Le retour des USA à l’accord nucléaire iranien, une «erreur» selon l’armée israélienne

Aviv Kochavi affirme qu'un retour américain à l'accord nucléaire iranien serait une «erreur» (Photo, AP).
Aviv Kochavi affirme qu'un retour américain à l'accord nucléaire iranien serait une «erreur» (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 27 janvier 2021

Le retour des USA à l’accord nucléaire iranien, une «erreur» selon l’armée israélienne

  • La décision d’activer les plans sera prise le cas échéant par les leaders politiques israéliens, mais ils «doivent être mis sur la table pour une discussion»
  • Le président Donald Trump a retiré les États-Unis de l’entente en 2018, mais Biden s'est engagé à y revenir

LONDRES: Le lieutenant général Aviv Kochavi, chef d'état-major des Forces de défense israéliennes (FDI) a signalé mardi que ce serait une erreur de la part des États-Unis de revenir à l'accord nucléaire iranien.

Il a ajouté qu'une action militaire «doit faire partie des options». La position de Kochavi contraste avec celle du nouveau président américain Joe Biden.

L'accord avec Téhéran, ou Plan d'action global conjoint (PAGC), a été signé en 2015 par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU : la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, en plus de l'Allemagne et l’UE.

Le président Donald Trump a retiré les États-Unis de l’entente en 2018 et a réimposé des sanctions à Téhéran, mais Biden s'est engagé à y revenir.

«Si l'accord nucléaire de 2015 s'était concrétisé, l'Iran aurait fini par obtenir une bombe», a confié Kochavi, ajoutant qu'un potentiel retour des États-Unis à l'accord serait une «erreur».

Le général s'est exprimé lors de la conférence annuelle de l'Institut d'études sur la sécurité nationale de l'Université de Tel Aviv, en présence d’un groupe de réflexion israélien de premier plan. Il a déclaré que l'accord permet au régime iranien d'enrichir de l'uranium à des niveaux suffisants à la fabrication d'une bombe nucléaire.

«Stratégiquement, ça conduirait probablement à la nucléarisation du Moyen-Orient», estime-t-il, «tout ce qui a trait à l'accord actuel est donc inadapté, et ne devrait en aucun cas être autorisé. L'Iran aujourd'hui n'est pas l'Iran de 2015. Aujourd'hui, l'Iran subit d'énormes pressions, surtout sur le plan économique… ces pressions doivent être maintenues dans leur intégralité, coûte que coûte».

Kochavi explique par ailleurs que l’activité sophistiquée des centrifugeuses de Téhéran et les progrès récents dans l’enrichissement de l’uranium pourraient signifier que le régime n’est «qu'à quelques semaines» de l’obtention d’une bombe nucléaire. Les mesures les plus strictes doivent être prises dans le but d’empêcher le régime iranien de développer des armes nucléaires, a-t-il ajouté.

«À la lumière de cette analyse fondamentale, j'ai demandé aux FDI d'élaborer des plans opérationnels, en plus des plans existants, et nous travaillons avec diligence afin de les développer au cours de l'année à venir», a précisé Kochavi. La décision d’activer les plans sera prise le cas échéant par les leaders politiques israéliens, mais ils «doivent être mis sur la table pour une discussion».

Le nouveau secrétaire d'État américain Antony Blinken, dont la nomination au poste a été confirmée mardi par le Sénat, a déclaré la semaine dernière qu'il est «extrêmement important» que Washington consulte Israël et les États du Golfe sur un éventuel retour au PAGC.

Blinken a déclaré à la commission des relations extérieures du Sénat que, «malgré ses limitations», l'accord nucléaire de 2015 a relativement bien réussi à empêcher l'Iran de produire les matériaux nécessaires à la création d’un arsenal nucléaire.

«La chronologie de Kochavi sur lequel l’Iran peut acquérir une arme nucléaire est pour le moins, douteuse», a déclaré Kyle Orton, un analyste géopolitique indépendant, à Arab News. Il ajoute que «sa déclaration sur les sanctions qui doivent être maintenues car l'Iran est sur le point de faire des concessions réelles est tout simplement fausse, puisque la théocratie iranienne a continué à fonctionner normalement malgré ces mesures».

«Malgré toutes les frappes israéliennes, l'Iran est solidement établi et ne peut plus être éliminé. Israël se rabat sur des cibles qu'il a déjà frappé trois, quatre et cinq fois».

Orton révèle toutefois que le message du chef des FDI «pourrait bien fonctionner politiquement aux États-Unis, et resserrer la vis de Biden au sujet du PAGC».

Orton a aussi ajouté que «si les États-Unis relancent les négociations avec Téhéran, elles ne commenceront probablement qu’après les présidentielles de juin en Iran».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".