LONDRES : Un rapport indépendant a récemment condamné une unité pénitentiaire du Royaume-Uni destinée aux détenus terroristes, l'accusant de renforcer les croyances extrémistes parmi les prisonniers.
La prison de Frankland, dans le comté de Durham, en Angleterre, dispose d'une unité pénitentiaire spécialisée dans la lutte contre le terrorisme. Cette unité a été accusée par une organisation gouvernementale de ne pas avoir assuré des programmes de déradicalisation aux détenus.
Le centre, où était détenu le fameux prédicateur de haine Anjem Choudary, est le seul centre au Royaume-Uni qui est dédié uniquement aux terroristes, depuis la fermeture des deux autres établissements au cours des dernières années.
Le rapport publié par le Conseil de surveillance indépendant (Independent Monitoring Boards) évoque une attaque violente contre un agent pénitentiaire, « plusieurs incidents violents graves » ainsi qu'un « antagonisme et une hostilité envers le personnel » qui se sont produits à la prison de Frankland.
« Ce type de comportement semble être bien ancré, entraînant un refus concerté de coopérer avec les autorités », ajoute le rapport. « Le manque de participation semble empêcher toute progression ».
En effet, la stratégie de déradicalisation menée actuellement au Royaume-Uni fait l'objet d'un examen minutieux depuis qu'Usman Khan a tué deux volontaires qui participaient au programme de réhabilitation des prisonniers, sur le London Bridge le 29 novembre 2019.
La stratégie antiterroriste adoptée par le Royaume-Uni dans les prisons est à nouveau sous les projecteurs, puisque l'agresseur de Reading, Khairi Saadallah, semble avoir réussi à nouer des relations en prison avec Omar Brooks - un complice de Choudary.
Ces nouvelles révélations interviennent après que Saadallah ait demandé, à plusieurs reprises, à être incarcéré dans la prison HMP Belmarsh de Londres, qui abrite plusieurs terroristes notoires et qui constitue un important réseau de radicaux.
Dans un entretien accordé à Arab News, Kyle Orton, un analyste géopolitique indépendant, a expliqué que « les derniers attentats de terroristes islamistes au Royaume-Uni ont montré que les programmes de déradicalisation des prisons sont peu fiables ».
Selon lui, ces programmes ne sont pas uniquement inefficaces, ils fournissent également aux terroristes des opportunités et un réconfort trompeur. Les centres séparés sont plus appropriés plutôt que de permettre aux djihadistes de se rapprocher du reste des prisonniers et de les recruter. Mais ce sont les risques liés aux peines de courte durée et aux réseaux qui persistent ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.