Brésil: l'avenir de Bolsonaro passe lundi par le Parlement

Le président brésilien Jair Bolsonaro assiste à une cérémonie au Palais Planalto à Brasilia, au Brésil, le 12 janvier 2021. (Sergio Lima / AFP)
Le président brésilien Jair Bolsonaro assiste à une cérémonie au Palais Planalto à Brasilia, au Brésil, le 12 janvier 2021. (Sergio Lima / AFP)
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Publié le Dimanche 31 janvier 2021

Brésil: l'avenir de Bolsonaro passe lundi par le Parlement

  • Au Brésil, les présidents de la Chambre des députés et du Sénat déterminent les lois à voter
  • L'économie brésilienne, déjà anémique, est frappée par la pandémie et les marchés ne souhaitent pas la reprise du versement de l'aide d'urgence qui a permis en 2020 à 68 millions de pauvres de garder la tête hors de l'eau

BRASILIA : Le président brésilien Jair Bolsonaro a été à la manoeuvre pour faire élire lundi à la tête des deux chambres du Parlement des hommes qui lui permettent d'écarter une destitution et d'être réélu en 2022, mais il risque de payer très cher les soutiens politiques qu'il a reçus.

Au Brésil, les présidents de la Chambre des députés et du Sénat déterminent les lois à voter. De plus, c'est au chef de la chambre basse qu'il appartient de décider de la recevabilité des plaintes d'"impeachment", de destitution.

La gestion erratique de la pandémie du coronavirus, qui a fait près de 225.000 morts au Brésil, a érodé la popularité du président d'extrême droite. Son taux d'approbation est passé de 37% en décembre à 31% en janvier, alors que celui de son rejet progressait de 32% à 40%, selon l'institut Datafolha.

La Chambre des députés a reçu 61 demandes d'"impeachment" de Jair Bolsonaro et désormais ont lieu dans le pays des manifestations pour son départ, y compris de groupes de droite qui l'avaient soutenu lorsqu'il est arrivé au pouvoir il y a plus de deux ans.

"Je resterai dans ce fauteuil jusqu'à la fin 2022", a assuré Bolsonaro mercredi, balayant d'un revers de manche la menace de destitution.

L'économie brésilienne, déjà anémique, est frappée par la pandémie et les marchés ne souhaitent pas la reprise du versement de l'aide d'urgence qui a permis en 2020 à 68 millions de pauvres de garder la tête hors de l'eau, mais a aussi vidé encore davantage les caisses.

La pression s'accroît au contraire sur Jair Bolsonaro pour qu'il relance réformes et privatisations.

Et pour tout cela, il a besoin du soutien des présidents de la Chambre et du Sénat, qui seront élus lors d'une séance débutant lundi en fin de journée.

"Politique à l'ancienne" 

Après avoir été affilié à une myriade de partis en 28 ans de députation, Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir sous la bannière du minuscule PSL (droite), qu'il a finalement quitté. Il se retrouve sans parti.

Lors de sa campagne, il avait promis d'en finir avec la corruption et les pratiques de la "politique à l'ancienne", tel le "toma là, dà cà" (prends ça, donne-moi ceci), le soutien des élus au Parlement en échange de postes au gouvernement ou dans l'administration notamment.

Mais Jair Bolsonaro s'est rapproché du "centrao", groupe hétérogène de partis conservateurs qui dominent la vie politique depuis des décennies, et négocient leurs votes au gré des circonstances et des avantages qu'ils peuvent en retirer.

A la Chambre des députés, Bolsonaro soutient Arthur Lira, du Parti progressiste (PP, droite). Entre autres cadeaux, il a fait miroiter au 'centrao' trois portefeuilles, notamment à la Culture, qui retrouverait un ministère.

Le principal adversaire de Lira est Baleia Rossi, du Mouvement démocratique brésilien (MDB), que s'est allié à quasiment tous les gouvernements de gauche ou de droite depuis la fin de la dictature militaire en 1985.

M. Rossi est soutenu par le président sortant de la Chambre, Rodrigo Maia, du parti DEM (centre droit), qui s'oppose aux lobbys religieux ultra-conservateurs et notamment évangéliques dont Bolsonaro aura de nouveau besoin pour être élu.

"Le gouvernement tente désespérément de s'emparer de la présidence de la Chambre, d'(empêcher la mise en oeuvre de) politiques de protection de l'environnement, de libéraliser les ventes d'armes", a raillé M. Maia en décembre.

A la tête du Sénat, Jair Bolsonaro soutient Rodrigo Pacheco (DEM), qui est également soutenu par le Parti des Travailleurs (PT, gauche) de l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva. Son principal rival est Simone Tebet, du MDB (centre droit).

"Otage du 'centrao'" 

Jair Bolsonaro n'aura pas une grande marge de manoeuvre même "si ses candidats gagnent", dit à l'AFP Thiago Vidal, analyste chez Prospectiva. 

Car "le 'centrao' ne reste fidèle que si les conditions sont réunies. Et aujourd'hui elles ne le sont pas, avec une économie très fragile et la popularité de Bolsonaro en recul. Son gouvernement restera l'otage" du 'centrao', prédit-il.

Sylvio Costa, directeur de Congresso em Foco, ne pense pas non plus que la victoire de "ses" candidats tirera le président d'affaire.

"Le 'centrao' fait payer cher son soutien et cela pose plus de problèmes pour l'avancée du calendrier législatif", explique-t-il. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.