PARIS: Le Sénat à majorité de droite a rejeté mercredi soir une proposition de loi PS visant à étendre le RSA aux 18-25 ans pour répondre à «l'urgence sociale» des jeunes sans emploi dont la précarité a été aggravée par la crise de la Covid-19.
Seule la gauche a voté en faveur du texte porté par le benjamin du Sénat, Rémi Cardon.
«Ce rejet pur et simple sonne comme une gifle aux milliers de jeunes Français qui doivent faire face à la crise sociale et économique qui les frappe particulièrement durement», a affirmé le groupe PS dans un communiqué.
«Les jeunes sont en première ligne de cette crise. Ils servent de première variable d'ajustement chez les employeurs», a argumenté Rémi Cardon, soulignant qu'en France, «un jeune de moins de 25 ans sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, soit plus d'1,5 million de jeunes».
Ce texte devait selon lui «constituer une première brique d'une démarche d'ensemble pour la jeunesse».
Pour la rapporteure PS Monique Lubin, il apportait «une solution concrète et rapidement applicable aux situations de pauvreté des jeunes majeurs».
Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles, a rappelé que le gouvernement n'était «pas favorable» à l'ouverture du Revenu de solidarité active dès la majorité.
«Ce n'est pas simplement en permettant aux jeunes de 18 à 25 ans d’avoir accès aux RSA que nous lutterons efficacement contre la pauvreté des jeunes, mais bien en créant, nous en sommes convaincus, les conditions d'une meilleure insertion sociale et professionnelle», a-t-il développé, en évoquant notamment «l'augmentation des dispositifs d'accompagnement vers l'emploi», en particulier la Garantie jeunes.
«La société peut-elle accepter que la soupe populaire soit l'horizon d'une partie de la jeunesse?», avait lancé le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, mercredi matin devant la presse parlementaire.
«Je n'ai jamais été favorable à l'extension du RSA aux moins de 25 ans», «mais si j'ai changé d'avis, c'est parce qu'il y a le feu» face à la «détresse» d'une grande partie de la jeunesse, avait-il développé, défendant «une logique d'interpellation».
«Plus qu'un filet, il nous faut un tremplin», a affirmé à droite, Agnès Canayer (LR). «Seul un accompagnement pourra permettre aux jeunes (...) de trouver leur place dans la société», a-t-elle poursuivi, plaidant en faveur du développement de la Garantie jeunes.