ANKARA: La Turquie espère que les États-Unis reviendront à l’accord nucléaire avec l’Iran sous l’administration Biden, a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe à Istanbul avec son homologue iranien, Javad Zarif, Cavusoglu a déclaré que la Turquie souhaiterait la levée des sanctions imposées à l'Iran. «J'espère que l'administration Biden reviendra à cet accord et que la coopération sur la question [nucléaire] sera rétablie. Si Dieu le veut, les sanctions et les embargos imposés à l'Iran frère seront levés», a-t-il affirmé.
L'ancien président américain Donald Trump a retiré unilatéralement les États-Unis de l'accord nucléaire iranien en 2018. Dans le cadre de cet accord, Téhéran avait accepté de limiter son enrichissement d'uranium en échange de la levée des sanctions économiques.
Après que les États-Unis ont intensifié les sanctions, l’Iran a progressivement et publiquement renoncé aux limites qui lui étaient imposées par l’accord sur son arsenal nucléaire. La télévision d'État iranienne a affirmé jeudi que l'Iran avait dépassé 17 kilogrammes d'uranium enrichi à 20% en un mois, rapprochant son programme nucléaire des niveaux d'enrichissement de qualité militaire.
Joe Biden, qui était vice-président lorsque l'accord a été signé sous l'administration Obama, a déclaré qu'il espérait y faire revenir les États-Unis. «Les Américains se sont retirés unilatéralement du plan d’action global», a déclaré Zarif aux journalistes, s’exprimant par l’intermédiaire d’un interprète. «Il est du devoir des États-Unis de revenir sur cet accord et de s’acquitter de leurs obligations. Dès qu’ils honoreront leurs engagements, nous serons prêts à honorer les nôtres.»
Zarif s’est rendu en Turquie dans le cadre d'une tournée dans les pays du Caucase du sud visant à renforcer le soutien à la création d'une plate-forme régionale qui comprendrait l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Iran, la Russie et la Turquie, et encouragerait la coopération entre ces pays. L’initiative est née à la suite d'un accord de cessez-le-feu conclu en novembre 2020, qui a mis fin à des semaines de conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur le territoire séparatiste du Haut-Karabakh. «Le cessez-le-feu existant doit se prolonger sur le long terme, et la coopération commerciale et économique doit être dynamisée», a conclu le ministre iranien des Affaires étrangères.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com