DUBAÏ: Les prix du pétrole sont remontés mardi à des niveaux pré-pandémiques à la suite de la décision surprise de l'Arabie saoudite la semaine dernière de réduire sa production d'un million de barils supplémentaires par jour.
Le Brent, référence mondiale en termes de qualité et de prix, a dépassé 56 dollars le baril pour la première fois depuis février 2020, avant que les confinements économiques ne frappent la demande mondiale de pétrole, en particulier celle des carburants destinés au transport.
Après une réunion de l’OPEP+, l'alliance dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie, marquée par des avis partagés la semaine dernière, le prince Abdul Aziz bin Salman, ministre saoudien de l'Énergie, a promis de réduire la production d’un million de barils supplémentaires pour les deux prochains mois. Un «geste de bonne volonté» envers les marchés mondiaux de l'énergie a-t-il déclaré : «Nous soutiendrons le marché, et nous soutiendrons l'industrie puisque nous en sommes les gardiens», a déclaré le ministre.
Certains analystes craignaient que le prix ne baisse à nouveau, alors qu’un nombre de grandes économies se reconfinent, au milieu d’une recrudescence des cas de Covid-19. La décision saoudienne a épargné cette menace aux marchés, et les experts revoient leurs prévisions en conséquence.
Damien Courvalin, analyste chez Goldman Sachs, estime que la «réduction unilatérale et inattendue de la production saoudienne compensera l’impact négatif de la propagation rapide du virus sur la demande à court terme. Goldman Sachs prévoit que le pétrole atteindra 65 $ le baril cet été, plus tôt que prévu».
Eugen Weinberg, de la Commerzbank, explique que «l'Arabie saoudite s'assure, grâce à ses réductions volontaires supplémentaires, que le marché est sous-approvisionné, le cas échéant».
La hausse des prix du pétrole pourrait également permettre aux producteurs de schiste américains en difficulté de hausser leur production, mais selon Courvalin, l’évolution de l'activité pétrolière aux États-Unis cette année serait lente, à moins que West Texas International, qui représente la norme américaine, ne revienne à la fourchette de 60 à 65 dollars.
Le WTI était à 53 $ le baril hier, un nouveau record depuis le début de la pandémie.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com