La nouvelle ligne dure de Washington contre Erdogan sonne l'alarme à Ankara

Dans cette photo d’archive prise le 24 novembre 2020, le conseiller à la sécurité nationale nommé récemment Jake Sullivan participe au nom du président élu des États-Unis, Joe Biden, lors d'une annonce du cabinet à Wilmington, Delaware. (Photo, AFP)
Dans cette photo d’archive prise le 24 novembre 2020, le conseiller à la sécurité nationale nommé récemment Jake Sullivan participe au nom du président élu des États-Unis, Joe Biden, lors d'une annonce du cabinet à Wilmington, Delaware. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 31 janvier 2021

La nouvelle ligne dure de Washington contre Erdogan sonne l'alarme à Ankara

ANKARA: Une nouvelle ligne dure de la part de Washington contre le régime d'Erdogan en Turquie a sonné l'alarme à Ankara, ont déclaré des analystes à Arab News.

La Turquie s'est lancée dans une offensive de charme envers les pays occidentaux, mais les décideurs américains remettent de plus en plus en question l'état du «partenariat stratégique» entre les alliés traditionnels.

Lors de discussions entre Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, et Bjoern Seibert, chef de cabinet de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, les deux hommes «ont convenu de travailler ensemble sur des questions d'intérêt commun, notamment la Chine et la Turquie», a affirmé la maison blanche.

Lier la Turquie à la Chine, principal adversaire géopolitique des États-Unis, est un coup dur pour les espoirs du président Recep Tayyip Erdogan d’une relation étroite avec la nouvelle administration Biden.

Les États-Unis ont déjà imposé des sanctions à la suite de l’achat controversé par la Turquie du système de défense antimissile russe S-400, et semblent désormais se ranger du côté de l’UE face à l’aventurisme d’Erdogan en Méditerranée orientale, notamment les incursions dans les eaux territoriales grecques à la recherche de pétrole.

Le même jour, à l'ONU, Washington a appelé au «retrait immédiat» des troupes turques et russes de la Libye. Cela est conforme à l'accord de cessez-le-feu soutenu par l'ONU et signé en octobre de l'année dernière, qui exigeait à la Turquie de retirer ses forces dans les trois mois. Ce délai a pourtant expiré le 23 janvier.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la Libye, Richard Mills, l'ambassadeur américain par intérim auprès de l'ONU, a demandé «le retrait des mercenaires étrangers et des forces militaires qu'ils ont recrutées, financées, déployés et soutenues en Libye».

Un navire de guerre de la marine turque patrouille à côté du navire de forage "Fatih" alors qu'il naviguait vers la Méditerranée orientale, près de Chypre, en juillet 2019 (photo AFP)
Un navire de guerre de la marine turque patrouille à côté du navire de forage "Fatih" alors qu'il naviguait vers la Méditerranée orientale, près de Chypre, en juillet 2019 (photo AFP)

Samuel Ramani, analyste du Moyen-Orient à l'Université d'Oxford, a déclaré qu'il semble que l'administration Biden ait du mal à mettre en valeur une politique cohérente avec la Turquie.

«D'une part, l’administration Biden souhaite un désamorçage du différend de la Méditerranée orientale en saluant probablement les efforts de l'Arabie saoudite et, dans une moindre ampleur, les Émirats arabes unis pour apaiser les tensions avec Ankara», a déclaré Ramani.

«Pourtant, d'un autre côté, l’administration Biden se range du côté de la Grèce et de la France au sujet de la menace Turque pour la stabilité régionale, et essaie d'impliquer les deux pays dans cet effort».

Ces signaux mitigés sont le résultat du désir de Biden de rester à equidistance entre ceux qui veulent l’endiguement et ceux qui prônent un accommodement de la Turquie, et aussi d'apaiser le Parti démocrate, qui s'est opposé à la position permissive de Trump sur l'approche du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'égard de la Syrie, a déclaré Ramani.

Un avion cargo militaire russe décharge des systèmes de défense antimissile S-400 sur la base aérienne militaire de Murted, au nord-ouest d'Ankara, le 27 août 2019 (Photo d'archive, Ministère turc de la Défense via AFP)
Un avion cargo militaire russe décharge des systèmes de défense antimissile S-400 sur la base aérienne militaire de Murted, au nord-ouest d'Ankara, le 27 août 2019 (Photo d'archive, Ministère turc de la Défense via AFP)

«Les États-Unis doivent préciser leur position envers la Turquie dès que possible afin d’éviter une escalade inutile du côté d'Erdogan», a-t-il ajouté.

L’achat controversé par la Turquie du système de missiles le S-400 de fabrication russe et ses prétentions sur les ressources en Méditerranée orientale font sans aucun doute partie des principales inquiétudes partagées par Bruxelles et Washington.

Le même jour que Sullivan et Seibert se sont entretenus, le Conseil national de sécurité turc, le principal organe de sécurité nationale du pays, a annoncé que le pays continuerait de faire valoir ses droits en Méditerranée orientale et dans la mer Égée ainsi qu’à Chypre.

FAIT MARQUANT

Ces signaux mitigés sont le résultat du désir de Biden de rester au milieu entre ceux qui veulent l’endiguement et ceux qui prônent un compromis de la part d’Ankara, et aussi d'apaiser le Parti démocrate, qui s'est opposé à la position permissive de Trump sur l'approche du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'égard de la Syrie.

«Il a été souligné une fois de plus que la Turquie favorise principalement la diplomatie et le dialogue à chaque tribune dans le règlement des problèmes de la mer Égée, de la Méditerranée orientale et de Chypre, mais qu'elle est également déterminée à protéger ses droits et ses intérêts émanant du droit et des accords internationaux», selon un communiqué officiel turc.

Matthew Goldman, un expert sur la Turquie de l'Institut suédois de recherche à Istanbul, a souligné qu'il pensait que l'administration Biden n'aura pas peur d'adopter une ligne relativement dure dans ses relations avec Ankara.

«Mais le conseiller à la sécurité nationale a peut-être classée la Chine et la Turquie dans le même groupe parce que les États-Unis veulent signaler que le soutien américain à l'UE dans ses relations tendues avec Ankara dépend dans une certaine mesure de la volonté de l'UE d'aider les Américains à traiter avec la Chine», a déclaré Goldman.

Goldman a toutefois déclaré que si la Turquie est devenue une préoccupation majeure pour l'UE à cause des tensions dans l'est de la Méditerranée et ailleurs, les pays européens ont tendance à considérer la Chine plus comme une opportunité économique qu'une menace.

«Tandis que les États-Unis sont préoccupés par les récentes initiatives de la Turquie, leur principal objectif de sécurité est certainement la Chine», a-t-il ajouté. «L’administration Biden a été complètement bouleversée par la volonté de l’UE de signer un accord d’investissement majeur avec la Chine en décembre, juste avant que Biden ne devienne président. L’administration Biden souhaitait, à tout prix, que les Européens auraient plutôt attendu de consulter la nouvelle administration américaine avant de prendre une telle décision».

Alors que l'équipe Biden veut arranger ses relations avec l'Europe après les dommages causés par l'administration Trump, Goldman a prédit que cela n'empêchera pas certaines concessions diplomatiques mutuelles.

«Alors que le secrétaire d'État américain Anthony Blinken, Sullivan et le reste de l'équipe Biden seront impatients de montrer que l'alliance transatlantique est forte, ils voudront peut-être aussi signaler que si l'UE se coordonne plus étroitement avec eux en ce qui concerne la Chine, ils seront, à leur tour, à son tour, plus à l'écoute de l'UE lorsqu'elle fait face à la Turquie,», a-t-il ajouté.

Au cours de son audition de confirmation devant la commission des relations étrangères du Sénat la semaine dernière, Blinken a accusé la Turquie de ne pas agir comme un allié. Il a affirmé que Washington examinera la possibilité d’imposer des nouvelles sanctions contre Ankara pour son achat du système S-400.

En décembre, les États-Unis ont imposé des sanctions à Ankara, en appliquant la loi intitulée «contrer les adversaires de l’Amérique par le bais des sanctions (CAATSA)» de manière à punir le pays pour ses accords militaires avec la Russie et pour le décourager de faire d’autres transactions militaires avec le Kremlin. Washington considère la présence des S-400 sur le sol turc comme une menace pour ses avions de combat, les F-35, et pour l’ensemble des systèmes de défense de l'OTAN en général.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour d'hommage au Vatican avant les funérailles du pape

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
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  • Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican
  • La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi

CITE DU VATICAN: Le Vatican met vendredi la dernière main aux préparatifs des funérailles du pape François, qui se tiendront samedi matin sur la place Saint-Pierre, à Rome, tandis que pour une dernière journée, fidèles et touristes peuvent défiler devant son cercueil ouvert.

Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican.

La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi.

La basilique est restée ouverte quasiment toute la nuit, pour la deuxième nuit consécutive.

La "nuit est le moment le plus intime, c'est toujours la nuit que le Seigneur se manifeste. C'était très émouvant", a déclaré à l'AFP Nicoletta Tomassetti, une Italienne de 60 ans.

Le frère Wando, 40 ans, moine capucin brésilien, a lui aussi parlé avec l'AFP dans la nuit: "Nous avons voyagé des heures et des heures, mais nous ne ressentons pas de fatigue, nous ne ressentons pas de faim, nous ne ressentons pas de soif".

Au moins 130 délégations étrangères seront présentes, dont celles de l'Argentin Javier Milei et du Prince William.

L'agence italienne de protection civile estime que "plusieurs centaines de milliers" de personnes se rendront dans la ville éternelle ce week-end.

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller.

Vendredi matin, les fidèles continuaient d'affluer pour rendre un dernier hommage à François, dont le cercueil sera fermé vendredi à 20 heures lors d'une cérémonie à laquelle assisteront les cardinaux.

Le cardinal Kevin Farrell, le "camerlingue" qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu'à l'élection d'un nouveau pape, présidera le "rite du scellement du cercueil".

Le premier pape sud-américain de l'Eglise catholique est décédé le lundi de Pâques à l'âge de 88 ans, moins d'un mois après sa sortie de l'hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie.

"Un pape et son troupeau" 

Le souverain pontife, dont la santé était défaillante depuis longtemps et à qui ses médecins avaient ordonné un strict repos, avait fait l'effort de se présenter aux fidèles à Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique.

Les condoléances ont afflué du monde entier pour le défunt pape, un réformateur énergique qui a défendu les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société au cours de ses 12 années à la tête des quelque 1,4 milliard de catholiques que compte la planète.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a présenté vendredi les condoléances de l'Etat d'Israël à l'Eglise catholique, alors que depuis son décès ni M. Netanyahu ni aucun de ses principaux ministres ne s'étaient exprimés publiquement sur la mort du souverain pontife, qui était généralement perçu en Israël comme pro-palestinien.

Le cercueil capitonné de rouge du jésuite argentin a été placé devant l'autel de la basilique Saint-Pierre. François, dont les mains enserrent un chapelet, porte ses habits pontificaux: une chasuble rouge, une mitre blanche et des chaussures noires.

Un par un, les fidèles se recueillent depuis mercredi devant le cercueil, ne disposant que de quelques secondes, au prix de longues heures de queue.

"C'est impressionnant" et "c'est merveilleux. C'est une belle réponse, une belle adhésion à son ministère, à son pontificat", a déclaré jeudi soir aux journalistes le cardinal François Bustillo, évêque d'Ajaccio.

Une sobre sépulture 

Après les funérailles, le cercueil de François sera transporté pour être inhumé, selon sa volonté, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, à Rome, dédiée au culte de la Vierge.

Des écrans géants seront placés le long du parcours, selon le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi. Un groupe de "pauvres et de nécessiteux" sera présent sur les marches de la basilique pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.

Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription "Franciscus", François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin.

Après les obsèques, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs - soit ceux âgés de moins de 80 ans - convoqués au conclave pour choisir son successeur.

La date du début du conclave n'est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.

Les cardinaux, qui ont commencé à converger à Rome et se sont déjà vus à trois reprises, se réuniront dans la Chapelle Sixtine et procéderont à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l'après-midi.

Le cardinal italien Pietro Parolin, qui était le numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.

 


L'envoyé américain à Oman samedi pour une nouvelle session de pourparlers avec l'Iran

L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
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  • L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire
  • M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman

WASHINGTON: L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire, les Etats-Unis continuant à privilégier une solution diplomatique.

"Le prochain cycle de négociations aura lieu à Oman samedi et constituera la première réunion des équipes techniques", a déclaré à la presse jeudi Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat.

Côté américain, Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat, dirigera les travaux, mais Steve Witkoff "sera également présent", a-t-elle précisé.

M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman, et avait participé à un premier round de discussions le 12 avril dans la capitale Mascate.

Les deux parties ont fait part de leur optimisme à l'issue de la rencontre à Rome, sans toutefois fournir de détails.

Le président Trump s'est prononcé en faveur d'une solution diplomatique avec l'Iran mais sans écarter l'option militaire, afin que l'Iran n'obtienne jamais l'arme atomique.

L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme nucléaire.

- Appel aux Européens -

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est dit jeudi prêt à se rendre en Allemagne, France et au Royaume-Uni, parties de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Ces trois pays n'ont jusque-là pas été directement impliqués dans les nouvelles tractations pour encadrer le programme nucléaire iranien que l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont entamé le 12 avril sous la médiation du sultanat d'Oman.

L'accord international de 2015 offrait à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de restrictions sur son programme nucléaire. Mais il est devenu caduc de fait après le retrait des Etats-Unis en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

"Après mes récentes consultations à Moscou et à Pékin, je suis prêt à franchir une première étape avec des visites à Paris, Berlin et Londres", a déclaré M. Araghchi sur X.

Il s'est dit disposé à engager un dialogue avec les Européens "non seulement sur le dossier nucléaire, mais également sur tous les autres domaines d'intérêt et de préoccupation communs".

"La balle est maintenant dans le camp de l'E3", le regroupement de ces trois pays, a-t-il ajouté.

Paris "suivra de près si cette annonce du ministre iranien est suivie d'effets", a réagi pour l'AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine.

La France, a-t-il ajouté, "continuera très volontiers à dialoguer avec les Iraniens" sur le nucléaire. Berlin et Londres n'ont pas immédiatement réagi.

- "Pas loin" de la bombe -

En préparation des rencontres de samedi, M. Araghchi s'est rendu en Chine mercredi pour des consultations avec son homologue chinois, Wang Yi.

La semaine dernière, il était à Moscou où il a notamment rencontré le président russe, Vladimir Poutine.

M. Araghchi s'est félicité du niveau de coopération entre Téhéran et ses alliés chinois et russes mais a relevé que les relations avec les trois pays européens étaient "actuellement à un bas niveau".

Après le retrait de Washington et le rétablissement des sanctions américaines en 2018, Téhéran a pris ses distances avec le texte de 2015, et accru son niveau d'enrichissement d'uranium jusqu'à 60 % - bien au-delà du plafond de 3,67% fixé, tout en restant en deçà des 90% nécessaires à la fabrication d'une bombe.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a averti la semaine dernière que l'Iran n'était "pas loin" de disposer de la bombe atomique.

En décembre, les trois pays européens avaient fait valoir qu'ils pouvaient réenclencher le "snapback", un mécanisme prévu par le cadre de 2015 permettant de réimposer automatiquement les sanctions de l'ONU contre Téhéran.

Le délai pour activer cette clause expire en octobre.

Le chef de diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé le 18 avril les Européens à prendre rapidement une "décision importante" concernant le "rétablissement des sanctions" contre l'Iran.

Le ministre iranien avait dénoncé mercredi des "tentatives" notamment d'Israël de "faire dérailler la diplomatie" et de compromettre les pourparlers en cours.

Le même jour, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmait que "le sort de toute l'humanité" était en jeu si la République islamique se dotait d'armes nucléaires.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.