La ministre espagnole des AE salue les réformes saoudiennes

La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, s’est entretenue avec la rédactrice en chef adjointe d’Arab News, Noor Nugali, lors d’une visite en Arabie saoudite (Photo, AN/Ali Al-Thahry).
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, s’est entretenue avec la rédactrice en chef adjointe d’Arab News, Noor Nugali, lors d’une visite en Arabie saoudite (Photo, AN/Ali Al-Thahry).
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Publié le Mercredi 10 février 2021

La ministre espagnole des AE salue les réformes saoudiennes

  • «Je pense que, de l'avis général, on pourrait améliorer» l'accord sur le nucléaire iranien, déclare la ministre des Affaires étrangères espagnole
  • Gonzalez est arrivée à Riyad lundi, et s’est réjouie de voir des entreprises espagnoles présentes en Arabie saoudite lors de son trajet en métro

RIYAD: La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a déclaré à Arab News que «l’Arabie saoudite en pleines réformes n’en est que plus forte».

D’après Gonzalez, le but des réformes n’est pas d’infliger de la douleur, «mais de nous rendre plus forts», ce que l’Arabie saoudite fait en ce moment.

Selon elle, le concept de la Vision 2030 de l’Arabie Saoudite est clair : «Elle sait où elle doit investir, elle doit investir dans les compétences de la population, elle doit investir dans les infrastructures qui moderniseront le pays, elle veut investir dans le tourisme ».

«Le potentiel est énorme, et nous soutenons ces réformes, car si l’Arabie saoudite est plus forte ce serait avantageux pour elle comme pour l’Espagne».

Mme Gonzalez est arrivée à Riyad lundi, et s’est réjouie de voir des entreprises espagnoles présentes en Arabie saoudite lors de son trajet en métro.

«J’ai visité le chantier du métro à Riyad, c’est un grand consortium dirigé par une entreprise espagnole qui gère trois lignes. Je voulais donc voir l’excellence des entreprises espagnoles qui investissent ici en Arabie saoudite. J'étais très fière de ce que j’ai vu là-bas».

Cependant, tout ne va pas mieux dans le meilleur des mondes, puisque la région est toujours en proie à des troubles. «Cette région est complexe», a affirmé Gonzalez le jour où elle devait rencontrer son homologue saoudien, le prince Faysal ben Farhan.

«Les facteurs d’instabilité sont nombreux. Il y a l’instabilité due à la guerre en Syrie. Il y a l’instabilité au Liban qui a beaucoup de difficultés à former un gouvernement. Il y a l’instabilité due au fait que nous n’avons pas encore d’accord de paix avec Israël et la Palestine. Il y a de l’instabilité au Yémen, en Irak et en Afghanistan».

Exposant les principaux problèmes auxquels le Moyen-Orient est confronté, elle a fait remarquer que l’instabilité amenait les États voisins à s’inquiéter en tant qu’amis de ces pays.

«Nous considérons notre pays ami du votre», a-t-elle affirmé.

L’Arabie saoudite et l’Espagne ont une longue histoire de relations bilatérale, tout comme d’autres pays de la région. «Les Arabes étaient présents en Espagne pendant tant d’années, pendant des siècles, et cette présence se reflète dans notre gastronomie, notre langue, notre vie quotidienne et dans tous les bâtiments que nous voyons. Ce sont les racines profondes qui nous lient. Nos relations sont bonnes mais nous pensons qu’elles peuvent être meilleures et qu’il y a un espace et une portée ».

En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, l’engagement de l’Espagne est sérieux et profond, selon Gonzalez. «L’Espagne en sait beaucoup à ce sujet car nous avons également été victimes de terroristes, qu’ils soient Espagnols ou étrangers».

La lutte contre le terrorisme revêt toutefois de nombreuses formes, et elle a souligné qu’il devrait être combattu par «la force du droit et la force de la justice».

«Nous devons lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, défensivement, militairement, à travers les forces de sécurité, mais aussi par la force du droit. Cette partie est aussi importante car en fin de compte, pour les pays comme l’Espagne, l’utilisation des armes dont disposent nos démocraties pour lutter contre le terrorisme est la meilleure garantie que nous éradiquerons le terrorisme».

Mme Gonzalez estime que la négociation est la clé de la résolution des problèmes majeurs. Elle a de même a indiqué que l'accord sur le nucléaire iranien a été construit par la négociation et devrait être encore amélioré. «En fait, il s’agit d’apprendre et de s’adapter».

«Ce n’est pas à moi de dire exactement où et comment il doit être ajusté, mais je pense que, de l'avis général, on pourrait l’améliorer».

Les actes malveillants de l’Iran qui ciblent l’Arabie Saoudite par le biais de milices alliées posent toujours problème. L’agression des rebelles houthis au Yémen a été discutée, mais Gonzalez a noté qu’une stratégie différente était nécessaire.

«Je pense que nous avons un problème non résolu au Yémen. Nous avons tenté de le résoudre avec l’aide de l’Arabie saoudite et certains de ses voisins, mais ces efforts n’ont pas abouti», a-t-elle mentionné.

«Il est peut-être temps de repenser la stratégie. Il est peut-être temps de former une large coalition sous la bannière de l’ONU afin de fournir une solution au Yémen dans des circonstances différentes», ajoute-t-elle.

La situation dans ce pays ravagé par la guerre s’est aggravée ces dernières années en raison des agressions constantes des Houthis soutenus par l’Iran.

Le fait de cibler l’Arabie saoudite avec des missiles balistiques et d’empêcher les aides humanitaires de parvenir aux Yéménites démunis a non seulement dévasté le pays, mais ces citoyens également, ce qui en fait l’une des plus grandes crises humanitaires au monde selon l’UNICEF.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.