se multiplient depuis trois semaines avec des missiles balistiques et des drones», précise Hamdan al-Shehri.

La coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite, est intervenue au Yémen en 2015, après que les Houthis ont renversé le gouvernement internationalement reconnu dans la capitale Sanaa. Les Houthis contrôlent le nord du Yémen, d'où ils tirent des missiles et des drones en direction des villes saoudiennes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".