DUBAÏ: Mercredi 10 février, la milice houthie au Yémen a attaqué l'aéroport d'Abha en Arabie saoudite avec des drones chargés d’explosifs, provoquant un incendie dans un avion civil. Aucune personne n'a été tuée ni blessée lors de cette attaque qui a suscité des condamnations internationales unanimes.
La coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a annoncé qu'elle avait réussi à contrôler l’incendie à l'aéroport. Son porte-parole, le colonel Turki al-Maliki, a affirmé que l'attaque était un crime de guerre qui avait mis en danger la vie de voyageurs civils. «Nous prenons les mesures nécessaires pour protéger les civils des menaces des Houthis», a-t-il affirmé.
La télévision d'État saoudienne a souligné que la coalition avait intercepté et détruit deux drones armés tirés depuis le Yémen et visant des infrastructures civiles dans le sud de l'Arabie saoudite. La chaîne d'information Al-Ekhbariya a diffusé des images de dégâts sur un avion se trouvant sur le tarmac, un large trou sur le côté. D'autres images ont montré des débris de drones à l'aéroport. Selon Al-Ekhbariya, les drones étaient des Qasef-1, un type de drone régulièrement utilisé pour attaquer l'Arabie saoudite. Il ressemble beaucoup au drone Ababil-T de fabrication iranienne.
L'aéroport d'Abha, situé à environ 120 kilomètres au nord de la frontière avec le Yémen, a déjà été attaqué par les Houthis à plusieurs reprises ces dernières années. Il a en effet été touché trois fois en trois semaines au cours de l'été 2019. La première attaque, le 12 juin 2019, avait causé une explosion dans le hall des arrivées, et la deuxième avait provoqué la mort d’un ressortissant syrien et blessé 21 personnes. L’attaque du mercredi 10 février témoigne de l’intensification des attaques des Houthis ces dernières semaines.
La coalition arabe a déclaré qu'elle avait récemment intercepté des drones houthis se dirigeant vers le Sud du Royaume, région frontalière avec le Yémen.
«Ce n'est pas la première attaque terroriste des Houthis, car nous savons qu’ils ne recherchent pas la paix», affirme l'analyste politique Hamdan al-Shehri à Arab News, soulignant que l’attaque a eu lieu quelques jours à peine après la visite à Téhéran de l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, dont l’objectif était de parvenir à une solution politique au conflit.
Hamdan al-Shehri estime qu’il n’est pas possible de parvenir à une solution en entamant un dialogue avec l'Iran, qui, selon lui, pousse les Houthis à mener des attaques. «Téhéran ne cherche aucune solution à la crise», affirme-t-il. «Toute négociation est impossible. Nous demandons à l'administration Biden de maintenir les Houthis sur la liste des organisations terroristes.»
L'attaque survient quelques jours à peine après la décision de Joe Biden de retirer les Houthis de la liste des organisations terroristes, annulant une décision prise par Donald Trump à la fin de son mandat.
«Il serait très étrange que l'administration Biden retire les Houthis de la liste des organisations terroristes après les attaques qui se multiplient depuis trois semaines avec des missiles balistiques et des drones», précise Hamdan al-Shehri.
La coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite, est intervenue au Yémen en 2015, après que les Houthis ont renversé le gouvernement internationalement reconnu dans la capitale Sanaa. Les Houthis contrôlent le nord du Yémen, d'où ils tirent des missiles et des drones en direction des villes saoudiennes.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com