Élections palestiniennes : pourparlers clés au Caire entre Hamas et Fatah

Des Palestiniens regardent à la télévision la signature d'un accord de réconciliation au Caire entre les factions palestiniennes rivales du Hamas et du Fatah, le 12 octobre 2017, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (Said Khatib / AFP)
Des Palestiniens regardent à la télévision la signature d'un accord de réconciliation au Caire entre les factions palestiniennes rivales du Hamas et du Fatah, le 12 octobre 2017, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (Said Khatib / AFP)
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Publié le Dimanche 07 février 2021

Élections palestiniennes : pourparlers clés au Caire entre Hamas et Fatah

  • Le Fatah laïc et le Hamas islamiste tiennent cette semaine au Caire des pourparlers clés pour les premières élections palestiniennes en 15 ans
  • Les puissances régionales s'inquiètent d'une participation, voire d'une victoire du Hamas, mouvement lié aux Frères musulmans

JERUSALEM : Qui protègera les bureaux de vote ? A quel tribunal s'adresser pour contester? Et surtout, qui sera candidat ? Le Fatah laïc et le Hamas islamiste tiennent cette semaine au Caire des pourparlers clés pour les premières élections palestiniennes en 15 ans.

En 2006, les dernières législatives palestiniennes avaient conduit à la victoire du Hamas, qui n'avait toutefois pas été reconnue par ses rivaux du Fatah menant à des affrontements sanglants entre les deux camps, et à la naissance de deux systèmes politiques séparés.

L'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas et contrôlée par le Fatah, siège en Cisjordanie, territoire occupé par Israël où vivent 2,8 millions de Palestiniens. L'enclave palestinienne de Gaza, mince bande de terre de deux millions d'habitants sous blocus israélien, est, elle, dirigée par le Hamas.

Deux partis, mais surtout deux systèmes politico-judiciaires contrôlant deux territoires séparés géographiquement par Israël qui doivent s'accorder si les Palestiniens veulent pouvoir voter lors des législatives prévues en mai et de la présidentielle fin juillet.

Le président palestinien a signé mi-janvier, quelques jours avant l'entrée de Joe Biden à la Maison Blanche, un décret pour la tenue d'élections, un geste considéré par des analystes comme une manière pour les Palestiniens de gagner en légitimité.

Et de parler d'une seule voix pour reprendre contact avec les États-Unis, après avoir rompu en 2017 avec l'administration Trump qui a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël puis annoncé un plan prévoyant l'annexion de pans de la Cisjordanie par l'État hébreu.

A partir de lundi, la délégation du Fatah menée par Jibril Rajoub et celle du Hamas dirigée par Saleh al-Arouri doivent tenter au Caire de lever les obstacles à la tenue des scrutins, à l'occasion de pourparlers parrainés par l'Égypte.

Parmi les questions à régler se pose celle du "système juridique - celui à Gaza ou en Cisjordanie occupée - qui traitera les contestations et appliquera les décisions de la commission électorale", note Khalil Shikaki, directeur du Centre de recherche palestinien sur la politique et les sondages (PCPSR) à Ramallah (Cisjordanie).

Aussi, "quel service de police fera respecter la loi à Gaza ?", celui de l'Autorité palestinienne, ou celui du Hamas, ajoute-t-il. "Il est essentiel qu'ils s'entendent sur ces questions. Sans accord, il risque de ne pas y avoir d'élections".

- "Code d'honneur" -

S'ajoute la grande inconnue de Jérusalem. Par le passé, Mahmoud Abbas avait déclaré que des élections ne pouvaient avoir lieu si les 300.000 Palestiniens de Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte annexé par Israël, ne pouvaient voter.

Les Palestiniens ont demandé aux pays de l'Union européenne de presser Israël pour permettre le vote à Jérusalem-Est. Et déjà, des pays européens ont été invités par la commission électorale palestinienne à déployer des observateurs aux élections de mai et juillet, selon des sources diplomatiques.

Les puissances régionales s'inquiètent d'une participation, voire d'une victoire du Hamas, mouvement lié aux Frères musulmans, note Ofer Zalzberg, spécialiste du Moyen-Orient à l'institut de recherche Herbert Kelman.

L'Égypte veut montrer d'un côté qu'elle "joue un rôle" pour la démocratie dans les Territoires palestiniens, mais de l'autre elle reste préoccupée "par une participation du Hamas qui pourrait avoir un effet d'entrainement sur le statut des Frères musulmans dans la région", dit-il à l'AFP.

Quant à Israël, qui a livré trois guerres au Hamas à Gaza, territoire aujourd'hui sous blocus israélien, "il y a sérieuse préoccupation de voir (ces élections) comme la première étape d'une prise de contrôle du Hamas en Cisjordanie", ajoute-t-il.

Certaines puissances régionales pourraient tenter de pousser les deux camps à trouver une "formule" pouvant garantir la stabilité des territoires palestiniens, comme une "liste électorale commune" Fatah/Hamas, note M. Zalzberg.

Pour Jamal al-Fadi, professeur de sciences politiques à l'université Al-Azhar de Gaza, les partis doivent avant tout adhérer "explicitement et clairement" à un "code d'honneur" permettant à chacun de faire campagne librement, et "s'engager à respecter le résultat des élections, quels qu'il soit (...) pour éviter une répétition du scénario de 2006".

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".