PARIS: Camille Kouchner, qui accuse de viol sur son frère jumeau son beau-père, le politiste Olivier Duhamel, pense que ce dernier échappera à un procès en raison de la prescription, a-t-elle expliqué sur France 5 mercredi soir.
Les faits dénoncés dans son livre « La Familia grande » (Seuil) remontent à la fin des années 1980, et ont probablement été prescrits 10 ans après la majorité de la victime, le fils de l'ancien ministre Bernard Kouchner, qui n'a jamais porté plainte et ne souhaite pas le faire.
Le parquet de Paris a néanmoins ouvert une enquête préliminaire, le 5 janvier, à la veille de la parution de ce récit autobiographique.
Invitée de l'émission La Grande Librairie, l'autrice a révélé avoir expliqué à son fils qu'Olivier Duhamel ne serait pas condamné.
Camille Kouchner a néanmoins estimé que son beau-père était réduit au « silence » par ces accusations.
« J'ai eu à me taire pendant des années, pendant 30 ans de silence. Maintenant je trouve que le silence, il est pour lui (...) Ce n'est même pas une histoire de punition, c'est juste qu'il entende que c'est impardonnable, et que ça va durer toute la vie », a-t-elle affirmé.
Elle a aussi appelé à ne pas s'en prendre à ceux qui savaient et se sont tus : « Je ne voudrais pas qu'on leur tombe dessus, parce qu'il y a un seul coupable ».
Louis Schweitzer à la tête de la FNSP
Conséquences des remous causés par l’accusation, l’ex-patron de Renault Louis Schweitzer a été élu provisoirement en remplacement de Duhamel à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
En début de journée, le préfet d'Ile-de-France Marc Guillaume a annoncé qu'il quittait la FNSP en se disant « trahi » après avoir fréquenté Olivier Duhamel « depuis des années ». Il a dit aussi « condamner absolument ces actes ».
Quelques heures plus tard, c'était au tour de l'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou d'informer qu'elle renonçait à présider la commission indépendante sur l'inceste. Depuis quelques jours, l'ex-ministre socialiste était citée parmi les proches de Duhamel, accusé d'avoir violé son beau-fils.
Depuis lors, le débat fait rage sur le silence qui a longtemps entouré les actes reprochés à Olivier Duhamel, homme de réseaux et d'influence.
En parallèle à ces rebondissements, le conseil d'administration de la FNSP, qui a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po, a élu Louis Schweitzer, 78 ans, au poste de président par intérim.
Schweitzer a été élu « avec 22 voix pour et un vote blanc », en même temps que l'économiste Jean-Paul Fitoussi « aux fonctions de vice-président du conseil », a annoncé Sciences Po dans un communiqué.
Louis Schweitzer a en revanche précisé qu'il « n'envisage pas d'être candidat à la présidence permanente ».