BEYROUTH: Emmanuel Macron est arrivé à Beyrouth, alors que la capitale libanaise n’a pas encore pansé ses plaies après la gigantesque explosion de mardi qui a anéanti le principal port du pays et fait plus de 130 morts et près de 5000 blessés.
Il a été accueilli à l’aéroport par son homologue libanais Michel Aoun. Il s’est ensuite rendu sur les lieux du drame, au port de Beyrouth, à l’épicentre même de l’explosion. Emmanuel Macron est arrivé au pied des silos éventrés, au milieu des coulées de grain de maïs et de l'enchevêtrement de ferraille et de plaques de béton.
M. Macron vient « de manière presque immédiate » parce que « ce soutien cette solidarité, c’est comme une évidence. Parce que c’est le Liban, parce que c’est la France ». S'exprimant sur la situation au Liban il a dit: « C’est une crise politique, morale, économique et financière (...)On ne peut pas faire l’économie aujourd’hui de ce dialogue de vérité ». Et d'ajouter: "On sera là et on ne vous lâchera pas".
Sans réformes, le Liban ravagé par une grave crise politique et économique "continuera de s'enfoncer", a averti jeudi le président français.
"Aujourd'hui, la priorité c'est l'aide, le soutien à la population sans condition. Mais il y a l'exigence que la France porte depuis des mois, des années, de réformes indispensables dans certains secteurs", a ajouté le chef de l'Etat français. "Si ces réformes ne sont pas faites, le Liban continuera de s'enfoncer", a-t-il souligné.
« Je vais ensuite voir l'ensemble des forces politiques pour avoir un dialogue de vérité. Au- delà de l'explosion nous savons que la crise est grave. Elle implique une responsabilité historique des dirigeants en place. C'est une crise pol, morale éco et financière dont la première victime est le peuple libanais. Et elle impose des réactions extrêmement rapides. Pour moi cette visite est aussi l'occasion d'un dialogue de franchise, d'une exigence aussi envers les forces politiques et des institutions libanaises. On ne peut pas faire l'économie de ce dialogue de vérité."
"Aujourd'hui la priorité c'est l'aide, le soutien à la population sans conditions. Mais il y a l'exigence que la France porte depuis des mois, des années, de réformes indispensables dans certains secteurs, on le sait : l'énergie, les marchés publics, la lutte contre la corruption... si ces réformes ne sont pas faites, le Liban continuera de s'enfoncer. C'est un autre dialogue que nous devons avoir et que je souhaite aussi avoir aujourd'hui."
Emmanuel Macron souhaite "lancer très vite une conférence pour lever des fonds", mais que ceux-ci transitent par les ONG.