PARIS: Le Jardin des Tuileries renoue avec son passé grâce à une allée d'ormes en son milieu reliant l'Arc du Caroussel à la Concorde, qui rendra ce parc au cœur de Paris moins minéral et plus agréable.
Lundi, les deux derniers des 92 ormes ont été plantés sur un des deux alignements encadrant la « Grande Allée ». Jean-Luc Martinez, le président directeur du Louvre, dont dépendent les Tuileries, est venu donner un coup de pelle symbolique final de ce chantier original.
26 bancs en pierre de taille ont été rénovés. Des parterres ont été végétalisés, des massifs ont été plantés de fleurs inspirées de thèmes d'expositions.
Ces aménagements résultent de l'édition 2020 de l'opération « Tous Mécènes », lancée en septembre dernier, par laquelle 4 500 donateurs ont donné un million d’euros au Louvre. Arbres et bancs ont pu être parrainés par des particuliers.
Une capsule métallique ressemblant à un gros obus a été enterrée à un bout de l'allée. Elle contient une centaine de messages, collectifs (rédigés par service) ou individuels, dans lesquels les agents du Louvre ont exprimé ce qu'ils ressentaient sur leur musée et sa mission en cette année Covid et comment ils voyaient le Louvre dans quarante ans. Ils sont confidentiels et ne seront dévoilés qu'en 2061 quand la capsule sera déterrée.
Le parc de 23 hectares fréquenté par 16 millions de personnes par an avait été imaginé sous le règne de Catherine de Médicis selon un modèle des jardins florentins.
Puis au XVIIe siècle, André Le Nôtre, créateur des jardins de Louis XIV, avait conçu cette allée allant alors jusqu'à la campagne, là où se trouve la place de la Concorde. Les ormes avaient été abattus sous la Révolution, donnant au parc un aspect minéral.
« Il y a un caractère symbolique dans ce que nous faisons en une période d'incertitude : planter des arbres qui seront là dans 30, 50, 100 ans, rappelle que, dans le patrimoine, on travaille pour les générations à venir », a souligné Martinez.
Maintenant, il faudra préserver ces ormes. Des jardiniers vont faire trois ans de « biberonnage » pour leur donner d'énormes quantités d'eau. Des sondes tensiométriques sur les troncs mesureront la capacité du sol d'approvisionner l'arbre en eau.
Depuis 2010, les campagnes « Tous mécènes » ont rassemblé plus de 27 000 donateurs pour divers projets de rénovation au Louvre.