RYAD: L'Arabie saoudite a intercepté samedi une cible "hostile" au-dessus de la capitale Ryad, a indiqué la télévision publique du royaume, régulièrement l'objet d'attaques lancées par les rebelles Houthis du Yémen voisin.
Ryad n'a toutefois pas accusé dans son communiqué les rebelles yéménites et ces derniers ont affirmé via un de leurs médias ne pas être impliqués dans l'incident.
Une explosion a été entendue vers 11H00 (08H00 GMT) à Ryad, selon des correspondants de l'AFP.
"J'ai entendu un bruit puissant et j'ai pensé que quelque chose tombait du ciel", a témoigné un habitant, qui vit dans le quartier d'Al-Soulaimaniyé.
"La maison entière a été secouée", a-t-il ajouté.
La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui intervient au Yémen pour lutter contre les Houthis, a indiqué avoir "intercepté et détruit une cible aérienne hostile en direction de Ryad", sans donner plus de détails, selon la chaîne de télévision publique Al-Ekhbariya.
Dans le même temps, l'aéroport international de Ryad a annoncé des retards pour plusieurs vols mais il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si les deux évènements étaient liés.
Le porte-parole des Houthis, Yahya Sarie, a affirmé que les rebelles n'étaient pas responsables de l'incident et n'avaient "mené aucune attaque contre les pays agresseurs ces dernières 24 heures".
"Toute opération est revendiquée avec fierté et honneur", a-t-il ajouté selon un média houthi.
L'Arabie saoudite intervient depuis 2015 au Yémen où elle est venue à l'aide du gouvernement face aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui s'étaient emparés de plusieurs régions du pays, dont la capitale Sanaa.
Les Houthis revendiquent régulièrement des attaques contre l'Arabie saoudite mais elles ne visent que rarement Ryad, à quelque 700 km de la frontière.
Plus tôt en janvier, l'administration républicaine sortante de Donald Trump, proche de l'Arabie saoudite, a inscrit les Houthis sur la liste noire des "organisations terroristes".
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, du nouveau président Joe Biden, a cependant promis de réexaminer cette décision afin de ne "pas entraver l'acheminement de l'aide humanitaire".
Le conflit qui ravage le Yémen depuis presque six ans a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et mis sa population au bord de la famine.