Expo 2020: une possibilité de développement dans le Golfe pour les entreprises israéliennes

C’est une aspiration commune à un grand nombre des quelque 200 entreprises israéliennes qui seront présentes à l’Expo 2020 (Photo, AFP)
C’est une aspiration commune à un grand nombre des quelque 200 entreprises israéliennes qui seront présentes à l’Expo 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 19 janvier 2021

Expo 2020: une possibilité de développement dans le Golfe pour les entreprises israéliennes

  • «Nous voulons rencontrer la communauté médicale locale et des entreprises avec lesquelles nous pouvons nous associer»
  • «L’Expo peut constituer un lieu de rencontre avec les entreprises israéliennes dans les secteurs qui les intéressent»

JÉRUSALEM: La jeune entreprise Aviv Clinics affirme avoir le savoir-faire nécessaire pour inverser le vieillissement. Elle fera partie de la grande représentation israélienne à l’Expo 2020, car la technologie israélienne tente de tirer parti des relations avec les Émirats arabes unis (EAU) pour s’étendre sur des marchés arabes plus larges. 

«Nous disposons d’un programme multidisciplinaire pour traiter le déclin cognitif et physique lié à l’âge», explique Noa Sobol, vice-présidente en charge du marketing et des ventes mondiales pour Aviv Clinics, dont le siège est à Bnei Brak, près de Tel Aviv. L’entreprise espère mettre en place un réseau mondial de cliniques, dont une qui ouvrira à Dubaï dans quelques mois. 

«Pendant l’Expo, nous espérons créer des relations et expliquer ce que nous faisons. Nous voulons rencontrer la communauté médicale locale et des entreprises avec lesquelles nous pouvons nous associer», confie Noa Sobol à propos de l’exposition qui débutera en octobre. 

«Notre marché cible, c’est l’ensemble du Conseil de coopération du Golfe [CCG]», ajoute-t-elle. «Dans la clinique de Dubaï, nous espérons accueillir des gens de tous les pays du Golfe.» 

C’est une aspiration commune à un grand nombre des quelque 200 entreprises israéliennes qui seront présentes à l’Expo 2020. Le gouvernement israélien, pour sa part, considère clairement le CCG comme un lieu de «diplomatie économique» dans le prolongement des accords d’Abraham qui ont normalisé les relations avec les EAU en août dernier.  

L’Expo peut constituer pour ces derniers un lieu de rencontre avec les entreprises israéliennes dans les secteurs qui les intéressent», confie à Arab News Elazar Cohen
L’Expo 2020 peut constituer pour les pays du CCG un lieu de rencontre avec les entreprises israéliennes dans les secteurs qui les intéressent», confie à Arab News Elazar Cohen (Photo, AFP)

Cependant, des analystes indépendants affirment qu’Israël sera confronté à des obstacles, notamment à la concurrence d’autres pays et à une forme d’opposition à la normalisation de la part de certains segments de l’élite commerciale et de certains consommateurs de la région. 

À l’Expo, Israël, qui s’enorgueillit d’être la «start-up nation» en raison de ses prouesses en haute technologie, proposera des roadshows qui rassembleront toutes les entreprises de chaque secteur que le pays souhaite promouvoir, y compris l’agriculture, la fintech et la cybersécurité. «Nous souhaitons publier des informations sur les réunions dans le cadre de la participation d’Israël à l’Expo, et attirer d’autres pays du CCG par ces opportunités commerciales. L’Expo peut constituer pour ces derniers un lieu de rencontre avec les entreprises israéliennes dans les secteurs qui les intéressent», confie à Arab News Elazar Cohen, haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, responsable de l’organisation des expositions à l’Expo pour Israël. 

Cette volonté de s’étendre au-delà des EAU en 2021 est partagée par Jonathan Medved, PDG d’OurCrowd, une société de capital-risque très active basée à Jérusalem qui représente 220 entreprises. La société a signé un partenariat avec Phoenix Capital LLC des Émirats arabes unis et embauché l’entrepreneur émirati Sabah al-Binawi comme représentant pour le Golfe. «Les Émirats arabes unis et Phoenix vont nous aider à pénétrer d’autres marchés arabes et mondiaux», explique Jonathan Medved. «Quand on voit les volumes de commerce et de tourisme qui passent par les EAU, on ne peut que constater que c’est un point de départ idéal pour développer d’autres marchés.» 

Interrogé à propos de l’activité d’OurCrowd dans d’autres pays arabes, M. Medved répond: «Je ne ferai pas de commentaire, mais nous pensons que la région va dans cette direction, et nous sommes très attentifs aux possibilités de tisser des liens à grande échelle dans la région.» 

«Nous sommes enthousiastes en ce qui concerne les relations futures entre Israël et tous les pays du Golfe», ajoute-t-il. «Nous avons beaucoup d’espoir, et les signes sont positifs.» 

Tout le monde n’est pas aussi optimiste. L’analyste américano-israélienne Katie Wachsburger souligne que, en plus des opportunités, Israël fait face à des défis difficiles sur le plan régional. «Le pays doit développer des sentiments plus positifs envers Israël et la normalisation dans le discours populaire et dans l’élite des affaires, ainsi qu’envers les avantages tangibles que l’économie israélienne peut offrir à la région en échange d’un engagement», écrit Mme Wachsburger dans un exposé de position pour le Forum for Regional Thinking (Forth), un groupe de réflexion israélien. «Israël pourrait mieux servir ses intérêts économiques régionaux en concluant un accord avec les Palestiniens», conclut-elle. 

«Aussi prometteur que cela puisse paraître, il est vulnérable aux vents politiques, et le conflit israélo-palestinien est une bombe à retardement», explique Jonathan Ferziger, chercheur senior non résident au Conseil de l’Atlantique basé à Washington. 

Pourtant, Ofer Sachs, ancien directeur de l’Israel Export Institute, souligne l’enthousiasme israélien pour l’exploration des opportunités aux EAU. Selon lui, le potentiel technologique des Émirats arabes unis et d’Israël est prometteur, comme en agriculture où Israël a beaucoup à offrir. «Nous développons des cultures au cœur du désert et nous avons un savoir-faire de cinquante à soixante ans, explique-t-il. 

«Le nombre de liens directs opérés au cours des deux derniers mois est incroyable», poursuit Ofer Sachs. «Des centaines, voire des milliers, d’entrepreneurs israéliens ont parcouru les EAU à la recherche de partenariats et d’opportunités. En revanche, il y a beaucoup de curiosité de l’autre côté. En 2021, les choses devraient se calmer. Après le battage médiatique, nous allons commencer à avancer, pas à grande échelle, mais nous nous attendons à voir des acteurs sérieux signer leurs premiers contrats», ajoute-t-il. 


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
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  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com