AL-MUKALLA: L'envoyé de l'ONU pour le Yémen a exigé mardi des Houthis, soutenus par l'Iran, qu’ils mettent fin à la violente offensive contre la ville centrale de Marib. Il a affirmé que l'attaque menace les efforts diplomatiques qui tentent d’instaurer la paix dans le pays.
Dans un tweet, Martin Griffiths se dit «extrêmement préoccupé par la reprise des hostilités à Marib, en particulier à un moment où la dynamique diplomatique renaît en vue de mettre fin à la guerre et reprendre le processus politique».
L’émissaire a ajouté que «négocier un règlement politique qui réponde aux aspirations du peuple yéménite est la seule solution pour mettre fin à ce conflit à long terme».
Les remarques de Griffiths surviennent au moment où l’armée yéménite annonce avoir tué et capturé des dizaines de rebelles.
Les critiques de l’envoyé à l’encontre les Houthis suivent une visite de deux jours en Iran, où il a discuté du conflit au Yémen avec le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif et d’autres hauts responsables iraniens.
Les deux hommes ont discuté de l’urgence d'un cessez-le-feu à l'échelle nationale, de l'ouverture de l'aéroport de Sanaa ainsi que de l'assouplissement des restrictions sur les ports de Hodeidah, a révélé lundi à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, à New York.
L'armée yéménite a affirmé mardi qu'elle a tué et capturé des dizaines de Houthis, en plus de repousser les attaques contre Marib.
Les rebelles houthis poursuivent leur offensive afin de reprendre la ville riche en pétrole et en gaz qui héberge des milliers de soldats, des campements importants de la coalition arabe, ainsi que des milliers de réfuiés qui ont fui les combats dans le pays.
«Nous avons repoussé leurs attaques et incursions à Murad, Al-Makhdara, Helan, Serwah et Al-Mashja’a», a déclaré mardi le porte-parole de l'armée, le général de brigade Abdu Abdullah Majili, par téléphone à Arab News.
Les troupes et les membres des tribus alliées, soutenus par la couverture aérienne des avions de guerre de la coalition arabe, ont stoppé la progression des Houthis et saisi des armes et des munitions abandonnées par les rebelles, a-t-il signalé.
«Nous avons réussi à déjouer leurs attaques et à contre-attaquer grâce à la coordination entre l'armée nationale et les résistants et au soutien militaire de la coalition arabe», a souligné Majili.
Sultan Al-Arada, gouverneur de Marib, s’est engagé à vaincre les Houthis, affirmant que les miliciens n’ont jamais pris au sérieux les appels à la paix.
À Jouf, de violents combats ont éclaté lundi et mardi lors d’attaques simultanées contre les forces de l’ordre à Dahedha et dans d'autres zones contestées, selon des responsables locaux.
À Sanaa, les leaders houthis ont demandé à leurs partisans de lever des fonds pour soutenir les attaques contre Marib. Ils ont réitéré leur détermination à s'emparer de la ville malgré les appels internationaux continuels pour mettre fin à l'offensive.
Mohammed Al-Bukhaiti, un responsable Houthi, a exhorté ses partisans à se diriger vers les banques locales, les bureaux de poste et les mosquées pour donner de l'argent en vue d’aider l'offensive, promettant une «victoire imminente» qui ramènerait la ville de Marib sous leur contrôle absolu.
Parallèlement, un tribunal contrôlé par les Houthis a condamné mardi à mort 11 députés pro-gouvernementaux et ordonné la confiscation de leurs propriétés à l'intérieur et à l'extérieur du Yémen. Les détenus sont accusés d’avoir participé à une session parlementaire dans la ville de Say'un en avril 2019, ont indiqué les médias locaux.
Parmi les condamnés figurent Hamed Abdullah Al-Amer, un homme d'affaires dans les secteurs du pétrole, des banques et des télécommunications, ainsi qu’Insaf Mayo, président de la Commission économique du Parlement arabe.
Les Houthis ont déjà condamné des centaines de généraux de l'armée, agents de sécurité, politiciens, militants des droits de l'homme et journalistes pour leur soutien au gouvernement internationalement reconnu et aux opérations militaires de la coalition arabe au Yémen.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com