KHARTOUM : Les violences au Darfour ont fait plus de 200 morts, ont indiqué mercredi des sources médicales, révisant à la hausse le bilan de trois toujours d'affrontements inter-ethniques dans cette région de l'ouest du Soudan.
Selon un communiqué du Comité central des médecins soudanais, les affrontements samedi et dimanche entre tribus rivales à El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, ont coûté la vie à 159 personnes. Un bilan précédent faisait état de 100 morts.
«Des résidents et bénévoles du Croissant-Rouge soudanais déploient de gros efforts pour retrouver des personnes portées disparues» durant les violences, a ajouté le communiqué.
Lundi, dans l'Etat du Darfour-Sud, des affrontements ont opposé la tribu des Fallata à la tribu arabe des Rizeigat, faisant 55 morts et 37 blessés.
Au total, au moins 214 morts ont péri lors des trois jours de violences dans les deux Etats du Darfour, vaste région meurtrie par des années de conflit.
Le déploiement de troupes a aidé à un retour au calme dans ces Etats.
Les affrontements avaient eu lieu un peu plus de deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad).
Le conflit au Darfour avait éclaté en 2003 entre des forces du régime de l'ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 sous la pression de la rue, et des membres de minorités ethniques s'estimant marginalisées. Les violences avaient fait quelque 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l'ONU.
En octobre 2020, le gouvernement de transition, mis en place après la chute d'Omar el-Béchir, a signé un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles notamment du Darfour. Mais certains groupes insurgés de cette région n'ont pas signé.
Les violences des derniers jours au Darfour ne semblent pas impliquer des groupes signataires de l'accord.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se réunir jeudi pour évoquer la situation au Darfour, selon des sources diplomatiques à Khartoum.