Londres propose des visas plus longs à des millions de Hongkongais

Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab annonce la suspension de l’accord d’extradition entre la Chine et le Royaume-Uni, le 20 janvier 2020 (Capture d’écran, AFP/PRU).
Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab annonce la suspension de l’accord d’extradition entre la Chine et le Royaume-Uni, le 20 janvier 2020 (Capture d’écran, AFP/PRU).
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Publié le Dimanche 31 janvier 2021

Londres propose des visas plus longs à des millions de Hongkongais

  • Ils n'avaient jusqu'ici le droit de visiter le Royaume-Uni que pour six mois, sans pouvoir y travailler
  • Cette réforme est la réponse de Londres à la décision controversée de Pékin, l'été dernier, d'imposer à sa région semi-autonome une loi draconienne sur la sécurité nationale

HONG KONG: Des millions de Hongkongais peuvent à partir de ce dimanche demander de nouveaux visas leur permettant de demeurer plus longtemps en Grande-Bretagne puis de prétendre à la naturalisation, une façon pour l'ex-puissance coloniale d'offrir une porte de sortie à ceux qui veulent échapper à la répression chinoise.

Les titulaires d'un passeport britannique d'outre-mer (British National Overseas, BNO) et leurs proches étaient en mesure, depuis 17H00 (09H00 GMT) ce dimanche, de postuler en ligne pour un titre de séjour en Grande-Bretagne qui leur donnera non seulement le droit d'y vivre, mais aussi celui d'y travailler pendant cinq ans. A terme, ils pourront demander la citoyenneté.

Ils n'avaient jusqu'ici le droit de visiter le Royaume-Uni que pour six mois, sans pouvoir y travailler.

Cette réforme est la réponse de Londres à la décision controversée de Pékin, l'été dernier, d'imposer à sa région semi-autonome une loi draconienne sur la sécurité nationale afin de dissuader toute forme de dissidence, après la mobilisation populaire massive de 2019.

La Grande-Bretagne a accusé la Chine de renier son engagement pris avant la rétrocession de Hong Kong en 1997 de préserver les libertés et l'autonomie du territoire pendant au moins un demi-siècle. Londres a mis en avant son devoir moral de voler au secours de son ancienne colonie.

« Mentalité coloniale »

« Nous honorons nos liens profonds, historiques et amicaux avec le peuple de Hong Kong, et nous défendons les libertés et l'autonomie », a affirmé cette semaine le Premier ministre Boris Johnson dans un communiqué.

Cette réforme a provoqué l'ire de la Chine qui a annoncé qu'elle ne reconnaîtrait plus en tant que document d'identité les passeports BNO, qui sont hérités de la rétrocession. Une décision symbolique car les Honkongais utilisent généralement leur carte d'identité locale pour quitter le territoire.

Mais Pékin s'est dit prêt à « d'autres mesures », faisant craindre que les autorités ne cherchent à empêcher les Hongkongais de partir.

Dimanche, l'agence officielle Chine nouvelle a accusé Londres d'avoir une « mentalité coloniale », avertissant que ces nouvelles dispositions nuiraient aux « relations bilatérales » et aux « intérêts de la Grande-Bretagne sur le long terme ».

Le Bureau de Liaison, qui représente le gouvernement central à Hong Kong, a fait part dimanche dans une déclaration de sa « ferme condamnation et son opposition totale » à ces mesures. 

On ignore combien de Hongkongais demanderont ce visa, notamment dans le contexte de la pandémie qui complique les voyages internationaux et plombe les économies, sachant que la situation sanitaire est bien meilleure à Hong Kong qu'en Grande-Bretagne.

Mais c'est environ 70% de la population hongkongaise, qui est de 7,5 millions d'habitants, qui peut prétendre à ce visa.

Les demandes de passeport BNO ont augmenté de plus de 300% depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité fin juin. On dénombrait mi-janvier 733 000 titulaires du BNO.

Londres estime que 150 000 Hongkongais pourraient arriver dans les 12 prochains mois, et 322 000 sur les cinq prochaines années.

« Canot de sauvetage »

Au moment de la rétrocession, beaucoup de Hongkongais demandaient à Londres la pleine citoyenneté, mais Pékin y était farouchement opposé. Et le BNO avait été un compromis pour les Hongkongais nés avant 1997.

Ce passeport est désormais un des derniers tickets de sortie pour les Hongkongais désireux de refaire leur vie ailleurs, alors que la répression s'est intensifiée dans la région semi-autonome.

Stella, qui travaillait auparavant dans le marketing, compte partir très prochainement en Grande-Bretagne avec son mari et leur enfant de trois mois.

« La loi sur la sécurité nationale en 2020 a été la goutte d'eau puisque ses dispositions reviennent à criminaliser la liberté d'expression », a-t-elle dit, en refusant que son nom de famille soit cité.

Une des conditions à l'obtention du nouveau visa est de pouvoir prouver qu'on a suffisamment d'argent pour vivre pendant au moins six mois.

Les Hongkongais déjà installés en Grande-Bretagne et qui aident les personnes souhaitant émigrer affirment que beaucoup des personnes qui postulent appartiennent à la classe moyenne et ont suffisamment d'économies pour voir venir.

« La plupart de ceux à qui nous avons parlé sont des familles avec des enfants en primaire ou à la crèche », a déclaré sous couvert de l'anonymat un militant de l'organisation Lion Rock Hill UK, dont le nom renvoie à une des montagnes les plus célèbres de Hong Kong.

« Le BNO est indéniablement un canot de sauvetage », a confié Mike, un scientifique récemment arrivé en famille à Manchester. Il a confié que de nombreux Hongkongais s'inquiétaient de ce que la Chine cherche à les empêcher de fuir : « Alors il faut partir le plus tôt possible. »


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.