ISTANBUL: La Turquie a exigé jeudi que le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dépose les armes "immédiatement et sans condition", une semaine après l'appel au mouvement de son chef historique à se dissoudre.
Cet appel s'adresse à tous les combattants kurdes turcs, qu'ils soient repliés dans les montagnes du nord de l'Irak ou présents, au côté des Forces de défense démocratiques (FDS), dans le nord-est de la Syrie.
"Le PKK et tous les groupes qui lui sont affiliés doivent mettre un terme à leurs activités terroristes et se dissoudre immédiatement et sans condition et déposer les armes", a insisté une source au ministère de la Défense.
Le PKK avait favorablement répondu samedi à l'appel de son chef historique Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans, à dissoudre le mouvement et à mettre fin à quatre décennies de guerilla qui ont fait au moins 40.000 morts.
Le PKK a annoncé un cessez-le-feu à effet immédiat assurant que "aucune de nos forces ne mènera d'action armée à moins d'être attaquée".
Le jour même, le président Recep Tayyip Erdogan avait prévenu qu'Ankara poursuivrait ses opérations militaires contre les insurgés si "ces promesses n'étaient pas tenues".
Alors que le conflit a débordé les frontières turques depuis des décennies, l'Irak réclamait le retrait de son territoire de l'armée turque comme des combattants du PPK, en cas d'accord de paix.
"Menace à la sécurité régionale"
"Sur notre territoire nous ne voulons ni de l'armée turque ni du PKK (...) l'Irak veut le retrait de tous", a indiqué à l'AFP le Conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Aaraji, reconnaissant que les "forces turques sont présentes à cause du PKK".
Par ailleurs, le gouvernement turc a appelé à plusieurs reprises les nouveaux dirigeants de la Syrie voisine à "expulser" les combattants kurdes "non syriens" de leur territoire.
"Ce n'est pas seulement une menace pour notre sécurité, mais pour la région entière", a fait valoir le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
A l'issue de quatre mois de dialogue initié par les autorités turques et conduit par le principal parti prokurde DEM, M. Öcalan, 75 ans, a lancé un appel pour "la paix et une société démocratique", ordonnant au PKK de "déposer les armes" et de "se dissoudre".
La Turquie a lancé en novembre 2022 l'opération aérienne "Griffe Epée" contre des positions kurdes dans le nord de l'Irak.
Depuis 2016, elle a également lancé trois opérations d'envergure en Syrie et établi une zone tampon le long de sa frontière dans le nord-est du pays, où des factions pro-turques affrontent les FDS.