RIYAD : Fondée il y a sept ans dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, la réserve royale du prince Mohammed ben Salmane illustre l'engagement du Royaume envers la conservation environnementale.
L'Arabie saoudite a accompli des progrès considérables dans la protection de ses écosystèmes et de sa faune, en étendant ses zones protégées de 19 à plus de 400, couvrant désormais 18% du territoire du Royaume.
"Lorsque j'ai été invité à découvrir l'Arabie saoudite, j'ai été fasciné par sa beauté sauvage et étendue, sa nature brute et sa biodiversité unique", a déclaré Andrew Zaloumis, directeur général de la réserve royale du prince Mohammed ben Salmane, à Arab News.
"J'ai été impressionné par la vision, le leadership et la direction en matière de conservation. La Vision 2030 met en place un cadre permettant de concrétiser les engagements du Royaume en matière d'environnement et de les rendre pertinents à l'échelle mondiale", s’est-il exclamé.
"Son potentiel à devenir un concurrent mondial sérieux était une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer", a-t-il ajouté.
Située dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite, la réserve s'étend sur environ 24 500 kilomètres carrés, englobant 15 écosystèmes et abritant plus de 50 % des espèces marines et terrestres du Royaume, ce qui en fait l'une des zones protégées les plus riches en biodiversité du Moyen-Orient.
"La réserve abrite une biodiversité végétale et animale exceptionnelle", a déclaré M. Zaloumis, précisant qu'elle couvre 1% de la superficie terrestre de l'Arabie saoudite et 1,8% de sa superficie marine.
"Les 170 kilomètres de littoral de la réserve sont les plus longs à être gérés par une seule agence de conservation dans le Royaume", a-t-il noté.
"Elle abrite 64% des espèces de coraux du Royaume, 22% des espèces de poissons, ainsi que des populations de tortues vertes et de tortues imbriquées, des dauphins à long bec, des dugongs, des requins-baleines et des écosystèmes de mangroves grises d'une importance cruciale", a-t-il détaillé.
EN BREF
- La réserve abrite plus de 1 300 espèces et 2 000 sites historiques et archéologiques.
- Elle protège 50% des espèces du Royaume, ce qui en fait l'une des zones les plus riches en biodiversité de la région.
- Elle s'étend des plaines de lave de Harrat à la mer Rouge, reliant NEOM, le projet de la mer Rouge et AlUla.
Tous les terrains ne sont pas susceptibles d'obtenir le statut de réserve, a expliqué M. Zaloumis, car ces zones doivent présenter une importance écologique particulière.
"Pour être d'importance mondiale, une réserve doit avoir les valeurs de conservation qui le permettent", a-t-il déclaré. "Il ne s'agit pas de n'importe quel terrain, mais d'une zone conservée pour une raison de conservation très spécifique".
Une réserve naturelle préserve la biodiversité en protégeant les espèces végétales, en offrant un sanctuaire aux animaux menacés et en maintenant l'équilibre écologique.

Jusqu'à présent, la réserve royale du prince Mohammed ben Salmane a réintroduit avec succès 11 de ses 23 espèces indigènes, dont la gazelle des sables, la gazelle de montagne, l'onagre et le hibou grand-duc pharaon.
"Les tests génétiques sont essentiels pour s'assurer que les bonnes sous-espèces sont réintroduites", a déclaré M. Zaloumis.
"L'une des réussites de la réserve en matière de conservation, reconnue à l'échelle mondiale, est le retour de l'onagre de Perse après 126 ans d'absence. Il en reste moins de 600 à l'état sauvage dans le monde", a-t-il confirmé.
"La stratégie globale consiste à créer une zone écologique ouverte où les espèces historiques peuvent se déplacer librement comme elles le faisaient il y a plus d'un siècle", a ajouté M. Zaloumis.
Cette stratégie porte déjà ses fruits. En décembre, la réserve a célébré la naissance de son 15e petit oryx d'Arabie depuis le lancement de son programme de réensauvagement en 2022.

Le programme de réensauvagement fait partie du plan de gestion du développement intégré de la réserve, qui vise à protéger, conserver et restaurer ses atouts naturels et culturels, à promouvoir l'écotourisme et à fournir des avantages socio-économiques aux communautés locales.
Au-delà de la conservation, la réserve met également en valeur des sites historiques des périodes islamique et préislamique, notamment des sites construits par les Nabatéens.
M. Zaloumis a déclaré que l'obtention du statut de patrimoine mondial de l'UNESCO n'est pas une simple affaire, car un site doit répondre à des critères internationaux stricts.
"Pour être inscrit au patrimoine mondial, un site doit être exceptionnel à l'échelle mondiale, c'est-à-dire unique en son genre. Moins d'1% des quelque 262 000 réserves du monde possèdent les valeurs universelles exceptionnelles qui leur permettraient d'être reconnues par l'UNESCO en tant que site du patrimoine mondial", a-t-il précisé.
Aujourd’hui, la réserve fait partie de deux sites culturels et de deux sites naturels inscrits sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO, ce qui la place parmi les quelques rares sites du monde à avoir reçu cette distinction.
La réserve a également eu un impact social important grâce à ses initiatives de développement communautaire.
M. Zaloumis a déclaré que le plus grand atout de la réserve est son personnel. Avec 85% de son personnel provenant des régions avoisinantes, le développement communautaire reste essentiel pour garantir que les populations locales bénéficient des efforts de conservation.
Une initiative clé a été la mise en place d'une équipe de gardes forestiers, dont une unité exclusivement féminine, la première du genre au Moyen-Orient.

"Nous avons créé de toutes pièces une équipe de 250 gardes forestiers très efficace, issus des villes et des villages de la réserve", a signalé M. Zaloumis.
"34% de nos gardes sont des femmes, alors que la moyenne mondiale est de 11 %", a-t-il révélé.
"Il s'agit des premières unités de gardes forestiers féminins au Moyen-Orient. Globalement, les femmes ont un rôle important à jouer dans la conservation - elles offrent des perspectives différentes et sont en mesure d'accéder à différentes parties prenantes. Nous voulions être sûrs de commencer de cette manière dans la réserve", a-t-il affirmé.
"Notre capacité à développer des carrières dans le domaine de la conservation pour les Saoudiens et les Saoudiennes est importante car, encore une fois, c'est l'avenir de la conservation - c'est la durabilité de la conservation dans le Royaume", a-t-il expliqué.
Pour l'avenir, M. Zaloumis s'attache à doter la prochaine génération des compétences nécessaires pour mener à bien les efforts de conservation en Arabie saoudite.

"Notre objectif est de former une nouvelle génération de défenseurs de l'environnement pour faire progresser la réserve et contribuer à l'agenda vert du Royaume", a-t-il ajouté.
M. Zaloumis estime que la clé réside dans l'autonomisation des personnes afin qu'elles prennent en main leur propre avenir et leurs communautés.
"Ce que nous faisons, c'est équiper la prochaine génération de conservationnistes avec l'ensemble des outils nécessaires, non seulement pour conserver la réserve, mais aussi pour contribuer aux efforts de conservation plus larges de l'Arabie saoudite, à la fois en termes de protection des paysages sauvages et des espèces de faune et de flore", a conclu M. Zaloumis.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com