L’émissaire de l’ONU somme les Houthis de cesser l’offensive contre Marib

Les troupes et les membres des tribus alliées, soutenus par la couverture aérienne des avions de guerre de la coalition arabe, ont stoppé la progression des Houthis (Photo, AFP).
Les troupes et les membres des tribus alliées, soutenus par la couverture aérienne des avions de guerre de la coalition arabe, ont stoppé la progression des Houthis (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 février 2021

L’émissaire de l’ONU somme les Houthis de cesser l’offensive contre Marib

  • Les rebelles houthis poursuivent leur offensive afin de reprendre la ville riche en pétrole et en gaz qui héberge des milliers de soldats de la coalition arabe
  • À Sanaa, les leaders houthis ont demandé à leurs partisans de lever des fonds pour soutenir les attaques contre Marib

AL-MUKALLA: L'envoyé de l'ONU pour le Yémen a exigé mardi des Houthis, soutenus par l'Iran, qu’ils mettent fin à la violente offensive contre la ville centrale de Marib. Il a affirmé que l'attaque menace les efforts diplomatiques qui tentent d’instaurer la paix dans le pays.

Dans un tweet, Martin Griffiths se dit «extrêmement préoccupé par la reprise des hostilités à Marib, en particulier à un moment où la dynamique diplomatique renaît en vue de mettre fin à la guerre et reprendre le processus politique».

L’émissaire a ajouté que «négocier un règlement politique qui réponde aux aspirations du peuple yéménite est la seule solution pour mettre fin à ce conflit à long terme».

Les remarques de Griffiths surviennent au moment où l’armée yéménite annonce avoir tué et capturé des dizaines de rebelles.

Les critiques de l’envoyé à l’encontre les Houthis suivent une visite de deux jours en Iran, où il a discuté du conflit au Yémen avec le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif et d’autres hauts responsables iraniens.

Les deux hommes ont discuté de l’urgence d'un cessez-le-feu à l'échelle nationale, de l'ouverture de l'aéroport de Sanaa ainsi que de l'assouplissement des restrictions sur les ports de Hodeidah, a révélé lundi à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, à New York.

L'armée yéménite a affirmé mardi qu'elle a tué et capturé des dizaines de Houthis, en plus de repousser les attaques contre Marib.

Les rebelles houthis poursuivent leur offensive afin de reprendre la ville riche en pétrole et en gaz qui héberge des milliers de soldats, des campements importants de la coalition arabe, ainsi que des milliers de réfuiés qui ont fui les combats dans le pays.

«Nous avons repoussé leurs attaques et incursions à Murad, Al-Makhdara, Helan, Serwah et Al-Mashja’a», a déclaré mardi le porte-parole de l'armée, le général de brigade Abdu Abdullah Majili, par téléphone à Arab News.

Les troupes et les membres des tribus alliées, soutenus par la couverture aérienne des avions de guerre de la coalition arabe, ont stoppé la progression des Houthis et saisi des armes et des munitions abandonnées par les rebelles, a-t-il signalé.

«Nous avons réussi à déjouer leurs attaques et à contre-attaquer grâce à la coordination entre l'armée nationale et les résistants et au soutien militaire de la coalition arabe», a souligné Majili.

Sultan Al-Arada, gouverneur de Marib, s’est engagé à vaincre les Houthis, affirmant que les miliciens n’ont jamais pris au sérieux les appels à la paix.

À Jouf, de violents combats ont éclaté lundi et mardi lors d’attaques simultanées contre les forces de l’ordre à Dahedha et dans d'autres zones contestées, selon des responsables locaux.

À Sanaa, les leaders houthis ont demandé à leurs partisans de lever des fonds pour soutenir les attaques contre Marib. Ils ont réitéré leur détermination à s'emparer de la ville malgré les appels internationaux continuels pour mettre fin à l'offensive.

Mohammed Al-Bukhaiti, un responsable Houthi, a exhorté ses partisans à se diriger vers les banques locales, les bureaux de poste et les mosquées pour donner de l'argent en vue d’aider l'offensive, promettant une «victoire imminente» qui ramènerait la ville de Marib sous leur contrôle absolu.

Parallèlement, un tribunal contrôlé par les Houthis a condamné mardi à mort 11 députés pro-gouvernementaux et ordonné la confiscation de leurs propriétés à l'intérieur et à l'extérieur du Yémen. Les détenus sont accusés d’avoir participé à une session parlementaire dans la ville de Say'un en avril 2019, ont indiqué les médias locaux.

Parmi les condamnés figurent Hamed Abdullah Al-Amer, un homme d'affaires dans les secteurs du pétrole, des banques et des télécommunications, ainsi qu’Insaf Mayo, président de la Commission économique du Parlement arabe.

Les Houthis ont déjà condamné des centaines de généraux de l'armée, agents de sécurité, politiciens, militants des droits de l'homme et journalistes pour leur soutien au gouvernement internationalement reconnu et aux opérations militaires de la coalition arabe au Yémen.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".