Soudan: la paix au Darfour menacée par un regain de violences

Le Darfour n'avait pas connu un tel niveau de violence depuis octobre dernier (Photo, AFP).
Le Darfour n'avait pas connu un tel niveau de violence depuis octobre dernier (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 janvier 2021

Soudan: la paix au Darfour menacée par un regain de violences

  • Ces nouvelles violences interviennent au moment où le gouvernement de transition à Khartoum --installé après la destitution de l'ancien président Omar el-Béchir en 2019-- tente de stabiliser la région après le récent départ de la mission onusienne
  • Les habitants d'Al-Geneina, dans l'Etat du Darfour-Ouest, se sont réveillés samedi sous une «fusillade intense»

KHARTOUM : Les violents heurts qui frappent le Darfour depuis trois jours, faisant au moins 130 morts et de nombreux blessés, soulignent les profondes divisions tribales dans cette région agitée de l'ouest du Soudan.

Ces nouvelles violences interviennent au moment où le gouvernement de transition à Khartoum --installé après la destitution de l'ancien président Omar el-Béchir en 2019-- tente de stabiliser la région après le récent départ de la mission onusienne de maintien de la paix.

Mais les derniers affrontements remettent en cause le récent accord de paix historique signé en octobre entre gouvernement et rebelles darfouris, ainsi que la capacité des autorités à assurer la sécurité.

Que s'est-il passé?

Les habitants d'Al-Geneina, dans l'Etat du Darfour-Ouest, se sont réveillés samedi sous une «fusillade intense».

«Tout a commencé vendredi par une querelle entre deux personnes, une de la tribu non-arabe Massalit et l'autre d'une tribu arabe», a dit à l'AFP par téléphone Adam Hussein, un habitant.

La dispute «s'est terminée par un coup de poignard», a-t-il poursuivi.

Les autorités ont rapidement arrêté le meurtrier, mais les «milices armées ont pris cet incident comme prétexte pour attaquer Al-Geneina», selon l'Association des avocats du Darfour.

«Ces milices ont semé la panique (...) commettant toutes sortes de violations des droits humains», a rapporté l'association dans un communiqué.

Les affrontements se sont poursuivis jusqu'à dimanche en dépit d'un couvre-feu décrété par les autorités locales.

«Les pillages et les meurtres ont eu lieu dans le marché local et dans d'autres districts», selon M. Hussein.

Les violences se sont étendues et lundi, des affrontements ont éclaté dans un village de l'Etat du Darfour-Sud, fief de la tribu non-arabe Fallata. 

Un chef de cette tribu, Mohamed Saleh, a dit à l'AFP que des hommes de la tribu arabe des Rizeigat ont attaqué le village de Saadoun, tuant 47 personnes et brûlant plusieurs maisons.

Qu'a fait le gouvernement?

Dimanche, les violences avaient fait au moins 83 morts et 160 blessés, et plusieurs habitations avaient été incendiées. 

Les autorités à Khartoum et dans d'autres Etats ont envoyé des renforts au Darfour-Ouest pour protéger les civils et les infrastructures. 

Le couvre-feu a pris effet dimanche après-midi. Aucune information n'était disponible sur une possible levée du couvre-feu.

«Nous avons cessé d'entendre la fusillade depuis hier (dimanche) vers 16h00 (14H00 GMT)», a dit Mohamed Eissa, un commerçant, avant d'ajouter que «les forces de sécurité se sont déployées dans tous les coins de la ville». 

Le ministère soudanais de la Santé a envoyé des aides et des équipes médicales.

Les raisons? 

Les violences soulignent l'état «des relations entre les communautés dans chacun des camps de la guerre civile, non résolue au Darfour», a estimé Magdi El-Gizouli, analyste au Rift Valley Institute. 

«Le scénario qui s'est joué à Al-Geneina est la base du drame des violences dans la région», selon lui.

Le conflit au Darfour avait débuté en 2003 entre forces loyales au régime du général Omar el-Béchir à Khartoum et des membres de minorités ethniques s'estimant marginalisées.

Les violences ont fait quelque 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l'ONU.

Les affrontements restent encore fréquents concernant l'accès à la terre et à l'eau, opposant éleveurs nomades arabes et fermiers darfouris.

Le 31 décembre, l'ONU et l'Union africaine ont mis fin à leur mission de maintien de la paix (MINUAD) de 13 ans au Darfour.

Des centaines de personnes déplacées avaient manifesté contre le départ de cette mission, craignant un regain de tensions.

La MINUAD n'aurait peut-être pas pu empêcher les violences, mais sa présence avait un «effet dissuasif», selon Jonas Horner, du cercle de réflexion International Crisis Group.

Le gouvernement a promis d'assurer la sécurité de la région mais selon M. Horner, les troupes de Khartoum sont «mal équipées».

En outre, les forces de sécurité soudanaises comprennent les Forces de soutien rapides, un groupe paramilitaire issu des Janjawids, une milice armée composée essentiellement de nomades arabes, accusés de «nettoyage ethnique» et de viols pendant le conflit.

«Les darfouris ont souffert d'une violence extrême et d'atrocités pendant des années entre les mains des mêmes militaires et forces paramilitaires qui sont maintenant chargés de les protéger», estime M. Horner.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.