Soudan: déploiement de troupes et calme au Darfour après des heurts sanglants

Un convoi des forces de sécurité soudanaises se déploie lors d'un rassemblement à al-Geneina, la capitale de l'État du Darfour occidental.(AFP)
Un convoi des forces de sécurité soudanaises se déploie lors d'un rassemblement à al-Geneina, la capitale de l'État du Darfour occidental.(AFP)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Soudan: déploiement de troupes et calme au Darfour après des heurts sanglants

  • Le gouvernement de transition à Khartoum a envoyé des troupes au Darfour où les affrontements sanglants entre tribus rivales ont eu lieu un peu plus de deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad)
  • Les heurts avaient débuté samedi à El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, entre la tribu Al-Massalit et des nomades arabes. Au moins 100 personnes ont été tuées et 132 blessées, selon le gouverneur de l'Etat, Mohamed Abdalla al-Douma

KHARTOUM : Le déploiement de troupes au Darfour a aidé à un retour au calme mardi dans cette région du Soudan après trois jours de heurts interethniques qui ont fait quelque 155 morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes.

Mais les craintes de nouvelles violences persistent dans cette vaste région de l'ouest du pays meurtrie par des années de conflit.

Le gouvernement de transition à Khartoum a envoyé des troupes au Darfour où les affrontements sanglants entre tribus rivales ont eu lieu un peu plus de deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad). 

Les heurts avaient débuté samedi à El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, entre la tribu Al-Massalit et des nomades arabes. Au moins 100 personnes ont été tuées et 132 blessées, selon le gouverneur de l'Etat, Mohamed Abdalla al-Douma.

Les violences ont poussé quelque 50 000 personnes à fuir des secteurs dans et autour d'un camp de déplacés qui avaient été déjà pousser à quitter leurs foyers en raison de précédents conflits, selon l'ONG Save the Children.

Les autorités locales au Darfour-Ouest ont imposé un couvre-feu dans l'ensemble de l'Etat. Des troupes sont arrivées de Khartoum et d'autres Etats régionaux pour tenter de contenir la situation. 

«Il n'y a pas eu d'affrontements depuis dimanche mais il y a eu des pillages, en particulier de maisons ou de fermes de gens vivant dans le camp de déplacés de Kerindig», a déclaré à l'AFP M. Douma. 

«La situation est calme dans l'Etat. Les forces de sécurité sont déployées autour d'El Geneina et Kerindig», a-t-il ajouté.

Craintes

Lundi, dans l'Etat du Darfour-Sud, des affrontements avaient opposé la tribu des Fallata à la tribu arabe des Rizeigat, faisant 55 morts et 37 blessés.

L'arrivée des troupes également dans cet Etat a contribué à rétablir l'ordre, selon l'agence de presse officielle Suna.

«La situation est calme dans notre village au Darfour-Sud», a dit à l'AFP le chef tribal Mohamed Saleh par téléphone. «Les gens restent toutefois tendus de crainte de nouvelles violences.»

Selon lui, il y a des civils parmi les morts.

Samedi au Darfour-Ouest un ressortissant américain, Sayid Ismail Baraka, dont la famille avait fui le conflit en 2003 au Darfour, a été tué dans les violences selon son frère Usumain Baraka.

Il était venu rendre visite à ses proches. «Il a été tué par balles devant sa famille par des miliciens qui sont entrés dans sa maison» à El Geneina, a ajouté son frère.  

Le conflit au Darfour avait éclaté en 2003 entre des forces du régime de l'ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 sous la pression de la rue, et des membres de minorités ethniques s'estimant marginalisées.

Les violences ont fait quelque 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l'ONU.

«Protéger les civils»

Après un appel de l'ONU à la désescalade, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a appelé sur Twitter le gouvernement «à assurer la protection des civils, traduire les coupables en justice, accélérer la mise en oeuvre de l'accord de paix (avec des groupes rebelles) et coopérer étroitement avec la Minuats».

La Minuats, une mission politique de l'ONU, aura pour tâche d'assister le gouvernement soudanais et d'aider à l'application des accords de paix dans d'autres régions ravagées par les conflits.

En octobre, le gouvernement de transition, mis en place après la chute de l'autocrate Omar el-Béchir, a signé un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles, y compris des mouvements insurgés du Darfour. Mais certains groupes rebelles de cette région n'ont pas signé.

La Minuats remplacera la Minuad, qui a achevé sa mission le 31 décembre après 13 ans au Darfour. Ses membres militaires et civils doivent se retirer par étapes dans un délai de six mois, alors que le gouvernement de transition a promis d'assurer la sécurité des habitants.

Si les violences n'opposent plus pouvoir aux rebelles au Darfour, les affrontements restent encore fréquents concernant l'accès à la terre et à l'eau, opposant éleveurs nomades arabes et fermiers darfouris.

M. Béchir, en prison depuis sa destitution, est mis en cause devant la Cour pénale internationale (CPI) pour génocides et crimes de guerre au Darfour. Il est actuellement jugé pour sa participation au coup d'Etat qui l'a mené en 1989 au pouvoir.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.