L'Arabie saoudite innove pour mettre un terme aux pénuries d'eau

La société espagnole Acciona a achevé l'année dernière la construction de l'usine de dessalement «Al-Khobar I» en Arabie saoudite. L’installation produit 21 0000 mètres cubes d'eau potable par jour depuis le 26 décembre 2020 (Photo, fournie).
La société espagnole Acciona a achevé l'année dernière la construction de l'usine de dessalement «Al-Khobar I» en Arabie saoudite. L’installation produit 21 0000 mètres cubes d'eau potable par jour depuis le 26 décembre 2020 (Photo, fournie).
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

L'Arabie saoudite innove pour mettre un terme aux pénuries d'eau

  • L'Arabie saoudite est le troisième plus grand consommateur d'eau par habitant au monde, après les États-Unis et le Canada
  • Selon Aref, si la péninsule arabique connaît des saisons sèches qui peuvent durer deux, quatre ou même sept ans, la robustesse de l’économie du Royaume lui permet d’explorer de nombreuses solutions innovantes, comme le dessalement

RIYAD: La compagnie des eaux en Arabie Saoudite, National Water Co. (NWC), a signé ce mois-ci un contrat de 5,36 millions de dollars, étalé sur deux ans, avec une société de services publics française afin de réduire le gaspillage de l'eau non lucrative au Royaume. Ce terme industriel désigne ce qui est non utilisable, ou perdu, lors du processus de production d'eau.

Ce pas dans la bonne direction survient au lendemain d’un rapport, publié à la fin de l'année dernière par le cabinet de conseil international Oliver Wyman, qui révèle que la consommation d'eau augmente, alors que les ressources s’épuisent. L’étude estime que 25% de la population mondiale vit dans des zones où le stress hydrique est extrêmement élevé, et que cette proportion va au moins doubler d’ici 2050.

«Les ressources en eau s’amenuisent partout dans le monde,  et la région du Moyen-Orient s'attaque à ces problèmes critiques. Les gouvernements adoptent désormais des stratégies innovantes pour faire l’équilibre entre leurs ressources hydriques et la demande croissante en eau douce», a déclaré Bruno Sousa, un associé au service des Pratiques énergétiques à Oliver Wyman. «Certains pays du Moyen-Orient se tournent donc vers des options telles que le dessalement, le traitement, et la réutilisation des eaux usées», a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite est le troisième plus grand consommateur d'eau par habitant au monde, après les États-Unis et le Canada. Le Royaume a mis en œuvre une série de mesures de rationalisation de la consommation d'eau dans le cadre de son programme Vision 2030, avec pour objectif de réduire la consommation de 24% en 2021 et jusqu'à 43% d'ici la fin de la décennie.

Le ministère saoudien de l'Environnement, de l'eau et de l'agriculture a conçu un document de référence unifié à l’intention du secteur. L’infrastructure régulatrice comprend une stratégie globale qui intègre les tendances, les politiques, la législation et les pratiques du secteur dans le but de relever ces défis clés et de restructurer l’industrie.

Le Dr Ibrahim Aref, directeur de l’initiative de réhabilitation des terrasses agricoles au ministère, explique à Arab News que la plupart des ressources en eau de la péninsule arabique proviennent des précipitations. Mais ces dernières sont très faibles au Royaume par rapport à la moyenne mondiale, en particulier dans le centre de la péninsule arabique, ce qui crée des pénuries d'eau.

Al Khobar I est l’une des plus grandes usines de dessalement d’Arabie saoudite en termes de capacité (Photo, fournie).

Selon Aref, si la péninsule arabique connaît des saisons sèches qui peuvent durer deux, quatre ou même sept ans, la robustesse de l’économie du Royaume lui permet d’explorer de nombreuses solutions innovantes, comme le dessalement.

Sousa explique que le dessalement peut être réalisé grâce à deux technologies : la thermique et l’électrique.

La technologie thermique, déclare-t-il à Arab News, consiste à chauffer le liquide et à recueillir l'eau pure évaporée qui en résulte. «C’est un processus très énergivore, qui nécessite à la fois de l'électricité et de l'énergie thermique pour chauffer l'eau. Dans le cadre du processus, l'électricité est également générée, et il est d’ailleurs possible de la injecter dans le réseau électrique».

«La technologie électrique est en grande partie un processus d'osmose inverse, où l'eau est envoyée en force à travers des membranes qui éliminent le sel. Le processus est aussi énergivore, mais il ne nécessite que de l'électricité», a-t-il déclaré. Et bien que «le dessalement thermique soit toujours utilisé, l'osmose inverse est devenue technologie la plus courante, adoptée principalement en raison des coûts inférieurs (coût énergétiques compris) et d'un taux de conversion de l'eau potable plus élevé par rapport à l'eau de mer initiale», a-t-il ajouté.

Sousa a déclaré qu'une nouvelle technologie a été développée au fil des ans pour minimiser l'impact environnemental du dessalement. La société espagnole Acciona a achevé l'année dernière la construction de l'usine de dessalement «Al-Khobar I» en Arabie saoudite. L’installation produit 21 0000 mètres cubes d'eau potable par jour depuis le 26 décembre 2020, qui desservent 350 000 habitants, c'est l'une des plus grandes usines de dessalement d'Arabie saoudite en termes de capacité.

Le dessalement n'est pas la seule façon dont le Royaume cherche à résoudre le problème des pénuries d'eau. L'un des plus grands programmes entrepris par le ministère de l'Environnement, de l'eau et de l'agriculture est la réhabilitation des terrasses agricoles dans le sud-ouest du Royaume.

Le projet cible une efficacité accrue dans l'utilisation de l'eau dans le secteur agricole, et met le cap hydrique sur des sources renouvelables qui contribuent à la sécurité alimentaire, au développement rural et à de meilleures récoltes stratégiques.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
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  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
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  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.