Flambée incontrôlée du virus au Liban, les autorités veulent prolonger le confinement

Des membres des forces de sécurité libanaises vérifient les documents des citoyens à un poste de contrôle près de la ville côtière de Safra sur l’autoroute principale Tripoli-Beyrouth, le 19 janvier 2021, alors que le Liban entame sa deuxième semaine de confinement afin d’empêcher l’effondrement du secteur de santé du pays (Photo, AFP).
Des membres des forces de sécurité libanaises vérifient les documents des citoyens à un poste de contrôle près de la ville côtière de Safra sur l’autoroute principale Tripoli-Beyrouth, le 19 janvier 2021, alors que le Liban entame sa deuxième semaine de confinement afin d’empêcher l’effondrement du secteur de santé du pays (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 janvier 2021

Flambée incontrôlée du virus au Liban, les autorités veulent prolonger le confinement

  • Des heurts entre chauffeurs de taxi et soldats ont eu lieu devant l’Aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth
  • Les chauffeurs de taxi manifestent contre l’effet des mesures de confinement sur leur travail

BEYROUTH: La Commission scientifique chargée de la lutte contre le coronavirus, rattachée au ministère libanais de la Santé, a recommandé une prolongation du confinement d’au moins deux semaines.

La semaine dernière, le pays a signalé un nouveau record de cas quotidiens de coronavirus (Covid-19). Plus de 78 812 cas ont été enregistrés au cours des 20 derniers jours, ce qui a amené les médecins à conclure que le Liban ne contrôle plus le virus.

Soixante et un décès ont été annoncés mardi, un chiffre record au Liban. Le Conseil supérieur de défense devrait tenir une session d’urgence jeudi pour évaluer la situation.

Mercredi, des heurts entre chauffeurs de taxi et soldats ont eu lieu devant l’Aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth. Les chauffeurs de taxi avaient précédemment bloqué la route menant à l’aéroport avec leurs voitures, manifestant contre l’effet des mesures de confinement sur leur travail.

L’armée est intervenue pour rouvrir la route. Certains manifestants ont été blessés après avoir été frappés à coups de crosse.

« En raison du confinement et du couvre-feu en vigueur, les conducteurs de taxi n’ont pas le droit de travailler sans autorisation. Les mesures actuelles pour le transport des voyageurs à l’aéroport sont temporaires et tout reviendra à la normale une fois le confinement terminé. Cependant, le service de sécurité ne permettra pas à la sécurité de l’aéroport d’être menacée pour quelque raison que ce soit », a indiqué le service de sécurité aéroportuaire.

« Étant donné que les autorités sanitaires et officielles insistent pour que le confinement soit prolongé, l’État, les entités et les ministères libanais doivent coopérer avec la confédération, les commissions économiques et la société civile afin de trouver un mécanisme de soutien aux employés et aux travailleurs journaliers du secteur privé qui ne sont pas rémunérés pendant le confinement, ainsi qu’aux travailleurs rémunérés par jour ou par heure dans le secteur public, les personnes à faible revenu et les travailleurs indépendants qui dépendent de leur travail quotidien pour gagner leur vie », a déclaré Bechara Al-Asmar, président de la Confédération générale des travailleurs du Liban.

M. Al-Asmar a exhorté les responsables à « accélérer la formation du gouvernement afin d’assurer un minimum de stabilité politique qui ouvrirait la voie aux réformes économiques dont le pays a urgemment besoin, les ménages libanais étant désormais touchés par la pauvreté et le chômage ».

Le Dr Firas Al-Abyad, directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, a souligné « la nécessité d’adopter et de respecter les mesures de confinement extrêmement strictes et de mettre en œuvre des mesures rapides et efficaces pour localiser les personnes contaminées et celles avec elles sont entrées en contact, plutôt que de se focaliser seulement sur le nombre de lits disponibles dans les hôpitaux ».

En attendant la décision d’une éventuelle prolongation du confinement, Hani Bohsali, président du Syndicat des importateurs de denrées alimentaires au Liban, a appelé « les autorités compétentes à ne pas improviser ou se précipiter dans les décisions, en particulier celles relatives à la sécurité alimentaire des citoyens ».

« Une semaine après le début du confinement, la demande en denrées alimentaires, notamment les légumes, le pain et les produits laitiers, a diminué considérablement. Ceci ne résulte pas tant de la diminution des besoins des citoyens que de leur incapacité à acheter les produits alimentaires dont ils ont besoin après leur disparition des rayons », a-t-il ajouté.

M. Bohsali a également mis en lumière l’incapacité des « services de livraison à domicile, surtout dans les supermarchés du pays, de répondre aux besoins des Libanais ».

Il a mis en garde contre le fait que « la prolongation du confinement et le maintien des supermarchés fermés contribueront à l’augmentation des besoins du citoyen en biens et en produits alimentaires, ce qui mènera éventuellement à des ruées sur les supermarchés ».

« Cette situation ressemblera à celle qui a précédé le confinement, mettant à nouveau la santé des citoyens en danger ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).