Comment les précautions contre la Covid-19 ont pu éviter un bilan plus élevé à Beyrouth

Les employés des entreprises de médias et des secteurs de services sont reconnaissants aux mesures de précaution contre la pandémie. (Photo AFP).
Les employés des entreprises de médias et des secteurs de services sont reconnaissants aux mesures de précaution contre la pandémie. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 06 août 2020

Comment les précautions contre la Covid-19 ont pu éviter un bilan plus élevé à Beyrouth

  • Le télétravail et les horaires d'été ont peut-être sauvé de nombreuses vies dans la capitale en détresse du Liban
  • Les employés des entreprises de médias et des secteurs de services sont reconnaissants aux mesures de précaution contre la pandémie

BEYROUTH: Les nouveaux bâtiments vitrés de la zone portuaire de Beyrouth abritaient les bureaux de nombreux médias et entreprises. Mais tout ce qui restait après les explosions massives de mardi soir était des blocs de béton et de l’acier tordu.

Les chiffres définitifs des victimes sont encore inconnus, avec de nombreux qui restent portés disparus et les blessés toujours pas comptés. Le bilan aurait pu être beaucoup plus élevé, mais grâce à deux facteurs: les horaires d'été et le télétravail.

De nombreux employés ont terminé leur travail à 15 heures et beaucoup d'autres travaillaient à domicile dans le cadre des mesures de précaution et de prévention contre la Covid-19. Ceux qui se trouvaient à proximité ont vécues des histoires déchirantes.

Dans l'un de ces bâtiments modernes, l'équipe rédactionnelle et l'équipe de soutien technique du journal An-Nahar s'étaient réunies pour lancer leur nouveau projet, An-Nahar Al-Arabi.

«Nous étions dans une salle à l’étage supérieur sur le point de terminer les célébrations. Les rédacteurs en chef de l’édition imprimée du journal avaient commencé à entrer dans le bâtiment lorsque nous avons entendu la première explosion», a déclaré la journaliste Rana Najjar, qui a subi des blessures mineures à la tête.

«Le port est en face de nos bureaux et certains d'entre nous avaient commencé à prendre des photos en voyant l'incendie. Puis une énorme explosion a suivi. Certains d'entre nous ont couru sous les bureaux ou se sont précipités plus loin en quête de sécurité. D'autres étaient coincés dans leurs bureaux alors que le plafond s'effondrait. Des éclats de verre brisé en ont blessé beaucoup de personnes».

Le journal maintenait toujours un personnel limité en raison de la pandémie, selon Najjar.

«Les pertes auraient pu être beaucoup plus importantes si tous les employés étaient présents dans le bâtiment», a-t-elle déclaré à Arab News.

«Nous n'avons pas pu nous diriger vers les escaliers et sortir de l'immeuble tout de suite en raison des dégâts importants. Une fois à l'extérieur, nous avons commencé à aider les blessés ».

Quinze collègues ont été grièvement blessés et d'autres légèrement blessés, a déclaré Najjar.

«Un agent de sécurité à côté du bâtiment Al-Jurdiya a été grièvement blessé, tandis qu'un Syrien recherchait son frère qui réparait le réservoir d'eau sur le toit. J'ai arrêté des voitures et des motos qui passaient, pour envoyer les blessés aux hôpitaux ».

Najjar a retrouvé une collègue, Salwa Baalbaki, avec l'épaule disloquée et de graves blessures à la main. «J'ai arrêté un motocycliste et lui ai dit de l'emmener à l'hôpital», se souvient Najjar. «J'ai trouvé une fille éthiopienne qui saignait de la tête et j'ai commencé à l'aider ».

La journaliste s'est ensuite rendue aux urgences de l'hôpital dans sa propre voiture pour se faire soigner pour ses propres blessures.

Le journaliste Ibrahim Haidar, également d'An-Nahar, qui a subi des blessures à la tête et au visage, a déclaré qu'il était à son bureau en train d'écrire lorsqu'il a entendu la première explosion.

«Je me suis levé et je suis allé rapporter au bureau local ce que j'avais vu», a-t-il déclaré à Arab News. «Alors que je retournais à mon bureau, une autre explosion massive a tout déchiré».

Une fois à l'extérieur du bâtiment, un motocycliste s'est arrêté pour récupérer Haidar. «Je ne l’est pas suivi car j'ai commencé à avoir le vertige. Un autre homme m'a emmené dans sa voiture à l'hôpital médical de l'AUB, mais l’hôpital inondait de blessés », a-t-il déclaré.

«Je suis ensuite allé à l'hôpital CMC, qui a refusé de soigner mes blessures. Je suis donc allé à l'hôpital Khoury, où j'ai trouvé 200 personnes en attente de traitement. Ils m'ont cousu des blessures à la tête et m'ont demandé de rentrer chez moi. Deux heures plus tard, j'ai recommencé à saigner, alors je suis retournée à l'hôpital pour d'autres points de suture ».

Haidar a déclaré que la direction du journal avait décidé en mars de laisser les employés travailler à domicile en raison de la pandémie. «Il y a deux mois, nous sommes retournés au bureau, mais les employés du site Web ont continué à travailler de chez eux. Ils ont donc évité ce désastre », a-t-il déclaré.

Amjad Iskandar, chef du bureau de Beyrouth d'Independent Arabia, a déclaré que le télétravail avait sauvé de nombreuses vies et protégé les taches terminées sur les ordinateurs personnels.

Ahmed Al-Maghrabi, également d'Independent Arabia, a été plus catégorique: «Merci, coronavirus».

Les employés d’entreprises qui maintiennent l’économie des services au Liban ont vécu des expériences similaires.

Medgulf Insurance Co., qui emploie 300 personnes, possède des bureaux dans deux bâtiments à proximité du port. «Nous restions au travail jusqu'à 18 heures avant que les heures ne soient réduites à cause de la pandémie », a déclaré à Arab News, Ashraf Bakkar, souscripteur en chef de la société.

«Beaucoup d'entre nous travaillent à domicile. Mardi, les employés du bureau ont décidé de quitter le travail à 16 heures, fermant le serveur et gardant un employé en disponibilité. Heureusement pour lui, au moment de l'explosion, il était dans la salle de bain. S'il avait été à son bureau, il serait mort ou du moins gravement blessé ».


Sud du Liban: onze morts dans des tirs de l'armée israélienne

Des soldats israéliens sécurisent un barrage routier à Borj El Mlouk le 26 janvier 2025. Les troupes israéliennes ont tiré sur des habitants du Sud-Liban le 26 janvier, tuant deux personnes et en blessant 32 autres, selon les autorités sanitaires, alors que des centaines de personnes tentaient de rentrer chez elles à la date limite fixée pour le retrait des forces israéliennes de la région. (AFP)
Des soldats israéliens sécurisent un barrage routier à Borj El Mlouk le 26 janvier 2025. Les troupes israéliennes ont tiré sur des habitants du Sud-Liban le 26 janvier, tuant deux personnes et en blessant 32 autres, selon les autorités sanitaires, alors que des centaines de personnes tentaient de rentrer chez elles à la date limite fixée pour le retrait des forces israéliennes de la région. (AFP)
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  • L'armée israélienne a ouvert le feu dimanche sur des habitants du sud du Liban qui tentaient de revenir dans leurs villages par centaines, faisant onze morts et 83 blessés
  • L'armée libanaise a annoncé dimanche qu'un de ses soldats avait été tué par des tirs israéliens dans le sud du Liban

BEYROUTH: L'armée israélienne a ouvert le feu dimanche sur des habitants du sud du Liban qui tentaient de revenir dans leurs villages par centaines, faisant onze morts et 83 blessés, selon un nouveau bilan du ministère libanais de la Santé.

D'après le ministère, "les agressions de l'ennemi israélien contre des citoyens qui tentaient de revenir dans leurs villages encore sous occupation, ont fait onze morts, dont un soldat de l'armée libanaise et deux femmes, ainsi que 83 blessés". Le ministère avait fait état de trois morts dans un précédent bilan.

L'armée libanaise a annoncé dimanche qu'un de ses soldats avait été tué par des tirs israéliens dans le sud du Liban, alors que des centaines de personnes tentaient d'entrer dans des localités frontalières toujours occupés par les forces israéliennes.

"Un soldat est mort en martyr (...) et un autre a été blessé" après avoir "été pris pour cible par les tirs de l'ennemi israélien, dans le cadre de son agression continue contre les citoyens et les soldats dans les zones frontalières du sud", a déclaré l'armée dans un communiqué. L'armée israélienne reste déployée dans le secteur malgré l'expiration du délai fixé pour son retrait par l'accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah.


Liban: les conditions "pas encore réunies" pour le retour des habitants des localités frontalières

Des soldats libanais montent la garde près d'un barrage routier à Borj El Mlouk le 26 janvier 2025. (AFP)
Des soldats libanais montent la garde près d'un barrage routier à Borj El Mlouk le 26 janvier 2025. (AFP)
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  • Les conditions pour permettre le retour au Liban des habitants des localités frontalières d'Israël ne sont "pas encore réunies", a déclaré l'ONU dimanche
  • En vertu de l'accord qui a mis fin le 27 novembre à deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah pro-iranien, qui en est ressorti affaibli, et Israël, seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU peuvent être désormais déployés dans le sud

BEYROUTH: Les conditions pour permettre le retour au Liban des habitants des localités frontalières d'Israël ne sont "pas encore réunies", a déclaré l'ONU dimanche, l'armée israélienne restant déployée malgré l'expiration du délai fixé pour son retrait par l'accord de trêve avec le Hezbollah.

En vertu de l'accord qui a mis fin le 27 novembre à deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah pro-iranien, qui en est ressorti affaibli, et Israël, seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU peuvent être désormais déployés dans le sud du Liban, d'où l'armée israélienne était censée avoir achevé son retrait le 26 janvier.

Mais Israël a annoncé vendredi que l'opération de retrait se poursuivrait au-delà de cette date limite, estimant que l'armée libanaise et le Hezbollah n'ont pas respecté les termes de l'accord.

"Les conditions ne sont pas encore réunies pour le retour en toute sécurité des citoyens dans leurs villages le long de la Ligne bleue", ont affirmé dans un communiqué commun la représentante de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le général Aroldo Lazaro, commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

"Les communautés déplacées (...) sont donc une fois de plus appelées à la prudence", ont-ils ajouté.

Dans un autre communiqué, la Finul a estimé qu'il était "impératif d'éviter toute détérioration supplémentaire de la situation", alors que le ministère libanais de la Santé a fait état de onze morts et 83 blessés par des tirs de l'armée israélienne sur des habitants qui tentaient de revenir dans leurs villages.

La Finul a appelé l'armée israélienne à "éviter de tirer sur des civils en territoire libanais", ajoutant que "toute violence supplémentaire risqu(ait) de compromettre la situation de sécurité fragile dans la région".

De son côté, l'armée israélienne a indiqué que ses soldats avaient tiré "des tirs de sommation pour éliminer des menaces dans plusieurs zones où des suspects ont été identifiés en train de s'approcher des troupes".

L'armée a également annoncé avoir "appréhendé des suspects" qui s'étaient approchés des soldats israéliens et "constituaient une menace imminente", ajoutant que des interrogatoires étaient en cours.


Liban: cinq blessés dans des tirs israéliens sur des habitants dans le sud

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BEYROUTH: Cinq personnes ont été blessées dans des tirs de l'armée israélienne sur des habitants qui tentaient d'entrer dans le village de Kfarkela, dans le sud du Liban, a rapporté dimanche l'agence officielle libanaise ANI.

"L'ennemi a ouvert le feu sur des habitants de Kfarkela, blessant cinq personnes qui avaient franchi la barrière et le poste de contrôle mis en place par l'armée d'occupation", a ajouté l'agence. L'armée israélienne est toujours déployée dimanche dans le sud du Liban malgré l'expiration du délai de 60 jours à l'issue duquel elle devait avoir quitté le territoire de son voisin, dans le cadre d'une trêve avec le Hezbollah libanais.