Pour accélérer la production du vaccin, l'OMS appelle à un partage des technologies

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, assiste à une conférence de presse au siège de l'OMS à Genève. (Photo, AFP/Archives)
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, assiste à une conférence de presse au siège de l'OMS à Genève. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 06 février 2021

Pour accélérer la production du vaccin, l'OMS appelle à un partage des technologies

  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé vendredi les laboratoires à partager leurs technologies afin d'accroître la production de vaccins contre la Covid-19
  • Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé « à un développement massif des capacités de production » des vaccins

GENÈVE : L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé vendredi les laboratoires à partager leurs technologies afin d'accroître la production de vaccins contre la Covid-19, au moment où le président américain Joe Biden prévenait que la pandémie risquait de porter son pays au « point de rupture ».

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé « à un développement massif des capacités de production » des vaccins pour ne pas annihiler tous les progrès faits dans la lutte contre la pandémie.

Il a cité l'exemple du groupe pharmaceutique français Sanofi, qui a pris du retard dans le développement de son propre vaccin mais a offert de produire à partir de cet été celui de son concurrent Pfizer/BioNTech, déjà largement autorisé et à l'efficacité prouvée.

« Nous appelons d'autres compagnies à suivre cet exemple », a-t-il lancé.

« Faire plus »

Les enjeux financiers sont gigantesques. Pfizer a estimé que le chiffre d'affaires de son vaccin anti-covid atteindrait en 2021 le montant astronomique de 15 milliards de dollars.

Fin janvier le Suisse Novartis avait aussi annoncé qu'il mettait à disposition des capacités pour conditionner le vaccin de Pfizer/BioNTech en flacons.

« Les fabricants peuvent faire plus: ils ont reçu d'importants fonds publics, et nous les encourageons tous à partager les données et technologies pour aider à un accès équitable aux vaccins dans le monde entier », a dit le docteur Tedros.

Au même moment, le président américain Joe Biden a insisté sur les difficultés dans lesquelles la pandémie plongeait un grand nombre d'Américains.

« Je vois énormément de douleur dans ce pays, beaucoup de gens n'ont plus de travail, beaucoup de gens ont faim, beaucoup de gens sont à un point de rupture », a déclaré M. Biden depuis la Maison Blanche.

« Les Américains attendent de l'aide de leur gouvernement (...) Je vais agir et je vais agir vite », a-t-il poursuivi.

Son gouvernement a présenté un plan d'aides de 1 900 milliards de dollars pour redresser l'économie américaine, qui reste convalescente avec un marché de l'emploi toujours atone malgré un léger recul du taux de chômage en janvier.

En Allemagne, le directeur de l'institut de veille épidémiologique Robert Koch a lui aussi tiré la sonnette d'alarme. « Le virus n'est pas encore fatigué, au contraire, il vient de recevoir un nouveau coup de pouce » avec les variants britannique et sud-africain, a déploré Lothar Wieler, douchant les espoirs d'une levée rapide des restrictions face à un virus devenu « plus dangereux ».

Le vaccin développé par la firme AstraZeneca, désormais disponible, a été limité vendredi dans son emploi par d'autres pays européens. L'Espagne a décidé de le réserver aux personnes de moins de 55 ans et la Grèce à celles de moins de 65 ans.

La France, l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Suède et d'autres pays ont fixé des limites d'âge pour ce vaccin, en raison du manque d'évaluation des risques chez les populations les plus âgées.

Aux États-Unis, le laboratoire Johnson & Johnson a demandé d'autoriser en urgence son vaccin, particulièrement attendu et qui ne s'administre qu'en une seule dose.

Cependant ses résultats cliniques ont soulevé une inquiétude : le remède s'est montré plus efficace aux États-Unis (72%) qu'en Afrique du Sud (57%), où un variant est devenu largement majoritaire.

Les experts y voient l'indication que de futurs variants pourraient finir par totalement contourner les défenses immunitaires développées par les vaccins actuels.

 Spoutnik V, « une bonne nouvelle » 

Partout dans le monde, commandes et livraisons de vaccins s'accélèrent.

En Europe, aidée par Pékin, la Serbie fait la course en tête. Dans le petit pays des Balkans de sept millions d'habitants, plus de 450 000 personnes ont reçu une dose en l'espace de deux semaines, soit le deuxième taux de vaccination des pays européens après le Royaume-Uni, d'après la publication scientifique Our World in Data.

Sur le site gouvernemental dédié, les gens sont invités à cocher des cases pour dire leurs préférences. Pfizer, Spoutnik V et Sinopharm figurent actuellement au menu.

Le vaccin russe est « une bonne nouvelle pour l'humanité », a déclaré à Moscou vendredi le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, qui a dit « espérer que l'Agence européenne des médicaments pourra (le) certifier ». Son homologue russe Sergueï Lavrov a souligné vouloir coopérer dans ce domaine avec ses rivaux occidentaux.

Contaminations en baisse

Parallèlement à la vaccination, les mesures de restrictions se poursuivent.

L'Australie, qui lancera sa campagne de vaccination dans le courant du mois, a annoncé vendredi que l'obligation pour toutes les personnes entrant dans le pays d'observer une quarantaine de deux semaines était maintenue.

Quant à la Suède et au Danemark, ils ont annoncé qu'ils allaient développer dans les mois qui viennent des "passeports vaccinaux" électroniques pour faciliter les voyages à l'étranger, mais aussi pour accéder à des évènements sportifs ou culturels, voire à des restaurants dans le cas danois.

De son côté, Israël a annoncé vendredi maintenir la suspension des vols internationaux et la fermeture de ses frontières terrestres même s'il va lever progressivement à partir de dimanche le confinement en vigueur depuis plus d'un mois, après une légère baisse du nombre de contaminations.

Selon un bilan établi jeudi par l'AFP, la pandémie a fait au moins 2 285 334 morts dans le monde et plus de 104 848 470 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.

Plus de 120 millions de doses de vaccins antiCovid ont été administrées dans au moins 82 pays ou territoires, selon un comptage réalisé vendredi par l'AFP à partir de sources officielles.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.