Le Kremlin défend sa «fermeté» face aux manifestants pro-Navalny

Des militaires de la Garde nationale russe (Rosgvardia) se rassemblent devant la Place Rouge à Moscou le 2 février 2021. (Photo, AFP)
Des militaires de la Garde nationale russe (Rosgvardia) se rassemblent devant la Place Rouge à Moscou le 2 février 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 février 2021

Le Kremlin défend sa «fermeté» face aux manifestants pro-Navalny

  • Le Kremlin s'est félicité mercredi de « l'action ferme » de la police face aux manifestations réclamant la libération de l'opposant Alexeï Navalny
  • Un mouvement de protestation d'une ampleur inédite depuis plusieurs années a essaimé en Russie depuis qu'Alexeï Navalny a été incarcéré mi-janvier à son retour

MOSCOU : Le Kremlin s'est félicité mercredi de « l'action ferme » de la police face aux manifestations réclamant la libération de l'opposant Alexeï Navalny, dont le mouvement veut continuer le combat malgré la répression et l'emprisonnement de son chef.

Un mouvement de protestation d'une ampleur inédite depuis plusieurs années a essaimé en Russie depuis qu'Alexeï Navalny a été incarcéré mi-janvier à son retour, après cinq mois de convalescence en Allemagne où il se remettait d'un empoisonnement dont il accuse Vladimir Poutine.

Poursuivi pour avoir enfreint les termes de son contrôle judiciaire dans une affaire remontant à 2014, l'opposant a vu sa peine avec sursis commuée mardi en deux ans et huit mois prison ferme. Un emprisonnement qui a suscité un tollé en Europe comme aux États-Unis, des critiques balayées par la Russie.

Le jugement a aussitôt provoqué des manifestations à Moscou et à Saint-Pétersbourg qui se sont traduites par 1 400 nouvelles arrestations et des images de violences policières. Au total, depuis le 23 janvier, 10 000 personnes ont été arrêtées, selon l'ONG spécialisée OVD-Info.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé quant à lui que la police avait répliqué « de manière déterminée » et « justifiée » à des rassemblements illégaux.

Avant les actions de protestation de mardi soir, des dizaines de milliers de Russes s'étaient mobilisés dans les rues d'une centaine de villes deux week-ends consécutifs.

Avec à chaque fois à la clé un nombre record d'arrestations : 4 000 le 23 janvier, puis 5 700 le 31 janvier, d'après les comptages d'OVD-Info.

« Les autorités ont franchi un cap en emprisonnant Navalny (...). Maintenant, elles pourraient viser la destruction » de son organisation, estime Alexandre Baounov, du Centre Carnegie de Moscou.

Malgré la répression, l'incarcération de nombreux cadres et l'emprisonnement de leur leader, les proches de l'opposant ont promis de poursuivre le mouvement.

« Ce n'est que le début », a affirmé sur Telegram un responsable de son organisation, Leonid Volkov, qui réside en Lituanie.

Traitements dégradants

La femme de l'opposant, Ioulia Navalnaïa, a de son côté assuré sur Instagram qu'elle et Alexeï « n'avaient pas besoin d'avoir peur » car ils étaient entourés de « gens bons et forts »".

Outre les arrestations, OVD-Info s'est alarmé de traitements dégradants infligés aux manifestants, tandis que se multiplient sur les réseaux sociaux les témoignages de personnes enfermées des heures dans des fourgons cellulaires et les images d'actions policières brutales, notamment mardi soir.

Des protestataires appréhendés ont « passé la nuit dans des conditions difficiles », a déclaré à l'AFP un responsable de l'ONG, Grigori Dournovo, expliquant que certains ont dormi par terre ou n'ont pas pu aller aux toilettes.

La chaîne de télévision Dojd avait diffusé mardi une vidéo Instagram d'un manifestant : « Plus de 40 heures se sont écoulées depuis notre arrestation (...) Nous ne sommes pratiquement pas nourris. Ces neuf dernières heures, on est dans un car, obligés de rester debout », déclarait-il.

Plus de 100 journalistes ont en outre été arrêtés ou blessés, selon l'Union russe des journalistes.

Mercredi, Sergueï Smirnov, le rédacteur en chef d'un site internet d'information indépendant russe, Mediazona, a été condamné à 25 jours de prison pour « organisation de protestations de masse », après avoir retweeté une blague sur une manifestation en janvier en faveur d'Alexeï Navalny.

Ce dernier avait été arrêté à la demande des services pénitentiaires pour n'avoir pas pointé auprès des autorités comme il aurait dû le faire, alors qu'il était en Allemagne. 

Sa condamnation a provoqué sur la scène internationale un torrent d'appels à sa libération immédiate, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, étant à cet égard attendu vendredi à Moscou.

Le gouvernement allemand a averti que de nouvelles sanctions n'étaient « pas exclues ».

Pour sa part, le ministère tchèque des Affaires étrangères a annoncé mercredi soir avoir convoqué l'ambassadeur de Russie à Prague pour protester contre ce qu'il considère être un emprisonnement à caractère « politique ».

D'autres affaires attendent Alexeï Navalny, qui comparaîtra dès vendredi pour la « diffamation » d'un ancien combattant. Il est aussi accusé d'escroquerie dans un autre dossier et nombre de ses collaborateurs sont assignés à résidence, incarcérés ou poursuivis.

Le Kremlin défend sa « fermeté » face aux manifestants pro-Navalny


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.