En Afghanistan, le réfugié qui aide les veuves à vaincre la pauvreté

Les femmes participent à un cours de couture organisé par Helping Orphans (Photo fournie).
Les femmes participent à un cours de couture organisé par Helping Orphans (Photo fournie).
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

En Afghanistan, le réfugié qui aide les veuves à vaincre la pauvreté

  • La dernière enquête de l’ONU indique que 18 millions de personnes en Afghanistan, plus de moitié de la population du pays, ont besoin d’une aide d’urgence
  • L’association envisage actuellement une expansion de ses cours à d'autres professions, comme la coiffure, pour que les femmes puissent trouver la voie l’autonomie

KABOUL: Devenu réfugié en 2008, Hanan Habibzai a quitté l'Afghanistan, tout en gardant un sens de responsabilité remarquable envers tous ceux sont restés au pays, en particulier les veuves et les enfants orphelins.

Établi dans son pays d’accueil, le Royaume-Uni, Habibzai a fondé Helping Orphans en 2016, une organisation caritative qui offre une formation professionnelle et des cours d'alphabétisation aux femmes ainsi qu’aux enfants afghans.

Selon Helping Orphans, le nombre de veuves d’orphelins en Afghanistan s’élèverait respectivement à environ 3,5 millions et 2,6 millions. Souvent sans instruction, les femmes ont peu d'options si leur mari meurt, tandis que les enfants finissent par rejoindre le marché du travail par nécessité, et ne reçoivent par ailleurs aucune éducation.

«Qu'arrivera-t-il à ces enfants lorsqu'ils grandiront? Leurs parents sont morts et ils sont laissés seuls dans la pauvreté et la misère, surtout ils n'ont jamais été à l'école», a déclaré Habibzai à Arab News.

«À quoi pouvons-nous nous attendre de ces enfants lorsqu'ils grandissent et prennent le contrôle de leurs communautés, sauf à des problèmes? », a-t-il ajouté en affirmant  « avoir créé cette organisation caritative dans le but d’aider ces enfants vulnérables et les orphelins à retourner à l'école».

Lui-même fils de famille déplacée par la guerre afghano-soviétique durant les années 80 du siècle dernier, Habibzai réalise par sa propre expérience ce que signifient réellement la faim et la pauvreté. La situation dans le pays est devenue encore pire après l'invasion américaine de l’Afghanistan dans le but d’évincer les talibans en 2001, a-t-il avoué.

Avant de quitter l’Afghanistan, Habibzai a travaillé comme journaliste, parcourant les provinces du pays, témoignant d’un désespoir total et d’une désolation déchirante.

«Au sein de la nation afghane frappée par la pauvreté et accablée par la guerre, je vois souvent des familles déplacées, un réfugié traversant de nombreuses difficultés, un orphelin de 10 ans contraint à devenir responsable de sa famille, ou une femme qui a perdu son mari et qui devra assurer la survie de sa famille et ses enfants alors qu’elle n’a aucune rentrée, et rien en sa possession», a-t-il dévoilé.

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EN BREF

Helping Orphans estime à environ 3,5 millions le nombre de veuves et 2,6 millions celui des orphelins en Afghanistan. Souvent sans instruction, les femmes ont peu d'options si leur mari meurt, tandis que les enfants finissent par rejoindre le marché du travail par nécessité et ne reçoivent aucune éducation

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«Je vis actuellement au Royaume-Uni, je ne manque de rien, ma famille et moi prenons trois repas complets par jour, mais malheureusement, en Afghanistan, nombreux sont ceux qui n’ont pas de quoi se procurer un seul repas quotidien, ils sont confrontés à une pauvreté mordante et à des difficultés sans égal » a dit Habibzai décrivant la situation dans son pays d’origine.

La dernière enquête de l’ONU indique que 18 millions de personnes en Afghanistan, plus de moitié de la population du pays, ont besoin d’une aide d’urgence.

Grâce à des dons de particuliers, Helping Orphans avait commencé par fournir des aides directes sous forme de nourriture et d'argent, mais en juin de l'année dernière, Habibzai a réalisé la nécessité de fournir plus d’efforts dans le sens de la durabilité de l’aide.

À Kaboul, l'organisation caritative inscrit désormais les enfants à l'école tandis que leurs mères suivent des cours de trois mois pour devenir couturières, leur voie vers plus d’autonomie.

Une vingtaine de femmes ont suivi les premiers cours de formation. L'une d'elles est Shamila, qui s'est retrouvée seule avec son enfant après avoir perdu son mari, commando afghan.

«Je sentais ma vie toucher à sa fin après la mort du père de mon enfant, surtout quand le petit commençait à pleurer», a déclaré Shamila à Arab News.

«J'ai rejoint l'atelier de l'association, j'ai appris la couture, cela a été un grand changement positif dans ma vie, à la fois mentalement et financièrement», a-t-elle ajouté. «Je suis maintenant couturière, et je travaille de chez moi. C’est ainsi que je gagne ma vie, et que je tiens la route».

L’association envisage actuellement une expansion de ses cours à d'autres professions, comme la coiffure, pour que les femmes puissent trouver la voie l’autonomie.

 «L’objectif actuel de notre aide est de créer un impact de long terme sur la vie des bénéficiaires par le biais de leur apprentissage d’un métier», a déclaré Abdul Fatah Tayeb, directeur de Helping Orphans.

«Nous voulons que ces femmes apprennent à pêcher plutôt que de leur donner un poisson sans qu’elles n’aient à fournir des efforts. Notre but ultime est en fin de compte de rendre ces femmes autonomes et indépendantes».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.