Aazaz : Au moins 12 personnes, dont sept civils, ont péri dimanche en Syrie dans deux attentats à la voiture piégée qui ont frappé des régions du nord tenues par des forces turques et leurs supplétifs syriens, a rapporté une ONG.
Des explosions à la voiture piégée ou des assassinats ciblés se produisent régulièrement dans les zones syriennes tenues par l'armée d'Ankara et les rebelles syriens, à la frontière avec la Turquie.
Dimanche, sept civils, dont deux femmes et deux enfants, ont péri dans un premier attentat à la voiture piégée près d'un centre culturel dans la ville frontalière d'Aazaz, selon un nouveau bilan fourni en soirée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Sur place, un correspondant a vu une voiture recouverte par les flammes d'où s'échappait une épaisse fumée noire. Un homme courrait transportant dans ses bras un enfant au corps enveloppé dans un tissu blanc ensanglanté.
L'observatoire a également annoncé qu'environ trente personnes avaient été blessées dans cet attentat.
Plus tard, près de la ville d'Al-Bab, une autre attaque suivant le même modus operandi a visé un barrage de contrôle de rebelles proturcs, tuant cinq d'entre eux, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Les territoires gérés par les rebelles proturcs sont en proie à des querelles intestines entre les différentes factions syriennes qui s'y trouvent à la solde d'Ankara. Des cellules jihadistes du groupe Etat islamique (EI) y sont également actives.
Rarement revendiquée, la responsabilité des attentats sanglants frappant ces zones est généralement imputée par Ankara aux combattants de la principale milice kurde syrienne.
Samedi, dans la ville d'Afrine, huit civils, parmi lesquels quatre enfants, ont été tués par des explosifs dissimulés dans un véhicule, selon un nouveau bilan fourni dimanche par l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Déclenchée en 2011, la guerre syrienne s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères, l'apparition de groupes jihadistes et la multiplication des belligérants sur le terrain.
Elle a fait plus de 387 000 morts et jeté sur la route de l'exil des millions de personnes.